unnom rappelant l’activité de l’association ; un nom fantaisiste. Dans tous les cas, le nom souhaité ne doit pas dépasser les 250 caractères et respecter les règles de non-discrimination et de non-diffamation (pas de termes injurieux, racistes, sexistes). Il pourra alors être publié au JOAFE (Journal officiel des associations et
Les annuaires téléphoniquespour la France Avec l'ouverture à la concurrence du service de renseignements téléphoniques, l'unique annuaire de numéros résidentiels de France Telecom appelés jadis "pages blanches" a laissé place au service d'annuaire universel. Le 2 Novembre 2005, le "12" de France Telecom cédait la place aux numéros à préfixe 118. Cette évolution a eu lieu dans tous les pays de l'Union européenne ou il existe dorénavant un annuaire unifié qui regroupe les abonnés particuliers et entreprises qui n'ont pas fait opposition à la publication de leur numéro de tous les opérateurs de téléphonie fixe RTC et ADSL et mobile. En France, l'Observatoire de l'ACERP qui veille à la complétude du répertoire universel, a relevé en mai 2009, un taux d'inscription de 80% pour les listes d’abonnés à la téléphonie fixe et moins de 3% pour les numéros de téléphones portables. Jusqu'en juin 2009, les Pages Blanches était le collecteur officiel des listes d'abonnés fournies par les 10 opérateurs téléphoniques fixes et les 15 opérateurs de téléphonie mobile présents en France. Aujourd'hui, selon l'Arecp, quatres éditeurs d'annuaires ou fournisseurs de service de renseignements sont alimentés en listes par les opérateurs de téléphonie. Plusieurs services de renseignements 118 proposent désormais leur propre annuaire sur Internet. Selon les cas, la consultation des données offre des options plus ou moins intéressantes interrogation en mode plein texte sur la totalité des informations, interrogation sur l'ensemble du territoire sans préciser d'adresse, ou encore en ne précisant que le nom de la rue, ce qui permet d'obtenir la liste de tous les abonnés habitant dans une même rue. Si une recherche échoue, il peut être utile de consulter un autre service en raison de fréquence de mises à jour différentes et de la présence possible d'informations originales qui peuvent être ajoutées directement par l'abonné dans certains annuaires. Annuaire unifié 8 outils de recherche sont disponibles. Pages Blanches L'annuaire des particuliers abonnés au téléphone de la société Pagesjaunes. Il permet la recherche sur une région et le rapprochement orthographique sur le nom de la personne recherchée. Le service offre la possibilité d'interroger la base de données en indiquant le nom d'une rue ou d'un lieu-dit. On obtient ainsi les coordonnées de l'ensemble des résidents. Une fonctionnalité qui rappelle le bottin par rue distribué jadis par les PTT. Par rapport aux autres annuaires de particuliers accessibles sur Internet, Les Pages Blanches est souvent le service qui présente les données les plus fraîches. Infobel WP Ce service de recherche des abonnés au téléphone est fourni par l'annuairiste belge Kapitol. Le site propose aussi les annuaires de particuliers de 187 pays. La recherche avancée permet de trouver une personne à partir du nom et du prénom sur la totalité d'un pays. L'annuaire inversé est gratuit. Fasto 118-012 C'est la société Indom qui a réalisé la version en ligne de l'annuaire universel. Sa particularité, par rapport aux autres bottins téléphoniques est qu'il s'interroge à la façon d'un moteur de recherche Internet. La requête s'effectue sur la totalité de la base de données. Il est ainsi possible de rechercher une personne en donnant uniquement son nom et son prénom. 118-218 L'annuaire universel de la Société Le Numéro filiale du britannique The Number. 118-000 l’annuaire universel de Telegate. Voici une façon bien pratique d'accéder aux données de l'annuaire universel. Le répertoire est proposé par la filiale française de l'allemand Telegate, qui avait racheté l’annuairiste Scoot en juillet 2005 pour s'approprier son numéro en 118. 118-712 Le site Internet du 118 712 propose une version d'annuaire unifié par la société Orange filiale de France Telecom. Annu Iliad Annuaire téléphonique de particuliers et de professionnels sur la France issu des bases de données France Telecom. Annuaire inversé payant. Plusieurs rubriques thématiques d'aide à la recherche de professionnels. Acerp Trouver quel opérateur gère un numéro de téléphone qu'il soit celui d'une ligne fixe, ADSL, ou d'un portable. Voilà ce que propose cette base de données fournie par l'ACERP.
Laméthode la plus facile et la plus populaire pour rechercher rapidement les noms des habitants d’une rue, c’est de procéder à une recherche via internet. Le service offre la possibilité d'interroger la base de données en indiquant le nom d'une rue ou d'un lieu-dit. Litops. La recherche par nom du propriétaire d'une parcelle est impossible.
Société Paris La Préfecture de police a érigé un mur entre Paris et Pantin, afin d’isoler les habitants de toxicomanes récemment réunis dans un camp voisin. Riverains et élus ont dit leur fureur mercredi lors d’une manifestation. Article réservé aux abonnés Est-ce le camp, est-ce le mur ? Difficile de dire ce qui a causé le plus de colère, mercredi 29 septembre, à Pantin. Le camp, c’est celui d’une cinquantaine de consommateurs de crack déplacés vendredi par la Préfecture de police depuis la rue Riquet, dans le nord-est de Paris, vers un square de la porte de la Villette accolé au périphérique ; le mur, c’est un ensemble de parpaings érigé le même jour sur la rue Forceval, qui faisait jusqu’alors la jonction, sous le périphérique, entre la commune de Seine-Saint-Denis et le 19e arrondissement de la capitale. Par cet édifice, le préfet de police de Paris et le préfet de région ont dit vouloir assurer la protection » des riverains contre les toxicomanes. A en croire la manifestation d’élus et de plusieurs centaines d’habitants devant le mur en question, mercredi soir, beaucoup ne goûtent guère d’être protégés » de la sorte. Mur de la honte », a tagué quelqu’un sur les blocs. Coup de poing en plein visage », tonne au micro Dominique Gamard, membre des collectifs SOS-Quatre-Chemins et 93 Anti-Crack, qui fustige un symbole de mépris » et appelle à recoudre la banlieue avec Paris ». Elle s’offusque que la porte de La Villette ait été choisie pour recevoir les crackeux » au motif que le secteur serait, selon les mots de la Préfecture de police, sans riverains aux abords immédiats ». Il faut soigner ces gens » Foin de concertation » avec les élus locaux, le mur a été érigé dans la précipitation », enchaîne Bertrand Kern, le maire Parti socialiste de Pantin, qui appelle à trouver une solution pérenne » au problème de la consommation de crack qui mine le Nord et l’Est parisiens depuis plus de dix ans ». Et de rappeler que l’hébergement d’urgence des majeurs est une responsabilité de l’Etat. C’est l’Etat qui est compétent, mais c’est le ministère de l’intérieur qui s’en occupe, tance M. Kern. L’approche est seulement sécuritaire, alors qu’il faut soigner ces gens qui sont en complète détresse. » Devant l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, a annoncé pour jeudi une réunion de crise entre les autorités et les élus. Mais Bertrand Kern dit n’avoir reçu aucune information », et ironise Si quelqu’un sait où c’est, qui y va, qu’il le dise ! » Lire aussi Crack à Paris Eric Dupond-Moretti réfléchit à des solutions pérennes » après l’édification d’un mur Karine Franclet, la maire Union des démocrates et indépendants d’Aubervilliers, fait état d’une grande anxiété des habitants ». Dans le cortège qui se met en branle vers la porte de la Villette, Ali il ne souhaite pas donner son nom de famille, 33 ans, donne sa vision des choses depuis que les toxicomanes sont arrivés, ça mendie, ça tape aux vitres des voitures », relate ce chauffeur de bus, qui arpente les rues de Pantin depuis onze ans. Avec les migrants, c’est compliqué déjà », ajoute-t-il, appelant les politiques à traiter le problème, pas à se renvoyer la balle. C’est un peu leur travail ! » Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lesdélais sont liés à la nature des travaux à effectuer et de la disponibilité des entreprises. » Des travaux sont également prévus dans
Ex amples ? Si, si, re… lis, relie… Exemple ! Cangey Indre-et-Loire ; 37 Cangé, camp G ou 7, quand j’ai qu’ange Est… qu’en geais… Vous verrez ci-dessous, c’est un Peu tordu… un sommet d’angle… Pour la méthode indispensable et les outils c’est dans cet article lié Lire l’exemple ci-dessous ne vous rapportera rien, le travail est déjà bien toponymie peut vous être utile, à condition d’en être 32 %/€NETcar il faut bien être et bien naître d’un pays pour le comprendre. Votre lieu ? Si vous n’êtes pas un voleur et un pillard de la France, prenez traces… habilité… mais mémé met mes metspas de ma partie artisanale pro… Un oubli ? Au plus haut ? 0 + 0 Non ? Nom ! Séchez-vous ? Une antisèche ? Ici c’est chez moi ! C’est chez vous ? Loyer ? C’est pourquoi je peux en faire la description… toponymique. Et vous ? Vouloir, c’est bien ? En faire, c’est mieux ! En fer c’est mis. Eux ? ToiT ? Techniques… et savoirs Trouver l’origine d’un nom de lieu est assez technique, car un nom de lieu peut avoir plusieurs sens à la fois, en fonction des périodes de l’Histoire. Comme c’est infini et complexe, commencez peut-être par en jouer enjoué… tels des enfants avec mon jeu des noms de lieux qui lie yeux !!! Françay, Herbault, Cangey, Limeray… voire à Saint-Cyr-en-Bourg ou même chez vous. Perdu ? Père dû ? Honnis ? w ou ὤ Hauts nient ? Toponymes, top aux nids me… Il existe des millions de noms de lieux. Chacun correspond à un terroir et à une histoire particulière. Rappelons d’emblée que l’Histoire n’est pas une science exacte, et que c’est une science humaine en constante progression. Rapidement… Apprenez à lire à lyre ! 36 phonèmes 36 chants d’ailes…. Chandelles ? Pour les étoiles dans les yeux… Pour avoir une idée de l’origine du nom de lieu qui vous intéresse, vous pouvez faire appel à mes services en passant commande d’une recherche. Voici quelques exemples Exemple de recherche à partir d’une mention latine ancienne Moulin de la Machine. Exemple de recherche avec son rapport pour un particulier Courtevraud. Exemple d’article pour une recherche particulière La Pelleterie. Exemple complexe de très grande sémantique Chârost. Exemple surprenant de mise en valeur Perrozan. 4 lettres d’une révélation incroyable Diou. Osez faire la demande à ma boutique. Sinon, vous pouvez lire cet article lié, indispensable pour savoir comment s’y prendre avec les méthodes et les outils proposés et référencés. Vous pouvez lire cet article ci-dessous, qui montre l’état d’avancement de cette science à sa date de publication beaucoup de progrès ont été faits depuis…, à titre d’exemple pour savoir un peu, pour un toponyme particulier et spécifique, comment s’y prendre, sachant que ce serait différent pour un autre. Cependant, il existe la notion d’expérience et de celle que vous n’avez pas. Mon expérience vous emmènera bien plus loin que vous ne le pensez. Essayez ! Contact ! avec la réalité historique… … Un exemple Cangey en Indre-et-Loire Trouver le sens et l’origine d’un nom de lieu est une science assez récente qui s’appelle la toponymie. Beaucoup d’interprétations toponymiques sont actuellement transmises sans véritable analyse. Je vous donne à titre d’exemple ma propre analyse d’un nom rare Cangey, commune d’Indre-et-Loire. Lien pour obtenir le livre de Cangey, histoire par ses noms de lieux dont voici un extrait Cangey, Cangy coudé Dans leur Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, édité en 1963, Albert Dauzat et Charles Rostaing, proposait pour Cangey l’interprétation suivante ne peut être phonétiquement un Candiacum ; Comiacum du nom d’homme gaulois Commios et suffixe –acum est assez vraisemblable. » … Ernest Nègre, dans sa Toponymie générale de la France, éditée en 1990, propose comme interprétation, un nom propre romain Candidius, avec le suffixe –acum, interprétation tirée de Onomasticon totius latinitatis, de Joseph Perrin, édité en 1940. Ces interprétations ont été depuis reprises sans grands changements, sans critique ni études supplémentaires, par Jean-Marc Pesson et Jean-Marie Cassagne, dans leur ouvrage sur l’Origine de noms de villes et villages d’Indre-et-Loire, paru aux éditions Bordessoules en 2001 Pour certains, Cangey constitue l’héritière de l’ancienne Cominacum ou villa de Commios. Le village s’est donc développé à partir du domaine du Gaulois Commios, un riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. D’autres spécialistes estiment que, d’un point de vue phonétique, Commios ne peut amener le nom de CANGEY. Le nom a ensuite évolué en CANDIACUM, devenu CANGEIUM au XIIe siècle. Comment ont été construites ses anciennes interprétations ? Ces interprétations ont été construites à partir d’ouvrages d’inventaire de la langue latine tout d’abord édités par des Italiens, comme Egidio Forcellini et son Lexicon totius latinitatis, à la fin du XVIIIe siècle, et par des Allemands avec le Thesaurus Linguae Latinae. Ces travaux, compilés dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont été ensuite repris en France au début du XXe siècle par des Français en ne prenant en compte que les données onomastiques, notamment par Joseph Perrin, vers 1913-1920, avec son Onomasticon totius latinitatis, ouvrage qui servit de base aux premières études de toponymie française engagées notamment et principalement par Albert Dauzat et Charles Rostaing, puis par Ernest Nègre. Ces travaux ne s’intéressèrent qu’à l’onomastique et essentiellement qu’à l’anthroponymie, c’est-à -dire aux noms propres de personnes rencontrées dans la littérature latine ou à travers l’épigraphie. Leurs recherches et leurs volumineux dictionnaires n’ont pas pris en compte la géographie, la géologie, ou même le terroir. C’est ainsi qu’une foultitude de toponymes se sont retrouvés affublés d’une interprétation anthroponymique sans plus de recherches et d’explications. Sortir de l’anthroponymie… Joëlle Doron se distingue un peu dans la revue Ambacia en attribuant à Cangé la traduction gauloise de con-ceton, le bois de la hauteur ». Stéphane Gendron, dans son ouvrage paru en 2012 L’origine des noms de lieux de l’Indre-et-Loire, communes et anciennes paroisses, aux éditions Hugues de Chivre, fait avancer considérablement la recherche en sortant du champ anthroponymique. Sur Cangé, il écrit De Comiacum domaine de Commios » ou Cumbiacum domaine de la vallée ». Pour obtenir le maintien de l’initiale Cang-, il faut partir de Commios, nom d’homme gaulois bien attesté Dauzat et Rostaing 1964 ; Delamarre 2007, éventuellement du gaulois cumba creux, vallée » à l’origine du français combe et des noms de lieux Combe, Combes, Comps, etc.. Ce sont les deux hypothèses avancées par Gérard Taverdet pour Congé, commune de la Sarthe Taverdet 2003. En Indre-et-Loire, Cangey a pour homonymes Cangé, hameau et château de Saint-Avertin Cangeium XIIe s. et Cangé, village de Saint-Martin-le-Beau Cangé 1577. Autres explications nom d’homme romain Candius Morlet 1985, le nom de personne romain Candidius. Mais Candiacum ou Candidiacum auraient dû aboutir à Changé forme attestée, ainsi que Changis, Changy. » Nous ne pouvons pas, à notre avis, pour Cangé, et bien d’autres toponymes, retenir les interprétations liées, soi-disant, à des noms propres de grands propriétaires terriens gaulois ou romains, voire germains. L’étude du lieu en lui-même n’ayant pas été mise en rapport avec un sens plus probable du nom. Ce que peut nous apprendre également l’anthroponymie est que le terme cange, désigne, un changeur, un banquier, et que Cangé, signifierait changé ». Ce nom vient d’un mot gaulois qui donna en latin cambire, puis le verbe de bas-latin cambiare, qui désigne l’échange, le troc. Le terme gaulois cambo-, désigne une courbe, un méandre. Xavier Delamarre nous fait un inventaire de son utilisation dans son Dictionnaire de la langue gauloise. Cambo apparaît comme le premier terme de nombreux noms de lieux Cambo-ritum, le gué du méandre, qui a donné Chambord Loir-et-Cher, Eure, Chambors Oise, Chamboret Haute-Vienne, etc., Cambo-dunum, le fort du méandre, qui a donné Kempten Bavière, Chambezon Haute-Loire, Chandon Suisse, etc., Cambo-randa, où la frontière fait un coude, qui a donné Chamarande Haute-Savoie, Ain, Haute-Marne, Cambon-, le méandre a donné les innombrables Cambon, Chambon, Chambonas. Ce nom désigne un coude de rivière, un méandre. Le français dialectal a un mot chambon pour désignait un terrain fertile, la partie concave d’un méandre étant formée d’alluvions riches. Les noms propres Cambo, Cambus, signifie courbé, tordu. Le sens du mot cambo– est donné par le celtique insulaire. En vieil irlandais, camb, camm, signifie courbe, courbé, tordu. En gallois, cam, en vieux breton, camm, et en breton kamm, signifient courbé, tordu, de travers. Il y a par ailleurs une forme qui désigne la courbure, le grec kampe, le lithuanien kampas signifie même le coin, l’angle, l’indo-européen –mp– donnant le –mb– celtique. Notons pour compléter que le terme français cambré, provient du latin camur, qui signifie courbé, voûté, recourbé en dedans, et qui semble provenir de la même racine. En première conclusion, on peut rapprocher Cangé de la famille des Chambon, pour désigner un méandre ou un lieu tordu, courbé. Cette interprétation semble bien fonctionner à propos du lieu-dit Cange, sur la commune de Lalinde, en Dordogne, auprès du dernier grand méandre de cette rivière dans sa descente du Massif-Central. Partir à l’exploration de noms proches… Cette interprétation fonctionne également très bien pour le Cangé de Saint-Avertin, en Indre-et-Loire, qui désigne aujourd’hui un château Renaissance construit sur le coteau du Cher et faisant face à une prairie portant le nom de Prairie de Cangé et situé dans le seul méandre remarquable de la rivière du Cher entre Mareuil-sur-Cher, limite de la Touraine en Loir-et-Cher, et l’ouest de la ville de Tours, soit sur une distance d’une quarantaine de kilomètres. Cette hypothèse peut également fonctionner pour le Cangé de Saint-Martin-le-Beau, en Indre-et-Loire, qui désigne un hameau situé sur la pente du coteau à l’endroit où celui-ci bifurque sur une vallée alluviale ancienne et sèche qui rejoint la vallée de la Loire à la vallée du Cher. Il y a ici un coude dans le relief. Les Cangé dans les environs de Tours Il existe une ferme appelée Cange ou Cangé au nord-ouest du bourg de Neuillé-Pont-Pierre. Cette ferme est située dans un creux du léger coteau d’un ruisseau. La notion de lieu tordu n’est alors pas perçue comme un changement de direction mais comme une anomalie du coteau, un creux formant un coude avec le petit vallon. Il semble bien que ce soit la notion de coude qui soit à retenir pour le village de Cangey qui nous intéresse ici. Le coteau y fait un coude et le village ancien est construit au pied de ce coteau formant ainsi lui-même un coude. Il n’y a pas ici de méandre de la Cisse ou de la Loire, mais bien une courbe marquée de l’habitat et du relief. Cangé signifierait alors coudé, tordu. Notons pour compléter cette analyse que – Cangies, dans la commune de Guiscard, dans le département de la l’Oise forme un angle de relief, un coude droit, entre deux petits vallons occupés par des marais et par la forêt.– Changé, au nord de Laval, dans le département de la Mayenne, est situé juste sur un coude, un méandre de cette rivière.– Change, en Côte-d’Or, semble avoir la même configuration coudée que Cangey.– Changé, dans la Sarthe, à l’est du Mans, semble plus problématique, car il n’y a là ni méandre marqué, ni coudée franche, mais seulement le coude formé par un petit vallon avec la vallée de l’Huisne.– Le Change, à l’est de Périgueux, est situé sur les méandres les plus marqués de l’Auvézère, affluent de l’Isle, méandres formant un M, la commune étant située sur la pointe centrale basse de cette lettre.– Changey, dans le département de la Haute-Marne est situé, non loin d’une ancienne voie romaine, au pied d’un coude du relief, comme Cangey.– Changy, au nord-est de Vitry-le-François, dans le département de la Marne est situé sur la rive convexe d’un méandre, un coude important de la petite rivière de la Chée.– Changy, au nord-ouest de Roanne, dans le département de la Loire, est situé au pied du coteau formé par d’une faille tectonique, là où elle est creusée par la vallée de la Teyssonne, formant ainsi un coude dans le relief.– Le vieux bourg de Changy, au sud-ouest de Charolles, dans le département de la Saône-et-Loire, est situé sur un angle du relief, dans la vallée de l’Arconce. Une vérification statistique peut également se faire sur les lieux-dits suivants – Changé sur la commune de Bocé 49.– Changé sur la commune de Beaumont-Pied-de Bœuf 53.– Changé sur la commune de Chenillé-Changé 49.– Changé sur la commune de Pré-en-Pail 53.– Changé sur la commune d’Auvers-le-Hamon 72.– Changé sur la commune de Saint-Marceau 72.– Changé sur la commune de Beaumont-sur-Dême 72.– Changé sur la commune de Saint-Piat 28.– Au Haut du Changé sur la commune de Sauville 88.– A la Borde Changé sur la commune de Vibraye 72.– Changée sur la commune de Saint-Gonlay 35.– Changée sur la commune de Muel 35. – Changy sur la commune de Dompierre-sous-Sanvignes 71.– Champ de Changy sur la commune de Torcy 21.– Changy sur la commune de Courcelles-en-Bassée 77.– Changy sur la commune de Coust 18.– Changy sur la commune de Taconnay 58.– Changy sur la commune de Varennes-Changy 45.– Changy sur la commune de Jully-sur-Sarce 10.– Changy sur la commune de Chevannes-Changy 58.– Changy sur la commune de Bourbon-Lancy 71.– Changy sur la commune d’Epoisses 21.– Changy sur la commune de Vauxrenard 69.– Changy sur la commune de Villapourçon 58.– Changy sur la commune de Cordelle 42.– Changy sur la commune de Gy-les-Nonains 45.– Au Fond de Changy sur la commune de Roissy-en-France 95.– A la Font Changy sur la commune d’Arcomps 18.– A la Prairie de Changy sur la commune de Lugny-lès-Charolles 71.– etc. Ces noms désignent tour à tour, un méandre, un coin, un angle du relief, parfois un angle de frontière, parfois une simple bosse, une courbure, parfois un angle sur une ancienne voie de communication. Ma conclusion La conclusion qui semble s’imposer paraît être que Cangey forme un coude, un coin, un angle, qui lui a donné son nom. Ce serait un nom d’origine gauloise. Le terme français se rapprochant le plus d’une traduction possible de ce toponyme serait coudé, ou en coin, en angle. Ce coude devait être simplement la forme en coude de l’habitat du village, ou moins probablement le coude formée par la frontière entre le pays des Carnutes et le pays des Turons et la Loire. L’origine gauloise du toponyme Cangey, Cangy, semble incontestable. Son sens primitif a sans doute été perdu dès l’époque gallo-romaine où des Cambo, Cambon, sont devenus des champs bons » et où certains Cangé, ou Cangy, sont devenus des Changé », et des Changy ». Le can– ne s’est pas transformé en chan– en Touraine. Cette transformation des Cangé en Changé a eu lieu dans l’ouest de la France, alors que l’on trouve surtout les Changy en Bourgogne. Le suffixe –y est dû sans doute à une forte influence romaine antérieure à la Guerre des Gaules, comme peut nous le montrer la carte précédente de répartition des Cangé, Cange, Changé, Change, et Changy sur le territoire français. Il est à noter également que la transformation du c- en ch- n’a pas été faite dans la partie sud de la France, en pays de langue d’oc et que la Touraine paraît une exception à la règle, sans doute due à une forte romanisation postérieurement à la Guerre des Gaules. Notons que la séparation des syllabes can- et –gy, qui pourrait évoquer un champ, campus, une surface plane, mise en rapport avec gy, le gypse, le plâtre, ou un gy, une pente servant à la descente du bois, n’est pas une piste intéressante à retenir, quoique… Vous pouvez retrouver cette interprétation à 33 mn 23′ lors de ma conférence à Cangey en vidéo. Lien pour obtenir le livre de Cangey, histoire par ses noms de lieux. Mais on peut aller plus loin Camp G », Camp D », Candé-sur-Beuvron ? Quand Geai… », Qu’ange est… », Qu’en jets », etc. Quand j’ai… sous le coude… Petit mercier, petit panier… » Jeu des toponymes de Cangey. et… clic droit, clic gauche ! et à partager… Toponymie à la demande ; tarifs pouvant varier selon la conjoncture. … Après cette consultation… Je peux fournir une facture pour cette consultation sans rendez-vous !». A vous de décider de son montant ici ou partir comme un voleur… … Pour me contacter, veuillez utiliser ces deux adresses Mail Mail N’hésitez pas, osez l’Histoire ! Recherches utilisées pour trouver cet article pontchaillou signification
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comment trouver les noms des habitants d une rue
Ilsuffit d’un changement de nom de rue pour le quotidien de ses habitants soit chamboulé. C’est ce qui se produit pour les riverains de la rue des Amis du progrès, à Couillet Une rue qu’il vaut mieux toujours appeler par son ancien nom.
Jardin de l’Observatoire, coupole dite de Vitry. Phot. Krispin, Laure, c Toulouse Métropole c Ville de Toulouse ; c Inventaire, général Région Occitanie, 2022, 20223100611NUCA. Un peu plus près des étoiles… juin 2022 Contrairement à ce que pourrait laisser supposer ce titre pour certains, il ne s’agit pas d’une chronique sur une des chansons phares des années 80 du groupe Gold mais sur un lieu exceptionnel et pourtant peu connu des toulousains l’ancien observatoire de Toulouse. Installé sur la colline de Jolimont, au centre d’un jardin, le site de l’observatoire se compose d’un bâtiment principal, construit selon les plans dressés en 1839 par l’architecte de la ville Urbain Vitry et, de trois coupoles d’observation bâties dans le dernier quart du 19 e siècle à l’initiative d’un grand nom de l’astronomie française, alors directeur du site, Benjamin Baillaud. Le jardin fait partie intégrante de l'observatoire. En effet, les allées, orientées dans l'axe nord-sud selon la ligne méridienne et terminées par deux mires en pierre, servaient à régler la lunette méridienne, dédiée à la mesure des coordonnées des étoiles. Cet instrument est encore en place dans le bâtiment édifié au centre des allées et dont la spécificité est de permettre une ouverture sur l’extérieur à 180°, les murs nord et sud étant percés sur toute leur hauteur par une baie centrale se poursuivant sur le toit par une ouverture zénithale. Le bâtiment de l’observatoire se divise en deux corps distincts reliés par un escalier. Le premier s’impose par sa façade de style néoclassique. Précédée par un large escalier, elle s’ouvre sur porche monumental à colonnes avec, de part et d’autre, des élévations ornées de bossages. A l’intérieur, un vestibule central, coiffé d’une coupole, distribue les appartements du directeur et de son adjoint. A l’arrière, le second corps de bâtiment qui abrite la grande salle d’observation accueillant les instruments de mesure, se distingue par ses deux tours d’angle dont une permet l’accès à la terrasse et à la coupole surplombant l’édifice. En 1872, l'Etat prend en charge la gestion de l’observatoire de Toulouse avec ses équipes ; ce dernier est affilié à l’Université un an plus tard. Au milieu du 20 e siècle, le développement toujours plus important du site du Pic du Midi de Bigorre entraine peu à peu le déclin de l’observatoire de Jolimont. Le départ définitif des équipes de recherche vers des locaux de la faculté Paul-Sabatier s’effectue en 1981. Cinq ans plus tard, le jardin public de l’Observatoire est inauguré. Quant aux bâtiments de l’observatoire, inscrits au titre des monuments historiques, ils sont toujours animés notamment par la Société d’Astronomie Populaires qui propose, entre autre, des visites publiques du site chaque semaine. Chapellerie Brosson. Intérieur du magasin, table. Phot. Poitou, Philippe c Inventaire général Région Occitanie, 2002, IVR73_20023100010NUCA. Chapi chapo mai 2022 Et maintenant chers téléspectateurs, direction Toulouse. Toulouse, en Haute-Garonne, à la découverte d'un métier oublié, celui de chapelier, métier exercé pendant des années par la famille Brosson rue d'Alsace-Lorraine, dont la boutique fermera définitivement ses portes en janvier 2002, lorsque le dernier des Brosson prendra sa retraite. Comme d’autres articles de confection, entièrement fabriqués à la main et nécessitant un savoir-faire exigeant, les chapeaux ont été victimes de la grande distribution et de la fin, il faut le dire, de la mode du couvre-chef ». On s’y croirait presque et pourtant, la chapellerie Brosson n'a jamais fait la une du 13 h de TF1. Heureusement, Philippe Poitou, photographe de l'inventaire, et Annie Noé- Dufour, conservatrice du patrimoine, étaient là à l’époque pour réaliser un reportage exclusif. Ils ont pu ainsi immortaliser le magasin, son décor et les instruments de confection avant la cessation d'activité de l’entreprise et le réaménagement total de la boutique. De 1892 à 2002, l’immeuble a abrité une chapellerie, d’abord la maison Blagé, qui s’y installe peu après la construction de l’édifice lors de la percée de la rue d’Alsace-Lorraine. La vocation marchande de la rue d’Alsace-Lorraine débute dès sa création où elle attire les commerces les plus prestigieux qui y étalent leurs marchandises. C’est en 1924 que la chapellerie Brosson succède à la maison Blagé, en conservant les boiseries et l’ensemble du mobilier de style art nouveau installés par son prédécesseur. Au tournant des années 1940-1950, un rayon enfant est aménagé par l’architecte Robert Armandary dans un style résolument moderne. En consultant les images de la notice architecture sur Urban-Hist du 43 rue d’Alsace-Lorraine, c’est tout un pan de l’art décoratif que vous découvrirez des lustres et horloge 1900 au mobilier de style moderne en passant par les meubles de métier art déco. Le petit outillage nécessaire à la confection des chapeaux est quant à lui conservé aux Archives municipales, sous la cote 55Z. Béret, panama, canotier ? A l’instar de la moustache qui refleurit sur le visage des hommes dans le vent, à quand le retour du chapeau sur les têtes bien faites ? A vous les studios. Cimetière de Terre-Cabade, pavillon d’entrée dit "dépositoire". Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, c Toulouse Métropole c Ville de Toulouse ; c Inventaire, général Région Occitanie, 2011, 20143100019NUCA. Né de la poussière, tu redeviendras poussière. » avril 2022 Cette phrase tirée de la Genèse évoque, pour un grand nombre d’entre nous, un enterrement autour d’une tombe, groupée sous des parapluies, une assemblée écoute le dernier adieu au défunt. Autour d’elle se développe un cimetière parcouru par de grandes allées bordées d’arbres centenaires… A Toulouse, le cimetière de Terre-Cabade pourrait servir de décor à cette scène. En effet, il s’agit du premier cimetière extra-muros qui suit le décret du 23 prairial de l’an XII 12 juin 1804 interdisant l’ensevelissement au milieu des zones urbaines. Toutefois, Toulouse attend plus d’une vingtaine d’années pour se pencher sur la question. C’est à la suite d’une proposition du cardinal Clermont-Tonnerre que le maire, Joseph Viguerie, s’empare du sujet et décide d'édifier un cimetière semblable à celui du Père-Lachaise à Paris. Pour ce faire, la Ville acquiert, à partir de 1832, des terrains sur la rive droite du canal du Midi, à flan du coteau de la Redoute. Le 28 avril 1840, la municipalité décrète que les cimetières catholiques de la rive droite doivent être transférés dans la nouvelle nécropole à Terre-Cabade, seul le cimetière de Saint-Cyprien restant en service pour les paroisses de la rive gauche. Le site de Terre-Cabade est inauguré le 16 juillet 1840. Il se distingue par ses bâtiments de style néo-égyptien. Le portail est marqué par deux obélisques et les pavillons d'entrée arborent une galerie aux colonnes papyriformes. Les plans ont été dressés en 1836 par l'architecte Urbain Vitry. Traité comme un jardin avec des allées courbes, il doit être un lieu à la fois fonctionnel et propice à la promenade et au recueillement. Des espaces sont attribués aux différentes paroisses de la ville Daurade, Minimes, Saint-Étienne, Saint-Exupère, Taur, Dalbade, Saint-Aubin, Saint-Sernin, Saint-Jérôme, Saint-Pierre. Prévu pourtant dès l’origine, l’accueil à Terre-Cabade des tombes des personnes de confessions israélite et protestante, qui avaient leurs propres cimetières rue du Béarnais, n’est effectif qu’en 1869. Le cimetière connaît plusieurs extensions durant la 2e moitié du 19e siècle. La première s’effectue grâce au don d'un terrain destiné aux tombes de religieuses, appelé le carré des sœurs. Dans un second temps, l’achat de propriétés situées entre le cimetière et le chemin de l'Observatoire, actuelle rue de la Colonne, permet un agrandissement latéral conséquent. Au début du 20e siècle, un nouveau grand projet d'agrandissement voit le jour pour permettre d'augmenter d'environ 50 % la surface du cimetière. Le décret d'utilité publique est signé le 26 mai 1915 et l'acquisition des terrains démarre aussitôt. Situé de l'autre côté du chemin de Caillibens, au nord-est, ce nouvel espace prend le nom de cimetière de Salonique en référence au front d’Orient ouvert par les alliés lors du 1er conflit mondial et accueille, notamment, les différents monuments aux morts de la Grande Guerre. Vue du 2 et du 4 boulevard des Minimes en construction, vers 1957. Jean Ribière - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 41Fi99. Le bon coin mars 2022 Un cadeau de Noël moche et immettable ? Le buffet de la vieille tante qui ne rentre pas dans votre salon et qui, de toute façon, ne s’accorde pas à l’ambiance zen-minimaliste-feng-shui de votre intérieur ? Heureusement, le site de petites annonces en ligne est là pour vous en débarrasser, moyennant une petite rétribution au passage. Dans la vie réelle in real life pour les utilisateurs avertis, il est également possible de se rencontrer dans les nombreux cafés, judicieusement placés à l’angle de deux rues, qui portent ce nom. De 1951 à 1956, Au bon coin est le nom d’un bar situé au 2 boulevard des Minimes, le long du canal du Midi. Il se trouve au rez-de-chaussée d’un immeuble construit au début du 20e siècle et aujourd'hui disparu, typique des faubourgs toulousains. La photographie de Jean Ribière le montre au devant d’un grand édifice en cours de construction. Au-delà de l’instantané des transformations urbaines à l’œuvre pendant les Trente Glorieuses et de l’antagonisme ancien/moderne, cette image révèle l’ossature métallique avec laquelle est construit cet immeuble, le premier de grande hauteur 19 étages réalisé à Toulouse avec cette technique1 architecte Jean-Pierre Pierron pour le compte de la Société Immobilière des Minimes, permis de construire de 1955. Il est aujourd’hui en travaux, souffrant depuis de nombreuses années de désordres structurels entraînant un risque d’effondrement des balcons. Peu engageant au premier abord, cet édifice s’impose dans le paysage des faubourgs par ses proportions et par l’uniformité de sa façade, simplement animée par les pleins et les vides des loggias et le motif de grille créée par l’ossature métallique. Il offre cependant des appartements agréables, grands, traversants, dotés de tout le confort moderne celliers, salles d’eau et sanitaires séparés, penderies, et surtout des loggias, offrant une vue imprenables sur les toits de la ville et des Pyrénées pour les derniers étages. Il est le reflet de la modernité telle qu’on l’entendait à l’époque se détachant des contraintes de la parcelle, surélevé sur une dalle, utilisant les nouveaux procédés de préfabrication afin de loger rapidement le plus grand nombre avec un coût maîtrisé. Au cœur d’un quartier en pleine mutation, il fait l’objet d’un projet scientifique, culturel et artistique Mémoire d’une tour et récit de chantier », porté par ses habitants et un groupe de trois professionnelles une architecte, spécialisée dans l’histoire des grands ensembles, Audrey Courbebaisse, une vidéaste, Marie Salgas et une plasticienne, Marilina Prigent. Conduit à la fois sur l’angle de l’histoire de l’architecture, mais aussi sur le récit du chantier de réhabilitation actuel, il s’appuie sur des recherches en archives et sur les témoignages de ses habitants. Ce projet donnera lieu à une publication, des expositions sonores, visuelles et audiovisuelles. Ce travail de mémoire, permettant aux habitants de se réapproprier leur lieu de vie et, au-delà , de changer le regard porté sur notre environnement est indispensable. Car il est plus facile de se débarrasser d’un pull qui gratte que d’un immeuble de 110 logements. ____________________________________ 1- CAUE 31, Marfaing, dir. Toulouse 45-75, la ville mise à jour. Toulouse, Nouvelles éditions Loubatières, DOSSIER DE PRESSE Toulouse p. 8. Édifice du 15 rue de Rémusat récemment rénové. Phot. Krispin Laure, 2022 c Toulouse Métropole c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie. Secrets révélés février 2022 Dans le cadre des campagnes de ravalement des façades du centre ancien de Toulouse, des chantiers permettent d’avoir de belles surprises et de faire avancer la recherche en matière de connaissance de la ville et des méthodes constructives. En 2021, des travaux ont été engagés sur un édifice composant l’angle au niveau des rues de Rémusat et du Sénéchal. Ce bâti présentait un rez-de-chaussée très remanié, ouvert par des arcades et une devanture de boutique en bois ; les étages étaient traités avec un faux appareil de pierre continu, laissant toutefois affleurer les encadrements en bois des fenêtres. Même si un œil aguerri pouvait deviner la construction en pan de bois cachée sous l’enduit, le décroûtage des façades a laissé apparaître les secrets de sa mise en œuvre les techniques d’assemblage des bois qui pourraient dater du 17e siècle ainsi que les matériaux de remplissage de la structure. Le pan de bois est dit à grille, contreventé par des écharpes pièces de bois obliques et tournisses potelets verticaux assemblés à une écharpe. Ce sont des bois courts » qui ont été mis en œuvre les poteaux corniers n'ont qu'une hauteur d'étage et ne montent pas de fond. Les bois sont assemblés à mi-bois ou à tenon et mortaise, parfois maintenus par des chevilles. L’assemblage à mi-bois est utilisé seulement pour les pièces horizontales, les sablières, lorsqu’elles se composent de plusieurs morceaux. Le hourdi, c'est-à -dire le remplissage, est en torchis un agrégat de terre crue, paille, cailloux et tuileaux de brique d’une épaisseur de 15 à 20 cm. Il est maintenu par des petites lattes, dénommées éclisses, disposées parallèlement et fixées en force, au moyen d’encoches, entre deux poteaux. Sur les bois sont encore visibles les encoches à l'herminette hachette servant à travailler le bois permettant l'accroche de l’enduit. Une autre technique d’accrochage de l’enduit semble avoir été mise en place à un moment donné des centaines de clous enfoncés partiellement, laissant dépasser leurs têtes de 2-3 cm, avaient été disposés sur la totalité des bois. Ce système avait dû être ajouté pour renforcer la tenue de l’enduit. Un autre exemple connu à Toulouse de remplissage en torchis concerne la maison du 7 rue Peyras. Certains caissons du pan de bois ont conservé leur hourdi en terre crue et paille, alors que d’autres ont un remplissage de briques. Cette diversité est peut être due à des époques de construction distinctes impliquant des techniques différentes ou à des rénovations du pan de bois. Cet édifice se caractérise également par son enduit extérieur en plâtre. Ancien garage de la rue de Périole, vue de la rampe d’accès des véhicules, aujourd’hui lieu d’exposition de la galerie l’Imagerie. Phot. Krispin Laure, 2022 c Toulouse Métropole c Ville de Toulouse ; c Inventaire, général Région Occitanie, IVC31555_20223100008NUCA. Virages à 180° janvier 2022 En 1924, Lucien Galy, mécanicien au faubourg Bonnefoy, fait construire un garage de réparation automobile au n° 22 de la rue du même nom. Peu de temps après, en 1933, son affaire prospérant, il fait édifier un deuxième garage à l’autre bout du pâté de maisons, donnant cette fois-ci sur la rue de Périole. Surmonté de deux étages occupés par des appartements, il ne se distingue que peu des autres immeubles de la rue, contrairement à la façade de la rue du Faubourg-Bonnefoy, surmontée du pignon à redents typique de l’architecture des garages de la 1ère moitié du 20e siècle. A partir des années 1920, on assiste à un boom de l’industrie automobile, qui a pour conséquence l’apparition de nouveaux types de bâtiment les garages de réparation automobile et les parkings. Ces derniers voient leur nombre se multiplier dans les villes après-guerre, tels ceux des Carmes et de Victor-Hugo à Toulouse, témoins de la table rase qui régnait en maître chez les architectes et les urbanistes de l’époque. Après une période de croissance ininterrompue, le choc pétrolier met fin aux Trente Glorieuses et au temps de la voiture-reine ». Les considérations écologistes actuelles encouragent ce mouvement. De nombreux garages et parkings sont détruits voir récemment le parking souterrain de la place Belfort ou adaptés des places de vélos sont maintenant disponibles dans les parkings des centre-ville. D’autres cherchent aujourd’hui une nouvelle destination. C’est le cas de ces deux édifices qui accueillent l’un un torréfacteur depuis septembre 2020, l’autre une galerie-atelier d’art ouverte en 2018 rue de Périole. Ils ont ainsi fait l’objet d’une requalification a minima, conservant leurs façades des années 1930 et l’aménagement intérieur pour l’ancien garage Renault de la rue de Périole. La rampe d’accès des véhicules au 1er étage, aménagée dans les années 1960, créée ainsi un espace insolite destiné à l’accrochage des œuvres de la galerie d’art. A l’opposé de la destruction/reconstruction, la conservation et la réappropriation de ces bâtiments apportent de nombreux avantages en termes économiques et environnementaux, sans compter, considérations toute personnelle, le charme à la fois suranné et dans l’air du temps qui s’en dégage. Bureaux, logements sociaux ou autres, les anciens garages et parkings aujourd’hui abandonnés sont modulables et adaptables à de nombreux usages1. Alors, en voiture Simone ! _____________________________________ 1 - Voir l’article de Paul Smith sur les édifices de l’automobile à Paris Domaine de Guilhermy, le chai et ses cuves. 2010. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20103100612NUCA Du vin, vingt Dieux ! décembre 2021 Le vin, produit de la vigne, et les terroirs viticoles, font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager de la France » selon la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt n° 2014-1170 du 13 octobre 2014. Patrimoine immatériel incontestable de la France, la culture de la vigne, présente depuis l’époque gallo-romaine, s’est perpétuée à travers les siècles. Comme beaucoup d’autres, la région toulousaine a toujours produit du vin et possède des appellations d’origine protégées locales qui depuis quelques années s’affirment au niveau international. Au sein même de son territoire, Toulouse a toujours planté de la vigne. Il suffit, pour s’en assurer, de consulter aussi bien les cadastres anciens où sont recensées les nombreuses parcelles de vigne, que les photos aériennes qui, jusqu’au milieu du 20 e siècle, rendent compte de ce terroir. En effet, dans les années 1970/80, de nombreuses fermes entretenaient encore sur le territoire communal des terres viticoles leur permettant de produire quelques bouteilles destinées à une consommation personnelle. Le domaine de Guilhermy dans le quartier de Saint-Simon est un bel exemple de ce type de production. Associant maison de maître et parties agricoles, il conservait encore il y a quelques années, un chai dans lequel se trouvaient sept cuves en béton destinées à la vinification et au stockage du vin. Des inscriptions à la craie au revers de la porte du bâtiment permettaient de suivre la production de raisin en nombre de comportes sur une vingtaine d’années. Entre 1967 et 1977, une moyenne d’un millier de comportes est comptabilisée à chaque vendange avec un pic de 1308 en 1970 ! La chute drastique de la récolte à partir de 1977 moins de 90 comportes pourrait s’expliquer par la vente de terres, conséquence de l’urbanisation galopante du quartier à cette époque. Toutefois, les vendanges ont été effectuées au moins jusqu’en 1988, dernière date apparaissant sur la porte 10 comportes. Dans un autre style, les bâtiments de l'Union des coopératives vinicoles, devenus SICA Vins Midi-Pyrénées, aujourd’hui démolis, illustraient la production de vin à plus grande échelle. Construite en 1960 dans le quartier de Lalande, la cave présentait une esthétique mêlant béton et pierre de taille. La grande halle de 20 mètres de haut était accostée par un corps de bâtiment plus bas, mordant sur la façade. Loin de s'opposer, ces deux volumes si différents par leur forme et leur taille venaient se compléter. A l’arrière, dépassaient les grandes cuves de stockage. Cette activité n’a toutefois pas entièrement disparu du territoire communal. En effet, la mairie de Toulouse, propriétaire depuis le début des années 1970 du domaine agricole de Candie, a fait le choix de poursuivre la culture de la vigne, pratique multiséculaire en ce lieu, et d’élaborer chaque année son millésime. Usine des parfums Berdoues dans le quartier des Minimes, détail du fronton. Phot. Krispin Laure, 2021 c Toulouse Métropole c Ville de Toulouse ; c Inventaire, général Région Occitanie, IVC31555_20213100056NUCA. Axe, laissez le charme agir novembre 2021 Au rayon beauté pour homme des supermarchés, la marque s'est fait connaître par ses publicités au ton décalé qui célèbrent le pouvoir d'attraction de ses déodorants. Les scénarios, plus ou moins bien sentis selon les cas, promettent une avalanche de conquêtes au jeune homme qui en fait usage. Les parfums Berdoues au milieu du 20e siècle convoquent, eux, l'atmosphère des jardins fleuris et ensoleillés du Midi pour vanter leur Violettes de Toulouse ». Ce best-seller est créé en 1936 par l'entreprise familiale fondée au début du 20e siècle par Guillaume et Pierre Berdoues. Coiffeurs à l'origine, ils ouvrent en 1909 une boutique de vente en gros de parfums dans la cour du 15 rue Lafayette, à l'arrière de leur salon de coiffure. De négociants, les Berdoues deviennent parfumeurs et les premiers laboratoires sont installés en plein cœur du centre historique, dans une partie des bâtiments de l'hôtel Maleprade 43 rue Gambetta. Le succès de leurs eaux de toilette leur permet de s'agrandir et de faire construire une usine dans le quartier des Minimes en 1939. Le bâtiment des anciens ateliers, le seul subsistant aujourd'hui, offre une architecture caractéristique de l'Art déco tardif, aux arrondis rappelant le style paquebot, tel qu'il se développe à Toulouse à partir des années 1930 et que l'on peut voir sur de nombreux immeubles de la période, 29 avenue Camille-Pujol architectes A. Barthet et H. Bodet, 1935, 3 rue du Rempart-Villeneuve 1940, architecte Michel Munvez, ou encore sur l'immeuble de la caisse de retraite de la Société des Grands Travaux du Sud-Ouest 1939-1942. Pour en savoir plus sur l'architecture du 20e siècle dans la région, vous pouvez consulter le beau livre Rodez au XXe siècle. Les choix de la modernité ou attendre la sortie du numéro spécial sur l'Art déco en Occitanie de la revue Le Patrimoine, prévue pour les fêtes. Alors ? Partant-e pour tester l'eau de toilette à la violette dans l'ascenseur avec le beau Bernard du bureau d'à côté ? 3ème pont Saint-Pierre 1875-1929. Vue d'ensemble prise depuis le port Viguerie à Saint-Cyprien entre 1877 et 1907. Négatif en N&B, 13 x 18 cm. Eugène Trutat - Archives municipales de Toulouse, 51Fi 280. Le pont Saint-Pierre… ou quand la Ville de Toulouse sable le champagne pour la 5e fois ! octobre 2021 Le 14 novembre 1987, le nouveau pont Saint-Pierre est inauguré avec feux d'artifice et flonflons par le maire, Dominique Baudis. Il s'agit du 5 e ouvrage érigé en ce lieu, pour relier le port Saint-Pierre au quartier Saint-Cyprien. Son histoire débute dans le 1 er quart du 19 e siècle, moment où l’urbanisation du territoire communal se développe peu à peu. Il fait suite à de nombreuses pétitions des habitants des quartiers périphériques désirant un accès facilité au centre-ville par la réalisation de nouveaux franchissements de la Garonne en amont et en aval du Pont-Neuf. En effet, ce dernier, seul pont encore en fonction à cette époque, est perpétuellement engorgé. En 1836, la municipalité décide alors la construction de deux nouveaux ouvrages le pont Saint-Michel est ouvert à la circulation en 1844, et le pont Saint-Pierre est inauguré en 1852. Le conseil municipal recherchant avant tout une réalisation dans les plus brefs délais, pour un accroissement du bien-être » selon la délibération de 1836, fait le choix du pont suspendu. Cette technique, mise au point en France par Marc Seguin, auteur en 1824 Des ponts en fil de fer, offre une exécution rapide et un coût moins élevé que les ouvrages maçonnés traditionnels. Toutefois, cette décision est prise sans tenir compte de l'inconstance de la Garonne et de la violence soudaine de ses flots. Quatre ponts suspendus successifs sont construits en 130 ans deux sont emportés par les crues en 1855 et 1875, et le 3 e est démoli à cause de sa vétusté en 1929. Avec l’augmentation permanente de la circulation dans la 2 e moitié du 20 e siècle, la Ville envisage la démolition du 4 e pont de fer, devenu inadapté. En effet, elle souhaite privilégier un pont permettant un accès routier à double sens entre la rive droite et la rive gauche de la Garonne. Le projet sélectionné après concours est celui d'un ouvrage d'art traditionnel à cinq travées, influencé par l’esthétique du pont Alexandre-III à Paris. Sa construction en 1986 met fin à l'ère des ponts suspendus à Toulouse. "Plan d'une partie de l'église de Croix-Daurade et d'un escalier projetté pour monter au clocher, & élévation du banc de MM. les capitouls", plan aquarellé joint au "Devis d'un escalier à construire ; d'une cloche à refondre ; & d'un banc pour MM. Les capitouls à faire, à l'église de Croix-Daurade". 14 mars 1783, dressé et signé par Virebent, ingénieur de la Ville. Ville de Toulouse, Archives municipales, DD325/1. Architectes Tous imbéciles. Oublient toujours l'escalier des maisons » septembre 2021 C'est ainsi que Flaubert en donne la définition dans son Dictionnaire des idées reçues paru à titre posthume en 1913. Aussi incongru que cela paraisse, elle pourrait trouver son illustration lors de la construction de l'église de Croix-Daurade à la fin du 18e siècle. L'œil avisé et espiègle de l'archiviste a mis entre nos mains les plans et devis pour la construction d'un escalier qu'on avois omis de faire pour monter au clocher de l'église de Croix-Daurade » dressés en 1780 par l'ingénieur et architecte de la ville Étienne Carcenac1. L'église de Croix-Daurade vient pourtant tout juste d'être édifiée, en même temps que celles de Saint-Simon et de Lalande, pour desservir des paroisses nouvellement créées dans des territoires en pleine expansion. C'est l'architecte de la ville précédent, Philippe Hardy, qui avait établi un premier devis en 1774 d'un montant de 26 000 livres, comprenant la construction de l'église, du presbytère et du cimetière2. Le devis est ensuite revu à la baisse, ne devant pas dépasser 17 116 livres la chapelle des fonts baptismaux est remplacée par une simple absidiole, la seconde chapelle est quant à elle supprimée, de même que l'escalier d'accès au clocher3. Aussi, lorsque la corde des cloches rompt, le carillonneur est obligé de monter sur une échelle placée sur le toit du presbytère à ce moment là contigu à l'église pour sonner les cloches, ce qui, à force, abîme le toit4, sans compter le risque de se tordre le cou. Carcenac meurt peu après avoir dressé son devis, et c'est Jacques-Pascal Virebent, nommé au poste de directeur des travaux publics de la ville, qui prend la suite de l'affaire, et fait construire un escalier accolé au flanc gauche de l'église. Où l'on voit où mènent les restrictions budgétaires... ___________________________________ 1 AMT, DD325, devis et plan daté du 12 septembre 1780, dressés par l'architecte et ingénieur de la ville Carcenac. 2 AMT, DD325, devis du 16 janvier 1774 dressé par Philippe Hardy, ingénieur et directeur des travaux publics de la ville de Toulouse. 3 AMT, DD325, devis daté du 6 mai 1775 dressé par Philippe Hardy, ingénieur et directeur des travaux publics de la ville de Toulouse. 4 AMT, BB59, f°2 délibération du 11 février 1782. La maison Chamfreau 1967/69, Pierre Debeaux, architecte. Archives départementales de la Haute-Garonne, Fonds Debeaux 189 J 127. Des toits d’exception ! juillet-août 2021 Dans le quartier de la Côte-Pavée, au milieu des pavillons à l’architecture traditionnelle de la 1ère moitié du 20e siècle, se distingue une réalisation qui surprend par son modernisme. La maison Chanfreau, du nom de son commanditaire, a été bâtie entre 1966 et 1969 selon les plans de l’architecte Pierre Debeaux 1925-2001. Cet homme, passionné par la géométrie, le nombre d’or et autres mathématiques, a mis en œuvre une demeure à la toiture en spirale logarithmique ! Plus précisément, la maison à la toiture plate en béton s’enroule autour d’un patio central. Les pentes douces enherbées du toit offrent également l’espace d’un jardin suspendu. L’architecte développe et perfectionne ce type de toiture s’inscrivant dans un mouvement continu d’enroulement dans la maison Pham Huu Chan à Clermont-le-Fort 1970-1972 puis dans la maison Pradier à Lavaur 1976-1977. Bien dans son temps par l’utilisation massive du béton, il recherche toutefois toutes les possibilités de le tordre, de le compresser, de l’alléger pour lui donner des formes inattendues pour un tel matériau. Une autre œuvre toulousaine illustre parfaitement toute sa réflexion et son inventivité à ce sujet le grand hall des véhicules de la caserne Vion 1966. Véritable prouesse technique qui propose un espace de 800 m² entièrement dégagé, sans structure porteuse intermédiaire, grâce à une succession de figures géométriques complexes de type hyperboloïdes et paraboloïdes hyperboliques. Avec le matériau austère et lourd qu’est le béton, il créé une œuvre dynamique presque en suspension sur les quatre piliers d'angles reliés à leur sommet par une large ceinture de béton repose une charpente métallique à trois dimensions auto-tendante amenant lumière et légèreté. Jusqu’à la fin de sa vie, Pierre Debeaux réfléchit sur ces structures non triangulées, les rendant toujours plus flexibles tout en modifiant leur forme à l’infini. Un des exemples de ce travail est la flèche en structure tridimensionnelle constituée de quatre mats reliés par des câbles tendeurs, signalant sur les allées Frédéric-Mistral le monument à la gloire de la Résistance de Toulouse. Peu connu de son vivant, en dehors d’un cercle de professionnels, Pierre Debeaux voit depuis deux décennies son travail reconnu et mis en valeur auprès du grand public grâce à des publications présentant l’homme et son œuvre, mais aussi grâce à l’attribution du label Architecture contemporaine remarquable à 6 de ses œuvres maison Chanfreau, caserne Vion, observatoire et bâtiment interministériel pour la RTF du Pic du Midi et château d’eau de l’hôpital Marchant et à une protection au titre des monuments historiques maison Pradier à Lavaur. Meeting à la halle aux grains 1920-1940. Marius Bergé - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi221. Du blé à la baguette juin 2021 La baguette de pain est cette année candidate de la France au label hautement convoité du patrimoine mondial de l'UNESCO, dans la catégorie culture immatérielle ». Mais, comme dirait la petite poule rousse, pour faire une baguette, il faut de la farine et pour faire de la farine, il faut des grains. Dès l'époque romaine, l'approvisionnement des villes est centralisé dans des espaces dédiés, souvent sur le forum d'où le mot foire » dérive d'ailleurs. Ce regroupement a pour but de réglementer le commerce et d'éviter les escroqueries aussi bien que les disettes. Pendant l'époque médiévale, les halles se multiplient en même temps que s'affirme l'autorité municipale. A Toulouse, la première mention de la halle de la Pierre du nom du matériau dans lesquelles étaient faites les mesures à blé date de 1203 située à l'angle de la place Esquirol actuelle, elle est toujours visible sur le cadastre de 1830. Grains, fruits et articles de boucherie y sont vendus. Les céréales constituent la base de l'alimentation de toute la population, constante que l'on retrouve sous l'Ancien Régime et jusqu'à la période contemporaine. La création du canal du Midi, à la fin du 17e siècle, puis l'arrivée du chemin de fer 1857 et la construction du canal Latéral reliant Toulouse à Bordeaux 1856, favorisent le développement du commerce toulousain, dont celui des grains. La Municipalité décide alors de séparer le blé des autres denrées et de créer un lieu de vente spécifique qui serve également de lieu de stockage. La place Dupuy, entre le port Saint-Étienne, où sont déchargées les marchandises arrivées par le canal, et le marché de la Pierre, est le lieu idéal. Ce choix a aussi l'avantage de décongestionner le centre de la ville et de faciliter la création d'une large avenue à l'emplacement de la halle, qui vient pourtant tout juste d'être reconstruite dans une architecture à la Baltard de fer et de verre. C'est d'ailleurs l’auteur cet édifice, André Denat, qui dresse les plans de la nouvelle halle aux grains. Construite de 1862 à 1864, elle se présente sous la forme d'un hexagone pourvu de deux pavillons. Au rez-de-chaussée, la galerie est dédiée à la vente des grains au détail, le centre est quant à lui réservé au marché des négociants en gros. Les mesures, déplacées du marché de la Pierre, sont placées sur une estrade au fond du bâtiment. Au 1er étage se trouvent les magasins de dépôt pour les grains. L'architecte de la ville utilise ici aussi une structure métallique, mais cette fois masquée sous une maçonnerie traditionnelle de brique et de galet. À la fin du 19e siècle, les modes de consommation changent et les citadins préfèrent acheter du pain plutôt que des grains, le bâtiment est progressivement réaffecté. Transformée en palais des sports et lieu de spectacle en 1946, la halle aux grains devient la salle de concert de l'orchestre du Capitole en 1971. Michel Plasson, enthousiasmé par les vertus acoustiques du lieu, y exercera sa baguette de chef d'orchestre jusqu'en 2003. Le réinvestissement de lieux emblématiques du patrimoine, s'il ne vaut pas un classement au patrimoine mondial de l'UNESCO, permet de faire vivre des édifices délaissés et de les adapter à nos nouveaux modes de vie et de loisirs. Ce difficile équilibre entre le respect de l'édifice ancien et son adaptation à de nouveaux usages demande une grande finesse d'intervention. La halle aux grains, au moment de sa reconversion à la fin des années 1940, a ainsi perdu toute son architecture métallique intérieure, témoignant des techniques modernes de construction du milieu du 19e siècle. Pour en savoir plus sur l'histoire des marchés toulousains, se reporter à l'excellent ouvrage des Archives municipales Marchés dans la ville, 2009 ou bien se balader en suivant la visite virtuelle disponible sur UrbanHist Toulouse gourmande. Plan gravé. Plan de la promenade publique du Boulingrin 1752, dessin de Pin, gravé par Baour. Mairie de Toulouse, Archives municipales, II679/1. Jeu de boules sur gazon dit boulingrin mai 2021 En effet l'appellation boulingrin, qui nous semble très locale, vient en fait de l'expression anglaise bowling-green qui associe – pour ceux qui auraient quelques difficultés avec la langue de Shakespeare – les termes jeu de boule » et gazon ». Elle désigne ainsi un jardin de gazon établi en creux, parfois entouré d'une bordure, destiné à l'origine au jeu de boules. Contrairement à l'Angleterre où la pratique de ce jeu existe encore, en France, le boulingrin est rapidement devenu un simple parterre gazonné, ornement végétal essentiel du jardin à la française. A Toulouse, le boulingrin – qui constitue sans conteste le plus beau de nos ronds-points – est né au milieu du 18e siècle. Réalisé dans le cadre des travaux d'embellissement de la ville, il met en scène des pièces de verdure ordonnancées propices à la promenade et au bon air. Après de nombreux atermoiements, le projet retenu par les capitouls en 1751 est celui de Louis de Mondran 1699-1792, architecte et urbaniste. Ce projet se développe à l'extérieur des remparts sur l'ancienne esplanade dévolue initialement à la défense de la cité. Le plan de Mondran s'inspire de la place en étoile créée en 1724 à Paris en haut des Champs-Élysées. Il se compose en effet d'un ovale central engazonné duquel partent six allées rayonnantes, à la fois lieu de promenade et axes de circulation. En parallèle, l'architecte avait imaginé la naissance d'un nouveau quartier avec la construction, de part et d'autre de ces axes urbains, de bâtiments aux façades uniformes comme cela s'est fait quelques années plus tard le long des quais de la Garonne ou autour de la place du Capitole et de l'actuelle place Wilson. Pour des raisons financières, seules les promenades sont réalisées. Le chantier est supervisé par François Garipuy, directeur des Travaux publics des états du Languedoc. L'ouvrage est ouvert à tous hommes, femmes et enfants ; ce sont plus de 3 000 personnes qui participent à la réalisation de ces promenades, éloignant d'elles pour un temps la disette si présente à cette époque. Vue d'ensemble depuis l'est, 2013. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20213100022NUCA. Tamponné, double tamponné avril 2021 Avez-vous pensé à faire tamponner le formulaire B54 assurant le remboursement des frais de mission avant de partir sauver le monde Au service de la France ? Symboles d’une administration confinant à l’absurde, les méandres de la bureaucratie s’incarnent dans ces formulaires, dûment tamponnés par les autorités ad hoc, que l’on peut voir dans Brazil de Terry Gilliam ou dans les Douze travaux d’Astérix. L’explosion administrative qui a lieu au cours du 20e siècle engendre un nombre croissant de fonctionnaires et par là -même, un besoin important en immeubles de bureaux, lieux de l’exercice de l’administration. Toulouse, entre les deux guerres, voit sa fonction de centre administratif se renforcer. Les administrations d’État s’implantent dans la ville, située au centre d’un vaste territoire encore rural. Ce mouvement s’amplifie après la seconde guerre mondiale avec l’entreprise de déconcentration des services de l’État. On compte ainsi près d’une trentaine de directions régionales à Toulouse dans les années 1960, telles que la caisse régionale de la sécurité sociale installée place Saint-Étienne dans un ancien hôtel particulier. Les directions départementales de l’URSSAF dans le quartier du Busca ou de la CPAM le long du canal du Midi, emménagent quant à elles dans des bâtiments nouvellement construits, pour ne citer que quelques-uns de ces nouveaux centres administratifs toulousains. La construction d’une cité administrative, rassemblant en un même lieu diverses administrations d’État, est envisagée dès 1947. Elle voit le jour dans les années 1960, sur les anciens terrains de l’Arsenal, entre les boulevards Lascrosses et Armand-Duportal, sur la portion laissée libre par la faculté de sciences sociales nouvellement construite. Le bâtiment de l’Inspection académique est élevé entre 1959 et 1962 par l’Atelier des architectes associés, réunissant Pierre Viatgé, Fabien Castaing, Michel Bescos, Pierre Debeaux et Alexandre Labat. L’immeuble est soutenu par des pilotis de béton, largement visibles sur les façades latérales. Ils viennent enjamber du côté ouest le rempart médiéval dont la tour à proximité est intégrée dans le projet, et utilisée par les architectes pour recevoir le logement du concierge. L’entrée du bâtiment se fait par le nord, à côté de la salle de conférence, traitée comme un avant-corps en rotonde. Elle est recouverte d’un plaquage de brique d’un module inédit et repose sur un soubassement de galets, dialogue de la modernité et de la tradition. L’Inspection académique a quitté cet édifice depuis quelques années déjà , et ce dernier est en cours de rénovation pour être transformé en résidence étudiante. Les autres locataires de la cité administrative vont, eux aussi, bientôt déménager dans le bâtiment Lemaresquier de l’ancienne école d’aéronautique à la Roseraie, laissant un vaste terrain libre en plein centre-ville. Après la déconcentration puis la décentralisation, on est aujourd’hui dans une phase de dématérialisation de l’administration, phénomène encore amplifié par le recours massif au télétravail. Ainsi, on ne verrait plus nos deux Gaulois courir d’un étage à l’autre d’un bâtiment administratif mais errer de la touche 2 à la touche des hotlines des administrations. Cette modernisation de l’administration aura sans doute un impact sur les bâtiments administratifs. Que vont-ils devenir ? Nombre d’entre eux sont des témoins importants de l’architecture des Trente Glorieuses, qui, à défaut d’être conservés et réhabilités comme celui de l’Inspection académique, méritent d’être étudiés1. ________________________________________ 1 Voir le numéro spécial d’In Situ, consacré aux architectures administratives 1945-2013 Portail de l’église cathédrale Saint-Étienne, détail du gâble orné du motif de choux frisés. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle. Choux frisés et autres décors de feuillage mars 2021 Il n'aura échappé à personne que les différentes familles de cette brassicacée anciennement appelé crucifère chou frisé, rave, fleur, chinois, brocolis, de Bruxelles… sont très tendance dans la cuisine actuelle. Mais, à l'époque médiévale, le chou était également un élément de décor très prisé. C'est un motif qui vient orner les chapiteaux, les couronnements rampants des gâbles et pignons, pinacles, les frises, les appuis de fenêtres…tous les éléments d'architecture pouvant recevoir un décor. Sa représentation évolue au fil du temps de simple crochet - sorte de bourgeon d'où quelques feuilles s'échappent enroulées sur elles-mêmes -, le motif se déploie en groupes de feuilles larges et épaisses aux tiges côtelées. D'autres types de feuilles viennent se glisser parmi ces décors plus lisses, telles les feuilles d'eau, ou de géranium, ou encore plus découpées, comme celles du chardon. Le 15e siècle est la période où le chou frisé prend de l'ampleur, créant des jeux de lumière et d'ombre animant les façades. Il disparaît peu à peu, remplacé à la Renaissance par de nouveaux éléments décoratifs issus de la redécouverte de l'Antiquité. À Toulouse, le flâneur attentif découvrira cet ornement essentiellement sur les façades des églises médiévales, rampant le long des gables, ces couronnements de forme triangulaire, qui coiffent les portails et dont le pinacle parachève la composition. Notre-Dame-du-Taur en présente un exemple caractéristique tout comme celui, plus animé de la cathédrale Saint-Etienne où les feuilles de choux sculptées en abondance se redressent et s'affirment sur de nombreux éléments. Certains portails d'hôtels particuliers, tel celui de Bernuy, bien que tardif, présentent encore ce motif - ici aux enroulements très souples - à côté de la sculpture très antiquisante des médaillons à bustes. Les tours d'escalier, les encadrements des baies offrent également ces sculptures de feuilles épanouies ou recroquevillées, plus ou moins ciselées, souvent de grande qualité. Il réapparaît au 19e siècle avec les courants néogothique et éclectique Maison Seube, Castel Gesta… avant que l'Art nouveau ne s'empare pleinement du végétal, puisant dans la nature une source d'inspiration infinie. Maison Seube, vers 1910. Photographie noir et blanc. Dépôt de l'association des "Toulousains de Toulouse". Mairie de Toulouse, Archives municipales, 51Fi554. Ça fout les jetons ! février 2021 Des portes qui claquent, des lumières fantomatiques aperçues par les passants… Pendant des années, la maison Seube, au bout des allées Paul-Feuga, près du pont Saint-Michel, fut le théâtre d'événements étranges et inexpliqués qui entretinrent sa réputation de maison hantée. Sa silhouette massive, ses faux mâchicoulis semblent en effet tout droit sortis de la littérature gothique du 19e siècle, des Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe à La chute de la maison Usher d'Edgar Poe, romans dans lesquels la demeure est un personnage à part entière, ajoutant aux tourments de ses héros. De nombreuses légendes ont couru sur la maison Seube, légendes dont la presse locale s'est fait l'écho l'édifice serait construit à l'emplacement de la maison du bourreau du Salin, un peintre y aurait assassiné son modèle, ou encore un groupe d'étudiants y seraient devenus fous. Construite à la toute fin du 19e siècle pour la famille Seube, la maison fut ensuite abandonnée et squattée. Elle était inoccupée depuis des années lorsqu'un incendie se déclara en mai 1980. Fort heureusement, les dégâts ne furent pas irrémédiables et sa protection au titre des monuments historiques intervint peu après. Construite sur deux rues aux niveaux différents, elle donne l'impression d'être entourée de douves, tandis que les petites ouvertures dans le soubassement rappellent les meurtrières des châteaux médiévaux. L'entrée principale se trouve sur les allées, magnifiée par une lourde porte en bois, à l'encadrement en pierre surmonté d'arcs en accolade couronnés de pinacles et ornés de choux frisés, dans le plus pur style du 15e siècle. L'entrepreneur chargé de la construction, Jean Larroque, a rapporté que cet encadrement en pierre proviendrait de Bruniquel et serait un remploi d'un authentique vestige du 15e siècle. Copies, remplois, difficile de démêler le vrai du faux dans ce chef d'œuvre de l' architecture de pastiche »1. La maison Seube représente incontestablement un véritable répertoire des formes de l'architecture toulousaine à travers les siècles les fenêtres jumelées aux chapiteaux sculptés s'apparentent à celles que l'on peut encore voir sur la maison romano-gothique » de la rue Croix-Baragnon fin du 13e, début du 14e siècle, les fenêtres à traverse en pierre portant des culots sculptés sont plutôt une libre réinterprétation de celles de la fin du 15e siècle, de même que les frises de faux mâchicoulis dont l'usage se maintient au 16e siècle. Le comble à surcroît percé de mirandes est quant à lui un des lieux communs de l'architecture du 17e siècle à Toulouse. L'intérieur n'était pas en reste les cheminées étaient faites avec des sarcophages de style paléochrétien, et les murs décorés d'inscriptions latines. Henri Rachou, peintre et conservateur du musée des Augustins à partir de 1903 c'est lui le fameux peintre qui aurait assassiné son modèle dans la maison, a, semble-t-il, participé à l'élaboration des plans de cette demeure, tout comme l'épouse du commanditaire et ses trois filles. Véritable manifeste d'un éclectisme régionaliste, les différents emprunts historicistes ajoutent à l' inquiétante étrangeté » qui peut se dégager de l'édifice. Les rumeurs les plus effrayantes ont couru sur cette maison, jusqu'à ce qu'un chasseur de démons confirmé, spécialiste des maisons hantées et des phénomènes paranormaux, annonce en 2017, que non, la maison Seube n'est pas hantée2. ________________________________________ 1 Paul Mesplé, L'architecture de pastiche à Toulouse », L'Auta, mars 1978, p. 66-80. 2 Lire l'article L'immeuble aux mille légendes dans La Dépêche du Midi, du 28 octobre 2017. IVC31555_20093101338NUCA Immeuble de bureaux ouvrant sur la rue du Languedoc. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, 2009. IVC31555_20093101338NUCA Et patati et patata… janvier 2021 Cette onomatopée qui reproduit le son des bavardages qui grondent – tel le bruit des sabots d'un cheval au trot – illustre bien les discussions houleuses allant jusqu'au jet de tomates ! qui se sont déroulées le 13 décembre 1964 lors de l'inauguration du nouveau marché des Carmes par le maire de la ville, Louis Bazerque. La structure de fer et de verre, inaugurée en 1892, avait été démontée par les engins de chantier un an auparavant. Érigée d'après les plans de l'ingénieur Charles Cavé, la halle métallique présentait un plan octogonal. Surmontée d'un dôme central couvert d'ardoise et vitrée dans sa partie basse, l'ossature métallique se composait d'une charpente en fer et de colonnes en fonte. Quatre pavillons d'entrée monumentaux couronnés par des frontons et ornés par des éléments décoratifs en terre cuite fleurs, cabochons, palmettes, feuilles d'acanthe, rinceaux, têtes d'animaux… scandaient les différentes entrées de l'édifice. Fragilisé par un défaut d'entretien, l'édifice se dégradait peu à peu, engendrant parfois de graves incidents, comme en juin 1949 la chute sur le trottoir, d'une hauteur de 6 mètres, d'un chapiteau en fonte de plus de 50 kg. Le nouvel édifice dessiné par l'architecte Georges Candilis occupe, quant à lui, presque entièrement la place et rassemble plusieurs fonctions un marché au rez-de-chaussée et ses réserves en sous-sol, un parc de stationnement aérien et un immeuble de bureaux s'élevant sur la rue du Languedoc. Pour ce faire, l'architecte a associé un cylindre composé d'un plancher en béton s'enroulant sans interruption sur six révolutions et demie autour d'un noyau central creux et un parallélépipède de cinq étages dont la façade de verre a été rehaussée par un brise-soleil métallique au motif géométrique. Une campagne de restauration effectuée en 1999 par les architectes Almudever et Lefebvre a permis le réaménagement des abords et des intérieurs de l'édifice. Le marché-parking des Carmes a été distingué pour la qualité de son architecture en 2016 en recevant le label Architecture contemporaine remarquable ». Passerelle des Soupirs, 2010. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20103100721NUCA. La passerelle des soupirs décembre 2020 Soupirs de douleur poussés par l’amant éconduit. Soupirs d’ennui face à une conversation qui s’étire. Soupirs de plaisir après une légère ivresse qui fait danser les ombres. Soupirs de fatigue quand le monde vous tombe dessus. Soupirs de dépit devant le téléphone qui sonne dans le vide. Soupirs des condamnés qui voient Venise pour la dernière fois. Le pont, ou plutôt la passerelle dont il est question ici, ne conduit pas à une prison, mais relie les quartiers du Busca et de la Côte Pavée à Toulouse en passant au-dessus du canal du Midi, dans le prolongement de l’allée des Soupirs au Grand-Rond. La construction du canal, à la fin du 17e siècle, permet effectivement de raccorder la Méditerranée à la Garonne, Sète à Toulouse, mais il créé une séparation entre les quartiers situés au nord-est de la commune et le centre de la cité. En 1674, six ponts l'enjambent ceux des Minimes, de Matabiau, de Guilheméry, de Montaudran, des Demoiselles, ainsi que celui du Petit Gragnague, disparu au moment de la construction des Ponts-Jumeaux. En raison de l'urbanisation des faubourgs, de nouveaux ponts et passerelles sont édifiés au cours des 19e et 20e siècles, amenant le nombre de ces ouvrages de franchissement à 24. C’est l’entreprise parisienne de François Hennebique, auteur d’un système constructif et commercial révolutionnaire dans le domaine du béton armé, qui remporte en 1900 l’adjudication pour la construction de la passerelle des Soupirs. Débutée en 1902, sa construction ne dure que quelques mois. Ouvrage d’art d’une grande technicité constitué d’un seul bloc de béton pour une portée de voûte de 42 mètres, il est formé de deux arcs parallèles espacés de 80 centimètres, recouverts d’une dalle allant d’1,50 mètres en son milieu à 2,90 mètres aux extrémités. Un escalier à deux volées adossées en permet l’accès à chacun des deux bouts. Réalisée au même moment que le pont de Châtellerault Vienne, l’un des premiers ponts en béton armé dont la portée dépasse 100 mètres grâce à ses trois arches et aujourd’hui classé au titre des monuments historiques et deux ans avant la construction de la passerelle Mativa à Liège, ouvrage exceptionnel par la finesse de son tablier, avec seulement 35 cm d’épaisseur à la clé, la passerelle des soupirs est un des jalons importants de l’histoire de la construction en béton armé de la maison Hennebique. L’origine de son nom n’est pas connue, mais quoi de mieux qu’un soupir pour exprimer le passage d’une rive à l’autre, ce souffle de l’âme trahissant nos émois ? Vue générale du nord de Toulouse prise depuis la tour Guillaume Carreri,1855. Tirage du calotype original réalisé en 1978 par Jean Dieuzaide. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 26Fi165. Points de vue, images de Toulouse ! novembre 2020 Sans vouloir parodier le titre d’un célèbre magazine people d’après-guerre, il est vrai que Toulouse offre de multiples points de vue qui ont permis de tout temps de découvrir la ville autrement. En effet, il est frappant encore aujourd’hui de voir jaillir au-dessus des toitures de tuiles, à côté des campaniles, de nombreuses tours couronnées d’une terrasse. Ces dernières sont l’œuvre de puissants personnages les capitouls – conseillers municipaux de l’Ancien Régime – riches marchands ou encore parlementaires, et illustrent la grandeur de leur statut et parfois la hauteur de leurs ambitions ! Ces belvédères, qui quadrillent le centre ancien, offrent des vues panoramiques imprenables. Cette photographie, datant de 1855, illustre parfaitement cet état des choses. Prise depuis la tour de l’hôtel Baderon-Maussac – démoli lors de l’ouverture de la rue Ozenne – elle montre cet intérêt de toujours porter un autre regard sur la cité environnante et de découvrir ce qui est peu ou pas visible depuis la rue. En effet, il est frappant de voir qu’au centre de cette image en noir et blanc s’élance vers le ciel une autre tour, celle de l’hôtel Dahus, alors qu’à l’arrière est reconnaissable le clocher de la cathédrale Saint-Etienne. Cet hôtel, appelé aussi hôtel Tournoer, dont la construction démarre à la fin du 15e siècle, a connu de nombreux remaniements jusqu’à la disparition d’une partie de ses corps de bâtiments. Effectivement les travaux, finalisant la dernière percée toulousaine qui mène du marché des Carmes au jardin des Plantes, emportent dans les premières années du 20e siècle le jardin, les bâtiments de service et la partie ouest du corps médiéval composant l’hôtel. Les vestiges actuels comprennent le corps de logis érigé pour le capitoul Pierre Dahus dans les années 1460/1470 ainsi que la tour d’escalier bâtie à partir de 1530 pour Guillaume de Tournoer et achevée au 17e siècle par l’érection des deux derniers niveaux et de la tourelle permettant l’accès à son sommet. Il faut alors imaginer que, depuis cette terrasse, de nouveaux points de vue d’où file le regard sont possibles ! Il est à noter que depuis le début du 20e siècle, le parapet a retrouvé son couronnement crénelé souligné de faux mâchicoulis, tout comme le logis, ses anciennes croisées. Ces restaurations néo-médiévales sont réalisées par l’architecte de la Ville avant la vente de l’hôtel à la Caisse régionale du Crédit Agricole qui l’occupe toujours. 10 rue du Pont de Tounis, agrafe sculptée de la porte cochère, 2006. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20063100016NUCA. Boire un coup octobre 2020 Profitant des derniers rayons de soleil à la terrasse d’un bistrot ça, c’était dans le monde d’avant, devisant entre gens de bonne compagnie tout en savourant une bière fraîche, bio peut-être, locale sûrement, on ne se doute pas que la capitale du sud-ouest, plus connue pour son cassoulet et son vin rouge, a abrité une douzaine de brasseries dans les années 1860, apogée d’un phénomène qu’on appellerait aujourd’hui la microbrasserie. En 1807, on trouve cette mention dans l’annuaire de la Haute-Garonne Plusieurs brasseries se sont établies depuis quelques années à Toulouse, et l’on ne croyait pas à la possibilité d’en établir dans un pays où la cherté du houblon que l’on est obligé de tirer des départements du nord et de l’Allemagne, devait être un obstacle difficile à vaincre. Il est à désirer que cette plante, cultivée dans le pays et devenue commune, soit à un prix qui réduise celui de la bière à la proportion dans laquelle il doit se trouver avec le prix du vin »1. Les brasseurs toulousains, au 19e siècle, sont en majorité des Alsaciens, émigrés à Toulouse après les guerres révolutionnaires et impériales, qui apportent avec eux leur savoir-faire. La rue de la Brasserie, au Grand-Rond, doit son nom à la fabrique de bières Stoll2 qui s’y installe au tout début du 19e siècle et dont les locaux sont transformés en immeuble en 1898. La plus importante brasserie toulousaine, celle des bières Montplaisir, est fondée en 1885 par les frères Stieber dans le quartier Busca-Montplaisir, juste à côté de la maison Labit. Dans les années 1950, le prix de la bière concurrence effectivement celui du vin, malgré des matières premières étrangères à la région l’orge provient des départements du centre, le houblon d’Alsace et surtout d’Allemagne et de l’ancienne Tchécoslovaquie3. En activité jusqu’aux années 1970, la brasserie Montplaisir absorbe peu à peu les petites industries familiales, avant d’être à son tour avalée par les grands groupes industriels et de céder la place à des immeubles. Un masque grimaçant et un roi de la bière joufflu offrent aujourd’hui aux passants le souvenir de l’activité brassicole toulousaine. Rue du Pont de Tounis, au n° 10, le portail est couronné par un personnage à la longue barbe, tenant une chope d’où s’échappe de la mousse, un tonneau à la place du ventre, des lianes de houblon et des épis d’orge à ses côtés. La tradition l’identifie à Gambrinus, roi mythique de Flandre et de Brabant, inventeur de la bière et devenu patron des brasseurs. Rue de Belfort, c’est un mascaron couronné d’orge et de houblon qui surveille de son visage grimaçant les entrées et les sorties de l’ancienne brasserie alsacienne Debs. Comme le souhaitait le rédacteur de l’annuaire de 1807, le houblon est aujourd’hui cultivé localement, et on assiste à un renouveau d’une bière artisanale de qualité, à consommer sans excès, bien entendu, et chez soi, en attendant la réouverture des cafés. _____________________ 1 Cité par P. Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, Toulouse Ed. Milan, 1989, t. 1, p. 185. 2 Archives municipales de Toulouse, 1O 16/7, années 1804-1823, Dossier concernant la construction par Juste Stoll d'une brasserie. 3 J. Coppolani, Toulouse au XXe siècle, Toulouse Privat, 1962, p. 235. Vue aérienne de l'hôpital Rangueil, années 1980. Pôle image de la direction de la Communication - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 2Fi1905 T'as mal où ? Mal au cœur, mal à la tête mal partout ! septembre 2020 Ces paroles d'une chanson de Françoise Hardy permettent d'introduire sans trop de difficulté cet article sur l'hôpital de Rangueil, dont l'histoire démarre à la toute fin des années 1950. Les ordonnances Debré de 1958, relatives notamment à la création de centres hospitaliers et universitaires CHU, à la réforme de l'enseignement médical et au développement de la recherche médicale, sont à l'origine de la création d'un nouvel établissement public de soins à Toulouse. Saisissant les opportunités offertes, le Doyen Guy Lazorthes 1910-2014 s'empare du dossier et présente au conseil de la faculté de Médecine et à la commission administrative un rapport démontrant la nécessité de faire face à la progression croissante des besoins sanitaires et du nombre d'étudiants en médecine à Toulouse. En effet, à cette époque, la ville fait face à une augmentation constante de la population, due notamment au développement économique du territoire. Les hôpitaux historiques de l’Hôtel-Dieu et de la Grave, ainsi que celui de Purpan du début 20e siècle, alors très vieillissants, peinent à répondre aux besoins sanitaires. Le nouvel hôpital universitaire est déclaré d'utilité publique le 1er octobre 1963 et des terrains sont achetés par le ministère de l'Éducation nationale. Les travaux confiés aux architectes Paul de Noyers et Noël Le Maresquier démarrent en 1969 et se poursuivent jusqu'en 1975, date à laquelle la ministre de la Santé, Mme Simone Veil, inaugure l'établissement. Celui-ci mêle les techniques de soins les plus modernes tout en proposant un accueil le plus agréable possible pour les patients et leur famille. Le CHU de Rangueil est implanté sur un terrain de 35 hectares environ sur les coteaux de Pech-David, surplombant la ville, à 230 mètres d'altitude. A ses pieds s'organisent sur la pente douce de la colline, la faculté de médecine en lien direct avec l'hôpital. Ce dernier se compose d'un ensemble de grandes barres de 8 à 10 étages reliées entres elles par les sous-sols plateaux médico-techniques et distribuées par un bâtiment d'accueil en R+1. Très ouvertes vers l'extérieur, les façades alternent les éléments vitrés et les pans de murs couverts de briquettes rouges. Depuis le début des années 2000, le site historique de Rangueil connaît un important programme de réhabilitation et de renouvellement architectural avec notamment la construction du bâtiment H3 inauguré en 2011 et dénommé Guy Lazorthes », en hommage à l'initiateur du premier CHU toulousain. La caserne Pérignon vers 1903. Carte postale, Trantoul A. photographe ; Labouche Frères éditeur. Mairie de Toulouse, Archives municipales, 9Fi5389. À vos ordres ! juillet-août 2020 Se loger, se nourrir, s'entraîner, se soigner, voici un aperçu des fonctions auxquelles doit répondre la caserne, lieu de regroupement des soldats dans la ville. Dortoirs, cuisines, écuries, infirmerie, bureaux, place d'armes en sont les incontournables. D'abord logés chez l'habitant, ou dans des maisons loués à des particuliers, les militaires s'installent bien souvent après la Révolution dans d'anciens édifices religieux devenus biens nationaux. Le Grand Séminaire rue Valade, ou encore le séminaire de la Mission place de la Daurade, accueillent ainsi le logement des troupes lorsque la ville devient une place stratégique dans les affrontements des armées révolutionnaires puis de l'Empire, avec l'Espagne1. Toulouse devient une ville militaire et garde ce rôle durant tout le 19e siècle. Fonderie, arsenal, poudrerie, hôpital militaire et bien sûr casernes sont installés dans la cité. L'institution militaire adapte tant bien que mal ces bâtiments à leur nouvelle destination, mais ils se révèlent vite insuffisants pour une garnison qui atteint plus de 5 000 hommes en 18412. L'État, avec l'aide de la municipalité, décide alors de faire construire des édifices voués spécifiquement au casernement. La caserne de Compans est la première à être construite, en bordure des anciens remparts. Achevée en 1854, elle est complétée peu de temps après par une deuxième caserne. Le service militaire, obligatoire à partir de 1872, entraîne une forte augmentation des contingents et des besoins de logement. A la toute fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, ce sont les casernes Pérignon, dans le faubourg Guilheméry et Niel, dans le quartier Saint-Michel, qui sont édifiées. Basées sur plan centré dont l'axe de symétrie passe de l'entrée au pavillon de troupe en passant par la place d'armes, elles sont le reflet de la rationalisation de l'architecture engagée tout au long de ce siècle par la création de plans-type, traduisant dans un programme architectural cohérent les besoins auxquels doivent répondre les édifices publics. Ces bâtiments présentent des caractéristiques similaires solin de pierre, chaînes d'angle et encadrement des baies en brique et pierre, toits brisés couverts d'ardoises, corniches à modillons en brique. Malgré un certain luxe donné à leur apparence, les casernes restent le lieu privilégié de la propagation des épidémies et on y observe une grande mortalité. Ces édifices sont conçus pour loger un grand nombre d'hommes, certes dans la recherche d'une efficacité tactique associée à un caractère monumental, mais aussi dans un souci d'économie. En 1868, le commandant du VIe corps d'armée s'installe dans son nouveau palais, élevé à proximité du Grand-Rond, le palais Niel. Son coût de construction a largement dépassé l'évaluation d'origine en raison de sa richesse d'ornementation3 Victoire ailée décorant le fronton du pavillon central ou encore génie de la Guerre sur les consoles des balcons. A l'intérieur, le décor est lui aussi remarquable mosaïque, escalier d'honneur, décor de stucs néo 18e dans les salons de réception… Un programme de recherche associant les universités de Toulouse-Jean-Jaurès et Bordeaux-Montaigne ainsi que l'École Pratique des Hautes Études, s'intéresse de près à ce patrimoine mal connu. Cela est d'autant plus nécessaire que les édifices militaires, désertés depuis la fin de la conscription et les différentes réformes de l'institution, souvent situés à proximité des centres villes, attirent les convoitises. Au cœur d'enjeux de recomposition urbaine et de redynamisation des villes, ils sont réhabilités et reconvertis en vue d'accueillir de nouvelles fonctions bâtiments administratifs, équipements culturels ou bien encore résidence hôtelière dotée d'une piscine sur le toit. _____________ 1 N. Meynen, 1881, Carte des environs de Toulouse levée en 1880 et 1881 par M. Perrossier, chef de b[ataill]on au 126e, ancien officier d'état-major, et publiée sous les auspices de M. le G[énér]al Appert, commandant le 17e corps d'armée », in Toulouse 1515-2015. Atlas de Toulouse ou la ville comme œuvre, Rémi Papillault dir., 2015 , p. 138. 2 N. Marqué, Une ville en révolutions ? 1815-1848 », in Histoire de Toulouse et de la Métropole, Jean-Marc Olivier et Rémy Pech dir., Toulouse Privat, p. 521. 3 N. Meynen, op. cit., p. 138. Incendie du Printemps rue d'Alsace-Lorraine, le 11 mars 1964. André Cros - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi3181. Feu le Printemps juin 2020 Le 11 mars 1964, au centre de Toulouse, les pompiers luttent contre l'incendie qui ravage le grand magasin "Le Printemps". Ce dernier a pris la place de l'enseigne "Au Gaspillage" installé là depuis 1879, au moment où se développent les grands magasins. En effet, à partir de la fin des années 1870, les nouveaux aménagements urbains, s'inspirant des percées parisiennes, permettent de créer deux grands axes dans la ville, les rues d'Alsace-Lorraine et de Metz, le long desquels emménagent peu à peu les négoces les plus en vue. C'est l'opportunité pour les Toulousains d'accéder enfin au grand commerce de détail. Le premier d'entre eux est le magasin Lapersonne qui occupe pendant de longues décennies l'actuel bâtiment de Midica, place Esquirol. A cette époque, la rue d'Alsace-Lorraine s'achève et offre de nouveaux écrins à ce type de commerce, véritable temple dédié à la consommation. Le plus marquant est sans nul doute le bâtiment situé au bout de la rue, palais de verre et de fer, dont l'intérieur se distingue par sa verrière monumentale et son grand escalier mêlant bois et ferronnerie de style Art nouveau. Inauguré en 1904 sous l'enseigne "Au Capitole", il fait une forte concurrence aux commerces déjà en place. "La Maison Universelle", dont les portes ont ouvert en 1875, présente une façade majestueuse face au square du Capitole. Son créateur, l'entrepreneur Antoine Labit, n'a pas lésiné sur les pilastres à chapiteaux, les rotondes d'angle et la sculpture monumentale ! A quelques mètres de là , "Au Gaspillage", construit selon les plans de l'architecte Jacques Jean Esquié se distinguait par le traitement de son angle couronné par un fronton et sur lequel se concentrait l'essentiel du décor colonnes cannelées, chapiteaux, panneaux sculptés comme le laissent voir les cartes postales anciennes. Le bâtiment fragilisé par l'incendie est rapidement démoli puis remplacé par un immeuble contemporain signé par l'architecte toulousain Pierre Génard. Usine de chaussures Nougayrol, usine nationale de construction aéronautique, aujourd'hui lycée professionnel Gabriel Péri. Phot. Gisclard, Philippe c Inventaire général Région Occitanie, 1996, IVR73_19963100708ZA. Quand on a trouvé chaussure à son pied… mai 2020 Le monde industriel toulousain du 19e siècle et du début du 20e siècle se caractérise par une multitude d'ateliers, de fabriques, de manufactures, employant une importante main-d'œuvre dispersée dans de très petites ou moyennes entreprises. Loin des grands empires sidérurgiques ou textiles du nord de la France, les nombreuses micro-industries » de la capitale méridionale n'en participent pas moins au développement industriel dans des secteurs aussi divers que la chapellerie, la chemiserie, les chaussures, les décors en terre cuite ou les vitraux, les machines agricoles ou encore la carrosserie1, avant d'être éclipsées par l'industrie aéronautique en plein essor. Débutée au milieu du 19e siècle, la production de chaussures connaît un fort développement à partir de 1914, grâce à la demande militaire engendrée par la première guerre mondiale. Sa croissance se poursuit après guerre 1928, on compte une cinquantaine d'usines et d'ateliers employant 3500 ouvriers. Subissant de plein fouet la crise économique, ce secteur ne compte plus que 1300 ouvriers en 1937. En 1961, il restait tout de même 38 entreprises employant 1400 ouvriers2. Lors de la première campagne d'inventaire, dans les années 1990, huit bâtiments ayant abrité une usine de chaussures ont été recensés. Les édifices qui subsistent, s'ils n'offrent pas de formule architecturale nouvelle, présentent néanmoins les caractéristiques de l'architecture industrielle de la fin du 19e et du début du 20e siècle de larges baies vitrées laissent entrer la lumière dans de grands espaces intérieurs, soutenus par des charpentes métalliques et surmontés de toits en shed. Dans le quartier du Busca la fabrique Nougayrol, construite en 1915, fonctionne jusqu'en 1936. Elle possède une architecture particulièrement soignée deux niveaux de larges fenêtres à meneau central et de fenêtres à croisées, surmontés d'un étage de mirande, référence à l'architecture traditionnelle toulousaine. Après avoir hébergé des activités liées à l'aéronautique, ces bâtiments accueillent depuis 1965 le lycée professionnel Gabriel Péri. D'autres manufactures ont été transformées en logements l'ancienne usine de confection et de chaussures dans le quartier Saint-Aubin offre sur la rue Vidal une façade qui rappelle sans conteste son passé industriel. L'héritage de la production de chaussures à Toulouse se cache là où on l'attend le moins. En 1995, un collectif d'artistes s'installe dans une ancienne usine de chaussures dans le quartier de la Patte-d'Oie, les établissements Pons, repris dans les années 1960 par Myrys en activité jusqu'au début des années 1990. L'association ainsi créée prend le nom de Mix'Art Myrys en souvenir de son premier lieu d'installation. Ces petites fabriques, si elles n'ont pas le caractère monumental des grands représentants de l'architecture industrielle toulousaine, tels que la manufacture des tabacs ou le paquebot de l'usine Job des Sept-Deniers, ont fait la richesse de la vie économique toulousaine du 19e au début du 20e siècle. L'architecture de ces bâtiments, leurs concepteurs architectes ou maçons ?, leurs modèles et leurs adaptations, ou encore leurs insertions dans le paysage urbain, sont encore à étudier de façon plus précise. 1. Jean-Marc Olivier, Les patrons toulousains sous le Second Empire médiocrité ou méconnaissance ? » dans Toulouse, une capitale méridionale 20 siècles de vie urbaine, Actes du 58e congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées 2008. Coll. Méridiennes, Toulouse 2009, p. 529-537, p. 531. 2. Jean Coppolani, Toulouse au 20e siècle, Toulouse, Privat, 1963, p. 213. IVR73_20033100148NUCA La fontaine de la place des Puits-Clos. Phot. Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Toulouse Métropole ; Inventaire général Région Occitanie, 2003, IVR73_20033100148NUCA. Quand le puits clos devient fontaine avril 2020 Selon l'historien Toulousain Jules Chalande 1854-1930, l'appellation "puits-clos", déjà présente au 14e siècle, viendrait d'anciens puits comblés. L'un d'eux se situait à l'angle de la petite rue Saint-Rome actuelle rue Jules-Chalande et de la rue Baronnie, au niveau actuel de la fontaine, place des Puits-clos. La place dégagée dans la seconde moitié du 19e siècle, grâce à la démolition de deux maisons, présentait encore au début des années 1980 des murs pignons aveugles défigurés par des panneaux publicitaires. La ville de Toulouse désireuse de mettre en valeur ce site fait appel à l'architecte des bâtiments de France, Bernard Calley, pour l'érection d'une fontaine. Ce dernier dessine un ensemble monumental occupant un mur entier. Les travaux sont achevés en octobre 1984. L'idée de base qui préside à la conception de la fontaine est la réutilisation des colonnes du retable de la Dalbade datant du 18e siècle, récupérées après la chute du clocher de l'église dans la nuit du 11 avril 1926. Monumentales, en marbre rose veiné de blanc, les quatre colonnes sont surmontées de chapiteaux corinthiens qui semblent supporter l'entablement et le fronton d'un temple grec. Elles se dressaient de part et d'autre d'une statue en bronze, aujourd'hui disparue. Il s'agissait d'un moulage de la sculpture en marbre de Pierre-Bernard Prouha 1822-1888 conservée au musée des Augustins représentant Psyché. A ses pieds, trois puits reçoivent l'eau distribuée par des déversoirs accolés au mur. Cette réalisation postmoderniste s'inscrit dans un projet global d'embellissement de la ville et est à rapprocher d'une autre création de cet architecte réalisée dans ce cadre la fontaine de la place Boulbonne. Immeuble Bonzom, 19 rue Saint-Bernard, détail de la porte d'entrée. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin Laure. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, 2020. IVC31555_20203100007NUCA. Edmond Pilette, un architecte au poil mars 2020 Venu d'Armentières après des études à l'école des Beaux-Arts de Paris, l'architecte Edmond Pilette 1882-1979 s'installe à Toulouse au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'essentiel de sa production, tournée principalement vers une clientèle privée, se fait entre les deux guerres. L'une de ses premières réalisations toulousaines, l'immeuble Bonzom, situé rue Saint-Bernard, se démarque dans cette rue composée dans sa première partie d'édifices de la fin du 19e siècle aux lignes encore très haussmanniennes. Il est construit en 1919-1920 grâce à une ossature de béton armé dont la trame est largement visible en façade et sur le dôme. Il utilise là un vocabulaire classique réinterprété grâce à des matériaux modernes. L’immeuble d’angle haussmannien se transforme le béton vient remplacer la pierre des pilastres et l’ardoise de la toiture, dans une façade toute en courbes. Il s'agit là d'un des premiers édifices à Toulouse laissant le nouveau matériau apparent. Autre innovation dans cette ville de brique celles choisies par Pilette ne sont pas en terre cuite, mais en ciment, matériau dont la production se développe à la fin du 19e siècle, mais d’utilisation peu courante dans la Ville rose. La porte de l’immeuble Bonzom est ornée d'un beau décor de mosaïque aux accents Art déco. La même inspiration préside à la réalisation de son agence rue d'Aubuisson qui abrite également son appartement à l'étage même ossature en béton armé apparente, avec un remplissage de brique de ciment, mais ici le décor se rapproche de l'Art nouveau. On retrouve aussi les briques de ciment sur l’immeuble du 6 rue Peyrolières, à la façade Art déco animée par un bow-window. Au Grand-Rond, Edmond Pilette est nommé mandataire du lotissement réalisé par M. de Gontaut-Biron, rassemblant les grands noms de l'architecture toulousaine de l'entre-deux-guerres. La menace de destruction de deux de ses réalisations, la maison Guignard et l'hôtel particulier Calestroupat, ont ému des associations de défense de l'architecture et ont conduit à l'inscription au titre des Monuments Historiques de l'ensemble du lotissement en 2018, reconnaissance officielle de ce patrimoine et de ses représentants toulousains Edmond Pilette bien sûr, mais aussi les Gilet, Thuriès et autre Jean Valette. La cathédrale Saint-Étienne depuis la place. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin Laure. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, 2012, IVC555_20123102510NUCA . Voici venu le temps des cathédrales… février 2020 Ces quelques paroles évoquent à tout le monde la célèbre chanson issue de la comédie musicale Notre-Dame de Paris », dont le succès a été international. Mais si on parle de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, peu de gens en connaissent la singulière histoire. La cathédrale Saint-Étienne résulte de plusieurs campagnes de construction qui s'étendent du 11e au 20e siècle. Un premier édifice roman est édifié à l'initiative de l'évêque Isarn, qui entreprend de réformer le chapitre de son église à partir de 1073. Des vestiges de ce bâtiment sont encore visibles au niveau de certains murs de la nef actuelle. Au début du 13e siècle, la cathédrale est rebâtie sur les fondations de l'ancienne elle est large de 19 mètres et haute de 20 mètres. Seule la nef de cet édifice est encore conservée aujourd'hui. Elle est considérée comme le premier exemple du gothique méridional, qui prend toute son ampleur dans l'architecture de l'église des Jacobins. Un demi-siècle plus tard, l'évêque Bertrand de l'Isle-Jourdain souhaite faire élever une nouvelle cathédrale qui doit rivaliser avec les grands édifices gothiques du nord de la France. Le plan de l'édifice conçu est très proche de la cathédrale de Narbonne, commencée peu avant. En 1272, la construction du chevet est commencée. Les travaux s'arrêtent à la hauteur du triforium galerie supérieure du chœur. Ce dernier est couvert d'une charpente provisoire dans l'attente de la poursuite des travaux. Il faut attendre le 15e siècle pour que de nouveaux embellissements soient entrepris. Le portail de la façade occidentale, sous la rose, est orné de moulures portant un décor sculpté d'oiseaux, de feuillages de choux frisés, de dais destinés à recevoir des statues, aujourd'hui disparues. Au milieu du siècle, le chœur gothique est enfin raccordé à la nef romane. En 1609, un incendie détruit la toiture du chœur de la cathédrale, qui n'était encore que la charpente provisoire. Des travaux de réfection sont entrepris sous la direction de l'architecte Pierre Levesville, qui fait élever à la hâte les voûtes d'ogives et leurs arcs-boutants. Les dernières grandes modifications datent du 20e siècle, au moment où est édifié, par l'architecte en chef des Monuments Historiques, un portail monumental en pierre, sur la façade nord. Bâtie par à -coups, en fonction des moyens financiers, des commanditaires et des maîtres d'œuvres, la cathédrale Saint-Étienne, avec son plan atypique du à son histoire est également un échantillonnage de dix siècles de styles artistiques dont la valeur a été reconnue par son classement au titre des monuments historiques dès 1864. Élévation antérieure, étages. Phot. Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Toulouse Métropole ; c Inventaire général Occitanie, IVC31555_20203100004NUCA, 2020. Eh bien ! Oui, je veux vivre avec excès, dit l’inconnu en se saisissant de la peau de chagrin » janvier 2020 Le héros de Balzac voulait éprouver les intempérances », les joies qui tuent », les douleurs qui font trop vivre ». Quand il s'aperçoit que la peau de chagrin exauce effectivement tous ses désirs, mais en contrepartie le conduit toujours plus vite vers la mort, il regrette d'avoir accepté un tel pouvoir. Ce pacte avec le diable, le maître-tanneur Buc l'a t-il signé pour que sa maison en pan de bois soit toujours debout plus de 200 ans après avoir été construite ? Et ce, malgré les interdictions répétées des capitouls ? En effet, Toulouse connut de nombreux incendies. L'un des plus violents, en 1463, a brûlé plus des deux tiers de la cité, les nombreuses maisons en bois et en torchis faisant un combustible de choix. Les capitouls essayent alors de contrôler les nouvelles constructions et en 1555, les Toulousains se voient obligés de reconstruire en bonne maçonnerie de brique ; prescriptions reprises au 17e siècle, mais en réalité peu appliquées à l'exception des murs mitoyens. En 1744, un arrêt du conseil insiste une nouvelle fois sur l'utilisation de la brique. Puis en 1769, l'ordonnance générale de voirie interdit toute construction en pan de bois. Pourtant l'ingénieur de la ville, Philippe Hardy, en passant rue des Blanchers le 9 mai 1774, s'aperçoit qu'on a construit tout récemment la façade d'une maison en corondage et massecanat c'est-à -dire en colombage avec un remplissage de brique. Hardy dresse aussitôt un procès-verbal qui aboutit à la condamnation des contrevenants le maître-tanneur Buc, propriétaire, et les sieurs Taillefer, charpentier, et Mouynet, maçon, sont condamnés, le premier à détruire le mur de façade et à le reconstruire en bonne brique, les seconds à 100 livres d'amende. Cependant, la rue des Blanchers fait partie du projet d'aménagement des quais alors conduit par la province du Languedoc. Les capitouls décident donc de renvoyer l'affaire devant cette administration. Il s'agit là d'une entreprise d'urbanisme d'envergure, comprenant des quais bordés de façades uniformes, deux ports et un canal de liaison. L'ingénieur de la province, Joseph-Marie de Saget, prévoit dans ce cadre l'alignement de la rue des Blanchers et, partant, le recul des maisons permettant d'agrandir et d'aérer la rue. Le manque de fonds et les problèmes d'acquisition des maisons à démolir et à reconstruire, se heurtant souvent à l'opposition des habitants, font traîner le chantier. Après les troubles de la Révolution, les travaux ne reprennent qu'a minima. De cette grande opération d' embellissement » nous restent tout de même les quais de la rive droite de la Garonne, une partie des façades uniformes qui les longent, le canal de Brienne, le port Saint-Pierre et le port de la Daurade, qui viennent de faire l'objet d'une grande rénovation sous la direction de l'urbaniste catalan Joan Busquets. On ne sait comment le maître-tanneur a fini sa vie, peut-être très heureux, entouré de ses enfants et petits-enfants, ayant bénéficié des lenteurs administratives et des désordres de la Révolution, et ainsi n'ayant eu ni à détruire ni à reculer la façade de sa maison. Ce qui est sûr en revanche, c'est que le héros de La peau de chagrin, après avoir tenté d'anesthésier ses sens, d'abord en se cachant au sein de la plus perdue des contrées d'Auvergne, puis au moyen des vapeurs d'opium, ne peut résister à la vue de sa bien-aimée et finit par mourir de désir. Théâtre de la Cité, élévation de l'ancien conservatoire de musique sur la rue Saint-Cyr, Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin Laure. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20113101253NUCA, 2011. Do ré mi fa sol LA si do ou l’apprentissage de la musique décembre 2019 Ces sept notes de musique paraissent, même pour les non-praticiens, exister d'elles-mêmes. Elles sont toutefois l'invention d'un moine bénédictin, Guido d'Arezzo 11 e siècle, qui définit le système d'écriture de la musique en Occident. Celui-ci permet aux chanteurs d'interpréter un chant sans l'avoir entendu auparavant. Cette convention facilite la lecture et l'apprentissage de la musique. À Toulouse, l'enseignement de la musique dans le cadre d'une école voit le jour à partir de 1820. Une vingtaine d'années plus tard, forte de son succès, cette institution devient une annexe du conservatoire de Paris. Elle occupe, jusqu'en 1993, des bâtiments aujourd'hui disparus, remplacés par le théâtre de la cité, dont certains pans de murs ont été intégrés dans la création contemporaine d'Alain Sarfati. Le conservatoire à rayonnement régional de musique, danse et théâtre de Toulouse, est nommé depuis 2018 conservatoire Xavier Darasse » en hommage à l'organiste et compositeur toulousain à ses locaux principaux situés rue Larrey. Il occupe l'ancien couvent des religieuses Notre-Dame-du-Sac délogées à la Révolution, et dont les bâtiments ont été ensuite attribués à un hôpital militaire devenu l'hôpital Larrey, du nom de Dominique-Jean Larrey, chirurgien de la grande Armée de Napoléon Bonaparte. Scène de repas à la crèche du Taur, ancienne Maison de charité de Saint-Sernin, 73 rue du Taur. 1938-1940. Photographie Marius Bergé, Bulletin municipal de la ville de Toulouse, 1940. Marie de Toulouse, Archives municipales, 85Fi226 . Quand on a du mal à joindre les deux bouts bref panorama des lieux de la protection sociale novembre 2019 Les pauvres mendiants, vagabonds, clochards et une catégorie que l'on croyait voir disparaître, les travailleurs pauvres, s'ils ne sont pas à l'origine d'une architecture spécifique avant le 19e et surtout le 20e siècle, ont été pris en charge dans des lieux voués à l'assistance dès le Moyen Âge, dont on peut encore aujourd'hui retrouver la trace. Jusqu'à il y a peu, l'aide aux plus démunis était avant tout une affaire de religion, liée à la charité chrétienne. Au Moyen Âge, elle s'incarne dans l'hôpital, fondation religieuse chargée de soigner les malades mais aussi d'accueillir les pauvres passants, les vagabonds ou les pèlerins. À Toulouse, les fouilles archéologiques menées au musée Saint-Raymond ont mis au jour les vestiges d'un hôpital fondé vers 1170. De l'autre côté de la Garonne, les hôpitaux Sainte-Marie de la Daurade futur Hôtel-Dieu et de La Grave sont connus dès le début du 12e siècle. L'image du pauvre au Moyen Âge, instrument de salut pour les plus riches, change avec l'Ancien Régime d'intercesseur privilégié avec le divin, il devient un personnage dangereux, menaçant l'ordre social. Le 17e siècle voit ainsi la transformation de l'hôpital en un lieu d'enfermement pour les pauvres, les enfants abandonnés, les vieillards et autres filles de joie. Le bon pauvre », qui pour une raison quelconque ne peut travailler, mérite d'être secouru, tandis que le mauvais pauvre » doit être puni et forcé à travailler. Au tout début du 18e siècle, la première maison de charité est créée derrière l'actuelle Halle aux grains, dirigée par les sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul. Grâce à de nombreux dons et legs, ces maisons se multiplient durant tout le siècle, assurant un secours à domicile et un service médical minimum dans les principaux quartiers toulousains. Elles ne disparaissent pas après la Révolution mais sont gérées à partir de 1845 par le bureau de bienfaisance jusqu'à leur laïcisation en 1903. Également administrée par les sœurs de la Charité, la première crèche toulousaine est créée en 1857 par Hippolyte Olivier, industriel et philanthrope, rue de Varsovie. En permettant aux mères de travailler, on cherche ainsi à supprimer un système jugé amoral d'aide sans travail, œuvre économique autant que de bienfaisance. Durant tout le 19e siècle, les pouvoirs publics prennent de plus en plus le pas sur la charité privée dans le financement de l'assistance. C'est également à cette époque que l'hôpital se médicalise et perd sa vocation d'accueil des indigents. Dans les années 1920, les services du bureau de bienfaisance se réorganisent, les dispensaires sont créés, assurant une assistance médicale gratuite et entreprenant de grandes campagnes de vaccination. En 1925, Étienne Billières, à la tête de la nouvelle municipalité socialiste, lance un grand programme destiné à la classe laborieuse et déshéritée d'amélioration de l'hygiène publique, d'enseignement, d'assistance et de protection des travailleurs, ainsi qu'une politique de construction de logements sociaux d'envergure des bains-douches, des écoles, des cités-jardins et des immeubles collectifs sont construits, ainsi que la bibliothèque municipale et le parc des sports, avec l'idée de nourrir aussi bien l'esprit que le corps. Alors que jusqu'au 19e siècle, l'architecture de l'assistance n'a pas de caractéristiques particulières, s'installant dans des maisons ne se différenciant pas des autres constructions, les réalisations de la municipalité socialiste, toutes conçues par l'architecte de la ville Jean Montariol, sont typiques de l'architecture des années 1930, dans un style Art déco très homogène, adapté au terroir toulousain. Ou quand les pouvoirs publics mettent l'art au service de grands idéaux... Hôtel central des postes. Élévation sur la rue Kennedy, détail de l'horloge. Phot. Friquart. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, nc, 2019. Tri et courrier la poste centrale de Toulouse octobre 2019 La poste centrale de Toulouse, qui occupe aujourd'hui une grande parcelle traversante entre les rues Lafayette et Kennedy, est le résultat de deux campagnes de travaux de la fin du 19e siècle et du milieu du 20e siècle. C'est sur la rue Kennedy nouvellement ouverte que le le premier bâtiment est construit. En mai 1884, une convention est signée entre l'État et la Ville pour l'établissement d'un grand hôtel des Postes et des Télégraphes. Toutefois, les travaux ne démarrent que quelques années plus tard, retardés par diverses difficultés, notamment des hésitations liées à l'abandon du site historique du service de la poste, rue Sainte-Ursule, et au nouvel emplacement convoité par la faculté des Sciences. Le bâtiment sur la rue Kennedy est édifié entre 1886 et 1890 par Joseph Thillet lors du percement de cette rue, et ne possédait aucune sortie sur le square du Capitole. Pour agrandir le bâtiment du 19e siècle, quatre immeubles ont été acquis par expropriation sur la rue Lafayette. La construction est signée par Pierre Thuriès, architecte régional des PTT. Le bâtiment de Thuriès bâti entre 1939 et 1946 a reçu le Label "Architecture contemporaine remarquable" décerné par le ministère de la Culture. Ce bel ensemble a toutefois fait oublier la façade originelle donnant sur la rue Kennedy. Cette façade entièrement construite en pierre de taille, ornée de bossage au rez-de-chaussée et à l'entresol, surprend par sa monumentalité. Elle se développe sur onze travées, plus deux travées latérales annexes bâties en brique claire. L'élévation se distingue par un corps central qui était couronné à l'origine par un fronton triangulaire et un toit en pavillon couvert d'ardoises. Sa travée centrale est mise en valeur par un portail monumental orné d'une agrafe portant les armoiries de la ville de Toulouse soutenues par des putti, avec de part et d'autre un médaillon gravé des lettres R et F pour République Française. Au-dessus, un cadran d'horloge est entouré par deux figures se tenant la main Hermès, identifiable à son caducée, et une jeune femme, pouvant être la déesse Iris, tous deux messagers des dieux de l'Olympe. Cet ensemble sculpté est signé par l'artiste Toulousain Henry Maurette 1834-1898, auteur également de sculptures ornant la façade de la faculté mixte de Médecine et de Pharmacie et le fronton du palais Niel. 13 octobre 1960. Équipe du Toulouse Football Club. André Cros, Mairie de Toulouse, Archives municipales, 53Fi6504. Des sceaux aux armoiries municipales, l'affirmation de l’identité communale septembre 2019 Bien qu'il puisse paraître étrange de voir les sceaux érigés au rang de passion adolescente, au même titre que les Beatles ou les New Kids on the Block à une certaine époque, ils sont aujourd'hui reconnus comme une source essentielle de l'histoire médiévale. Force exécutoire et chargés d'authentifier les actes émis par la société médiévale, les sceaux portent des images accompagnées d'inscriptions, prouvant l'identité de l'individu ou de la communauté qui l'a créé. Associé à un acte daté de 1211, le premier grand sceau de la ville de Toulouse, très abîmé, présente sur son avers deux édifices entourés d'une muraille, identifiés comme étant la basilique Saint-Sernin et le château des comtes de Toulouse. Sur son revers figure l'agneau pascal portant la croix raymondenque1. Premier sceau connu de la ville, il marque l'indépendance de cette communauté d'habitants qui s'est organisée en différentes assemblées pour gérer les affaires de la cité, se détachant peu à peu de la tutelle comtale depuis le serment réciproque passé entre les consuls et Raymond V en 1189. Mis à part les fleurs de lis, ajoutées lors du rattachement du comté de Toulouse à la couronne de France, les composantes des futures armoiries de la ville sont présentes Saint-Sernin et le château Narbonnais, emblèmes du bourg et de la cité, les deux noyaux de peuplement à l'origine de la commune de Toulouse ; la croix des comtes ainsi que l'agneau nimbé, provenant sans doute aussi de la maison comtale, rappelant l'origine du pouvoir communal. Ce sont ces armoiries que l'on retrouve depuis le 14e siècle sur les actes émis par les capitouls ou sur les bâtiments communaux. Toujours d'actualité aux 19e et 20e siècles, elles sont visibles sur les écoles, les bibliothèques, le mobilier urbain ou même sur les cartes postales et les maillots des joueurs du TFC. Langage codé dont la signification s'est un temps perdue, le blason utilise des emblèmes et des symboles, rassemblant sur un seul support des signes prouvant l'identité, les différentes allégeances ou encore les aspirations de leurs créateurs. Aujourd'hui, les armes des villes sont le plus souvent remplacées par un logo, finalement d'une grande pauvreté sémantique, si on les compare au discours presque bavard porté par les armoiries - lorsque l'on sait les décrypter. Certains événements les remettent cependant à l'honneur après les attentats de Paris en 2015, les armes de la Capitale, accompagnées de la devise Fluctuat nec mergitur Il est battu par les flots mais ne sombre pas » ont rallié derrière elles toute la population, matérialisant un esprit de corps et symbolisant la résistance au terrorisme. 1 Pour l'étude des sceaux de la ville de Toulouse, voir François Bordes, Grands sceaux de la ville 13e-14e siècles » dans Parcelles de mémoire, catalogue de l'exposition des Archives municipales de Toulouse, Toulouse, 2005, p. 113-117. Pour une étude des sceaux des comtes de Toulouse, voir Laurent Macé, La majesté et la croix, Toulouse PUM, 2019. Élévation sur la rue Gabriel-Péri. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20193100060NUCA, 2019. Il y a 100 ans, une histoire de famille… juillet 2019 En 1919, Joseph Ducuing lance la construction de son hôtel particulier et cabinet de consultation au 6 rue Gabriel-Péri. Les plans sont signés par A. Ducuing, architecte, sans nul doute Antonin, son frère. A Toulouse, le nom de Ducuing est familier. Tout d'abord il y a Paul 1867-1949, l'oncle de Joseph et d'Antonin, sculpteur, artiste officiel de la Troisième République, dont on peut voir le buste de Jean-Jaurès au pied du grand escalier du Capitole. Puis vient Joseph 1885-1963, dont le nom, bien connu des Toulousains, a été donné en 1979 à l'ancien hôpital de Varsovie. Cet homme, professeur éminent à la pointe de la recherche médicale, notamment en matière de lutte contre le cancer, s'est également imposé par son engagement militant et humaniste auprès des réfugiés espagnols, et par ses liens étroits avec des Résistants lors de la Seconde Guerre mondiale. Toujours en place, sa demeure bâtie il y a cent ans à l'angle des rues Gabriel-Péri et Castellane offre des élévations polychromes où se mêlent les couleurs de la brique et de la pierre. Elle se distingue par son imposant volume et affiche des façades oscillant entre une certaine modernité dans la simplification des formes, un goût pour le régionalisme et la persistance d'une tradition ornementale très dix-neuviémiste toujours en vogue à Toulouse au début de ce nouveau siècle. Cette maison est le signe de la fin d'une époque emportée par la Grande Guerre, avant la naissance d'un esthétisme plus dépouillé, d'un retour à l'ordre et à la sobriété. Mai-Juin 1938. Foyer du Peuple, 69 rue du Taur, où se tient une exposition documentaire sur la guerre d'Espagne. On y voit un groupe d'hommes - parmi lesquels l'aviateur Édouard Serre au centre de l'image. Le 69 rue du Taur accueillera après guerre le siège du parti socialiste ouvrier espagnol. Ville de Toulouse, Archives municipales, 85Fi1803. Toulouse terre d’envol, Toulouse terre d'accueil juin 2019 En cette année 2019, deux anniversaires sont commémorés par la ville de Toulouse. Il s'agit d'abord de célébrer les 100 ans du premier vol postal entre la France et le Maroc partis de Montaudran, Pierre-Georges Latécoère et son pilote mettent 12 heures pour relier Toulouse à Casablanca, préfigurant la place incontournable de Toulouse dans le développement de la construction aéronautique. De nombreux lieux toulousains portent la trace de cette épopée l'usine Dewoitine aux Minimes, aujourd'hui Airbus l'entreprise fête également son 50e anniversaire, l'hôtel du Grand Balcon dans lequel logeaient les aviateurs, et bien sûr les usines Latécoère de Montaudran, transformées récemment en un lieu de mémoire et de transmission du patrimoine aéronautique toulousain. Le deuxième anniversaire, plus sombre celui-ci, commémore la Retirada, au cours de laquelle des milliers d'Espagnols ont fui en 1939 le régime du général Franco. Toulouse, capitale de l'aéronautique, est devenue pendant toute la durée du franquisme, de 1939 à 1975, la capitale du gouvernement républicain en exil, accueillant des milliers de réfugiés espagnols. Leur souvenir imprègne les rues toulousaines au 71 de la rue du Taur était établie la direction nationale du syndicat des travailleurs espagnols. On y trouvait également le siège de l'association Solidaridad Democratica Española, proposant une aide matérielle, juridique et légale aux exilés socialistes en France et aux familles des clandestins persécutés par le franquisme. Juste à côté, l'actuelle cinémathèque abritait le siège du parti socialiste ouvrier espagnol et de nombreuses manifestations culturelles s'y déroulaient. La Croix-Rouge espagnole, quant à elle, s'était installée au 51 de la rue Pargaminières. Enfin, l'évocation de l'exil républicain à Toulouse ne peut se faire sans citer l'hôpital Ducuing, ancien hôpital de Varsovie, créé à l'origine pour soigner les guérilleros, et qui garda pendant longtemps sa vocation sociale et humaniste. Un départ et une arrivée. Un patrimoine matériel et économique d'un côté, et de l'autre, un patrimoine immatériel, porteur à la fois d'une grande douleur et d'une grande fierté. Ces remémorations » sont l'occasion de rassembler, au-delà des divisions, autour d'un héritage commun célébrant l'idéal républicain, plus que jamais d'actualité. Cet été, ne manquez pas Je suis né étranger », série de manifestations d'art contemporain organisées par les Abattoirs dans toute l'Occitanie pour le 80e anniversaire de la Retirada, avant d'aller admirer en septembre les photographies de Germaine Chaumel, Jean Dieuzaide, Enrique Tapia Jimenez et Marius Bergé, témoins privilégiés de cet exil, une exposition en plein air conçue par les Archives dans le jardin Raymond VI. Lotissement des Castors des Ponts-et-Chaussées, vue des n° 13 et 15 rue de Saint-Gaudens. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20143100690NUCA, 2014. Le lotissement des Castors des Ponts-et-Chaussées à Bagatelle mai 2019 Le castor, ce rongeur aux grandes dents, animal bâtisseur par excellence, a donné son nom à un mouvement d'autoconstruction apparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le pays tout entier est alors touché par une pénurie exceptionnelle de logements. C'est dans ce contexte qu'apparaissent les Castors, d'abord à Pessac, près de Bordeaux en 1948, puis à Nantes, Montluçon, Bayonne… Les Castors sont des travailleurs, souvent issus de la même entreprise, aux revenus modestes et ne connaissant rien au monde du bâtiment, qui se regroupent en association dans le but de construire eux-mêmes leur maison. Le capital nécessaire est ainsi remplacé par un apport travail », c'est-à -dire le temps de travail pris sur les congés et les loisirs, que les Castors sont prêts à investir dans le projet. Si le principe est identique, les réalisations diffèrent selon les terrains et les contextes avec l'aide des offices HLM, du Crédit foncier de France, de la Caisse d'allocations familiales, des entreprises elles-mêmes ou des collectivités, en faisant appel ou non à un architecte. À Toulouse, ville n'ayant pas été particulièrement touchée par les destructions de la Seconde guerre mondiale, on compte tout de même une petite dizaine d'opérations de Castors. Dans le quartier de Bagatelle, deux lotissements se touchent celui des salariés de la SNCASE Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Est, ancêtre d'Airbus, un peu plus ancien, et celui des fonctionnaires des Ponts et Chaussées 1954-1957. Ces derniers font appel à Viatgé, Castaing, Labat et Debeaux, alors jeunes architectes chantres de la modernité. Ils conçoivent 26 maisons allant du F3 au F6, disposées en quinconce, tirant le meilleur parti de chaque parcelle tous les logements bénéficient ainsi d'une façade orientée au sud-est. L'architecture est modeste mais très soignée, une grande attention a été portée aux détails. Chaque maison est pourvue d'une loggia et d'un banc en béton intégré à la façade, rappelant les bancs placés devant les fermes ou les maisons de village. N'y a t-il pas d'ailleurs un lointain écho des maisons de maraîchers de la région toulousaine, maisons en rez-de-chaussée et comble, placées perpendiculairement à la voie et orientée au sud ? Avec la politique des grands ensembles initiés ensuite par l'État, les mouvements de Castors disparaissent. À Toulouse, une enquête menée par l'École d'architecture permettra d'en savoir plus sur l'organisation de ces chantiers dans le contexte local et sur la vie en communauté qui prend dans certains cas la suite des travaux. Sous-tendus par des valeurs de solidarité et d'entraide, les Castors peuvent être vus comme les précurseurs de l'habitat participatif, caractérisé par une prise en main, depuis la conception du projet jusqu'à la gestion des espaces de vie communs, par les habitants d'une même résidence. Cette démarche, qui semble avoir un grand avenir devant elle, est illustrée à Toulouse par un programme de 90 logements construits en 2018 dans le quartier de la Cartoucherie, l'une des plus grandes expériences menées à ce jour en France. Élévation sur la rue des amidonniers. Phot. Peiré, Jean-François c Inventaire général Région Occitanie, 1994 IVR73_94310022XA_P Ciel mon mari ! »... avril 2019 … Aurait pu s'écrier la dernière femme de Barbe-Bleue en entendant résonner les pas de son sinistre époux. Point de gorges tranchées ici pourtant, ni de discours sur le désir ou l'infidélité, mais une plante aux propriétés tinctoriales bien connues le pastel. D'un jaune lumineux lorsqu'elle éclot, ses feuilles, une fois broyées, fermentées, séchées et chauffées, donnent aux tissus plongés dans leur bain un bleu profond. Bleu comme un ciel d'été, la barbe du monstre ou les yeux du prince. Le pastel à Toulouse voit son apogée entre le 15 e et le 16 e siècles, enrichissant de nombreux marchands spécialisés dans son commerce Bernuy, Cheverry, ou encore Assézat, dont les noms évoquent aujourd'hui de somptueuses demeures. Cette prospérité est détrônée au 17 e siècle par l'indigo venu des Indes et du Nouveau Monde, au pouvoir colorant plus efficace. Au début du 19 e siècle, Napoléon Ier essaie de relancer la culture du pastel dans le Languedoc, afin de lutter contre la pénurie d'indigo provoquée par le blocus de l'Angleterre. La manufacture de bleu de pastel, dite indigoterie impériale, s'installe donc en 1813 aux Amidonniers. Elle emménage dans un bâtiment construit dans les années 1790 pour abriter un moulin à papier profitant de la force motrice du canal de fuite des moulins du Bazacle. Cette tentative de réimplantation du pastel ne survit pas à la chute de l'Empire en 1814 au fil des ans, les savoirs-faire et les recettes se sont perdues, et les résultats obtenus ne sont pas concluants. L'éphémère manufacture laisse la place à une filature de coton, puis à une usine de fabrication de pâtes alimentaires avant d'être cédée au diocèse et d'accueillir l'église Saint-Paul. Menacé de destruction en 1990, l'édifice est sauvé in-extremis par une protection au titre des Monuments Historiques. Sa longue façade de brique aux fenêtres segmentaires offre aux passants un souvenir du passé industriel du quartier. Aujourd'hui lieu de culte, quel sera son avenir demain ? Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Immeuble Bancal. Élévation antérieure, détail. Phot. Balax, Olivier. Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, INV14_95310385ZA, 1995. Gilet jeune mars 2019 Fils et petit-fils d'architecte, Jean-Louis Gilet est le dernier représentant d'une dynastie qui a marqué de son empreinte la construction toulousaine. Son grand-père, Jacques Lacassin, est actif à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle ; il est notamment l'architecte de nombreux immeubles bordant la rue d'Alsace-Lorraine. Son gendre, Joseph Gilet, remporte à 28 ans le concours pour la construction de la caisse d'épargne sise rue du Languedoc. L'édifice, construit en 1905, présente un style éclectique, faisant référence à la fois au classicisme et au Baroque, le tout mâtiné d'Art nouveau. C'est encore l'Art nouveau qui caractérise l'immeuble s'élevant sur les allées Frédéric-Mistral avec son bow-window tout en courbes et contre-courbes. Dans les années 1920, son architecture se simplifie, les formes deviennent plus géométriques et les lignes droites se multiplient. Son fils, Jean-Louis, le rejoint en 1930, après avoir été formé comme lui à l'école des beaux-arts de Toulouse puis dans l'atelier parisien de Victor Laloux l'architecte de la gare d'Orsay. Immeubles, villas, établissements administratifs, hospitaliers ou scolaires sont édifiés par leur soin entre 1932 et 1943, pour lesquels il est bien difficile de discerner ce qui relève de la production du père ou du fils. Parmi les œuvres de cette période, deux immeubles se démarquent celui construit pour abriter les établissements Bancal au n°54 de la rue Bayard 1932, et celui de M. Espitalié 1934, édifié au n°4 de la rue des Potiers, remarquables exemples à Toulouse d'un style moderne maîtrisé. Le béton est laissé apparent pour l'un, l'autre cachant son ossature en béton armé sous la brique mais faisant la démonstration d'une grande liberté dans les volumes. A la même période, Jean-Louis Gilet devient professeur à l'école des beaux-arts, œuvrant pour une plus grande autonomie de l'enseignement de l'architecture par rapport à la mainmise parisienne. Son investissement intellectuel se traduit également par la création de la revue l'Art Méridional, mettant en avant l'histoire de l'art, l'architecture et l'archéologie toulousaine 1. Après la guerre, l'œuvre de Jean-Louis Gilet se fait moins prolifique et semble surtout moins innovante, l'architecte se tournant vers un style plus régionaliste 2. Néanmoins, la production des Gilet père et fils est reconnue, labellisée Architecture contemporaine » dans de nombreux cas, et bénéficiant même d'une protection au titre des Monuments historiques pour une maison associant béton et esthétique paquebot » dans le quartier Marengo, dont les plans sont attribués à Jean-Louis Gilet. 1. Pour en savoir plus sur le rôle de Gilet à l'école des beaux arts de Toulouse Laura Girad, Conjuguer enseignement et pratique libérale la trajectoire professionnelle de Jean-Louis Gilet, Toulouse 1932-1951, consulté le 28/02/2019. 2. Elodie Sourrouil, Joseph et Jean-Louis Gilet, architectes 1876-1943 1902-1964, mémoire de master 2 recherches, création artistique contemporaine, Université de Toulouse-Le Mirail, 2006. 33 rue d'Alsace-Lorraine, détail de l'angle. Phot. Patrice Nin. Ville de Toulouse, Direction de la communication, 2015. Le Grand Hôtel de l'empereur du foie gras février 2019 Au n°33 rue d'Alsace-Lorraine, se dresse un immeuble portant un beau décor sculpté des nymphes aux formes opulentes portent à leur bouche des grappes de raisin, des atlantes musculeux soutiennent un balcon. Cet édifice, aujourd'hui anonyme, a longtemps été un lieu emblématique de la sociabilité toulousaine l'hôtel Tivollier, construit pour Auguste Tivollier en 1873. Cet entrepreneur d'origine grenobloise, installé à Toulouse depuis le milieu du siècle, fondateur d'un café-restaurant, connaît le succès grâce à la création d'un pâté au foie gras truffé, comme évoqué plus haut. En 1872, il achète un terrain bordant la nouvelle rue d'Alsace-Lorraine et y fait construire un hôtel pourvu de tout le confort moderne 52 chambres, un restaurant, des salons, le chauffage par calorifère, un ascenseur hydraulique, des sonneries électrique reliées à la réception... Le "Grand Hôtel Tivollier" ouvre ses portes le 28 juin 1876. La fabrique de pâtés est installée au sous-sol de l'édifice avec les fourneaux, les chaudières et les marmites et, au rez-de-chaussée, la boutique proposant ces produits à la vente. À quelques pas de la place du Capitole, l'emplacement de l'hôtel est stratégique. Le percement de la rue d'Alsace-Lorraine à la fin du 19e siècle entraîne la construction de grands immeubles, à l'image de ce qui a été réalisé à Paris quelques années auparavant par le baron Haussmann. La création de cette rue déplace l'axe commercial de la ville, jusque-là essentiellement limité aux rues Saint-Rome, des Changes et des Filatiers. Les investisseurs de tout bord s'y précipitent. L'amélioration de la salubrité publique affichée par la municipalité par la destruction des vieux quartiers, foyers des maladies contagieuses, cache avant tout un enjeu économique se matérialisant par la construction d'un type d'édifice particulier, l'immeuble de rapport, répondant à des règles d'urbanisme strictes. L'ancien hôtel Tivollier est représentatif de l'architecture haussmannienne adaptée à la région toulousaine les travées sont serrées et régulières, le décor se concentre autour de la porte et des angles. La brique claire est fortement utilisée, dans le but d'imiter la pierre employée à Paris. Il s'agit là d'une architecture réglementée, monumentalisée ». En 1904, l'hôtel, le restaurant et le café sont fermés, seuls le magasin et les cuisines sont conservés, pour finalement disparaître en 1964. Élévation antérieure de l'hôtel Desplats-Palaminy, détail du café "Au Père Louis". Phot. Krispin, Laure. Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, IVC31555_20183101298NUCA, 2018. Service au comptoir janvier 2019 Ouvrant aux beaux jours les quelques tables de sa terrasse sur la rue des Tourneurs, le Père Louis est une institution chère aux Toulousains. Sa possible disparition dans les années 1990 - l'immeuble ayant été acheté par un promoteur - émeut les habitants de la Ville Rose qui en appelle à la direction des Affaires culturelles. Le café et son décor sont ainsi protégés grâce à une inscription au titre des Monuments historiques. Fondé en 1889 par Louis Simorre, le Père Louis s'est fait le spécialiste d'un apéritif au quinquina, cet arbuste originaire d'Amérique du sud, dont l'écorce a été utilisée pendant des siècles comme remède, repris ensuite par la médecine occidentale dans la quinine. Aux murs, les peintures qui décorent le lieu représentent des paysages des bords de Garonne à Toulouse les Ponts-Jumeaux, le Pont-Neuf et la basilique de la Daurade, les ponts Saint-Pierre dans sa version suspendue et Saint-Michel avec ses arches métalliques, ou encore le pont du quai de Tounis sur la Garonnette. D'un style assez élémentaire, elles sont l'œuvre d'un artiste aujourd'hui bien oublié, Paul Alméric, qui, selon la légende, les a réalisées pour régler sa consommation de quinquina. Cependant, dans leur camaïeu couleur tabac, elles participent pleinement à l'esprit des lieux, de même que les tonneaux qu'il a un temps été question de protéger auxquels les consommateurs s'accoudent traditionnellement pour boire leur verre. Le bistrot fait partie de l'hôtel Desplats-Palaminy, également protégé au titre des Monuments historiques pour son architecture monumentale du milieu du 19e siècle longue de 65 mètres sur la rue des Tourneurs, intégrant les vestiges d'un hôtel de parlementaires du 17e siècle. Le Père Louis nous montre ainsi qu'outre les monuments représentatifs de l'art et de l'architecture, il s'agit aussi de préserver des atmosphères, des lieux de mémoire symboles d'un art de vivre. Alors, santé ! Mur de l'église, entrée de la chapelle du Saint-Sacrement. Nin, Patrice c Ville de Toulouse, IVC31555_20153100528NUCA, 2015. À haute et claire-voie décembre 2018 A priori, l'expression est sans ambiguïté. Pourtant, ce type de fenêtre a en fait eu du mal à trouver… sa voie. D'ailleurs, dans son Dictionnaire de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Viollet-le-Duc ne définit même pas la claire-voie. Mais à l'article "fenêtre", il l'emploie à plusieurs reprises pour évoquer la partie de la baie par laquelle entre la lumière du jour. Chez les historiens de l'art, la définition ne se stabilise qu'en 1972, avec le Vocabulaire de l'architecture de Pérouse de Montclos. Il définit la claire-voie comme une série de baies, avec ou sans menuiserie, ajourant un mur, telle qu'on peut la voir dans les plus beaux édifices du gothique flamboyant du nord de la France. On retrouve également la claire-voie dans les galeries des cloîtres ou celles reliant différents corps de bâtiments des hôtels particuliers, comme à l'hôtel d'Assézat. Elle peut aussi se décliner en une juxtaposition de fenêtres, comme à l'hôtel Delfau, rue de la Bourse, ouvrant sur la cour par une série de trois croisées ; ou encore sous la forme de grands bow-windows, tels ceux des immeubles bourgeois de la fin du 19 e ou du début du 20 e siècle. Mais les architectes abordent l'expression de manière différente. Dans le Dictionnaire général du bâtiment, la définition rejoint l'esprit de Viollet-le-Duc, s'agissant là d'un ouvrage composé d'éléments qui laissent passer le jour balustrade, garde-corps, claustra ou encore moucharabieh. Ce dernier terme nous transporte dans les villes du bord du Nil ou de la mer Rouge, au climat bien éloigné de nos régions tempérées. Pourtant, ces ouvrages à la fois cloisonnés et ajourés, permettant de voir sans être vu, l'architecture contemporaine de l'hémisphère nord s'en est emparée, jouant avec l'esthétisme de ces motifs réticulés. Le bâtiment des Archives départementales, le long du canal du Midi, construit entre 1951 et 1955 par Jean Viatgé et Fabien Castaing, présente ainsi une façade entièrement vitrée mais sur une structure ajourée, véritable moucharabieh de béton, restreignant la luminosité et empêchant l'entrée directe des rayons de soleil dans les salles d'archivage. Les architectes Joachim et Pierre Génard quant à eux, conçoivent un mur de claustra de terre cuite laissant passer la lumière à travers les vitraux d'Henri Martin-Granel dans l'église du Studium des Dominicains à Rangueil. De façon moins monumentale, on retrouve un motif de claustra de béton sur la maison du n°16 rue Ringaud, construite par Robert-Louis Valle en 1957. Ainsi la claire-voie, ouvrant un mur, devient une claustra, fermant une ouverture ! Balma, place de la Libération. Architecte Véronique Joffre. Détail de la brique. Phot. Laure Krispin - Toulouse Métropole ; Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, non coté, 2018. Le tien c'est le tien et le mien c'est le mien Novembre 2018 De quoi ? L'accent, tiens. Tout comme la langue, l'architecture peut aussi prendre des accents. Des accents venus du nord, tel le beffroi installé par Viollet-le-Duc au dessus de la tour des Archives, dont l'origine serait à chercher chez nos amis Flamands. Des accents venus du sud, à l'image de la villa mauresque commanditée par l'amateur d'art Georges Labit. La réinterprétation d'un langage local est particulièrement perceptible à la fin du 19e et au début du 20e siècle, avec la mode du pittoresque qui se développe un peu partout en France et s'incarne de façon exemplaire dans les villas de style néo-basque, édifiées dans un grand Sud-Ouest. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, les idées, les styles voyagent depuis longtemps, s'adaptant au contexte local, se mêlant à ses formes et à ses matériaux, dans des re-créations toujours originales. C'est le cas de la cathédrale Saint-Étienne après avoir lancé la mode de ce que l'on appellera bien plus tard le gothique méridional » avec l'édification de sa nef unique au début du 13e siècle, elle est reconstruite dans le style du gothique rayonnant d'origine parisienne. Prévue entièrement en pierre dans une terre de brique, elle doit montrer la puissance de ses évêques et porte témoignage du rattachement en 1271 du comté de Toulouse à la couronne de France. On peut également citer l'hôtel de Bernuy, fleuron de la première Renaissance toulousaine, où l'on peut voir le langage antique venu d'Italie passé par l'Espagne et réinterprété par le maçon toulousain Louis Privat 1. Alors, y a t-il un accent spécifiquement toulousain en architecture ? Il y en a sans doute plusieurs, que l'on pense au gothique méridional » du 13e siècle, vu plus haut, aux clochers-murs ou aux clochers polygonaux dits toulousains » qui surmontent les églises de la région, ou encore aux décors de terre cuite du 19e siècle ornant les murs de nos immeubles et de nos maisons. En revanche, ces caractéristiques ne semblent pas s'être exportées bien au-delà de la zone géographique couverte par les sonorités chantantes de notre accent. Aujourd'hui, les accents, tout comme l'architecture, ont tendance à se lisser, à s'uniformiser. Pourtant, il est possible de retrouver dans la construction locale un accent toulousain qui soit autre chose qu'un plaquage de briquettes sur un immeuble dont le modèle est le même de Concarneau à Rio. L'aménagement de la place de la Libération à Balma, sur les plans de l'architecte Véronique Joffre, offre ainsi une utilisation renouvelée de la terre cuite locale. 1 Colin Debuiche, L'hôtel de Bernuy et l'influence des Medidas del romano dans l'architecture toulousaine de la Renaissance », dans Les Cahiers de Framespa [En ligne], 5 2010, mis en ligne le 02 mars 2011, consulté le 06 novembre 2018. URL ; DOI Hôpital Marchant, galerie d'entrée, 2012. Phot. Louise-Emmanuelle Friquart, Laure Krispin - Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Occitanie, IVC555_20123100557NUCA. Complètement pinpin » celle-là , elle est bonne pour Marchant ! octobre 2018 Les Toulousains connaissent bien cette expression qui énonce qu'une personne est complètement folle, bonne à interner ! Si de nos jours la psychiatrie est considérée par tous comme une spécialité de la médecine, avant le milieu du 19e siècle, le traitement de la folie était très sommaire les aliénés, enfermés dans des hospices, hôpitaux ou prisons, souvent enchaînés, vivaient dans des conditions déplorables. Toutefois, grâce au travail des médecins d'origine toulousaine Philippe Pinel puis Etienne Esquirol, la maladie mentale est peu à peu reconnue en tant que telle, et des traitements mieux adaptés sont recherchés. L'impact des aménagements architecturaux est également pris en compte pour soigner les maladies physiques ou mentales. La collaboration entre les médecins et les architectes se développe et elle débouche sur la conception d'une architecture pavillonnaire où chaque pavillon est affecté au traitement d'une affection particulière. À Toulouse, la construction d'un asile d'aliénés adapté à ces nouvelles théories débute en 1852 et se poursuit jusqu'en 1864, le manque de moyen retardant le chantier. Pour cette nouvelle construction, l'architecte Jacques-Jean Esquié travaille en collaboration avec les aliénistes toulousains. L'installation de l'hôpital à la campagne fait partie de la thérapie, tout en éloignant les insensés » des bonnes gens. Dès sa création, l'asile de Braqueville – nom du lieu-dit où il a été construit – est considéré comme un chef-d'œuvre, et son plan est publié comme modèle dans la Revue générale de l'architecture et des travaux publics. Les bâtiments s'organisent de façon symétrique autour d'une grande cour centrale, de part et d'autre de l'église, avec les pavillons des hommes d'un côté et ceux des femmes de l'autre, reliés par des cheminements couverts. En 1937, il reçoit le nom de Gérard Marchant, en hommage au premier directeur et médecin aliéniste de ce lieu qui avait accueilli, dès le 1er juillet 1858, les patients délogés de l'hôpital La Grave. Toulouse sous la neige, kiosque du Boulingrin, hiver 1954. Henry Delgay photographe - Ville de Toulouse, Archives municipales, 36Fi110. Do ré mi fa sol la si …do septembre 2018 Faire de la musique dans la ville, hors des salles de concert, n'a été vraiment autorisé qu'à partir de 1848, moment où le ministre de l'Intérieur Senard autorise les rassemblements en plein air. En effet, en dehors des fanfares militaires qui pouvaient circuler au fil des rues, tout attroupement, même autour de quelques musiciens, était immédiatement dispersé par la police et donnait lieu à une amende. Le 19e siècle est également l'époque d'une modification de la pratique musicale qui, jusqu'alors réservée à des privilégiés, s'étend à d'autres couches de la société grâce à la multiplication des orphéons société d'amateurs jouant d'un instrument. Le kiosque est l'édifice idéal pour accueillir la musique en plein air. Ouvert sur toutes ses faces, pour être vu et entendu de tous, il offre toutefois aux musiciens une estrade surélevée qui les met en scène et les isole du public. Ce dernier est libre de s'arrêter un instant et de partir quand il le souhaite. Très populaire entre la 2e moitié du 19e siècle et le 1er quart du 20e siècle, le kiosque à musique s'installe dans des espaces de verdure et de détente, tels les squares et les jardins publics, ou sur les places publiques, lieu spontané de rassemblement. A Toulouse, le kiosque le plus ancien est celui du jardin du Boulingrin mis en place au moment de l'exposition internationale de 1887. De forme polygonale, il possède une structure composée de huit colonnes en fonte supportant une toiture. A l'opposé, celui construit en 1930 sur les plans de l'architecte de la ville Jean Montariol est entièrement en béton. Situé place Marius Pinel, il se développe sur un plan circulaire une coupole repose sur dix colonnes ornées de mosaïque évoquant l'art égyptien. La place Sauvegrain à Lardenne accueille aussi un kiosque à musique construit à l'initiative des habitants du quartier et offert à la ville au moment de son inauguration en 1926. BM-montmorency "The Capitol of Toulouse ». Estampe de Thomas Allom, dessinateur, Charles-Jean Delille, collaborateur et J. Carter, graveur, Paris H. Mandeville ; Londres Fisher, Fils et Cie, vers 1840 - Bibliothèque municipale de Toulouse, A-ALLOM 2-22. Peine capitale au Capitole juillet - août 2018 Le 30 octobre 1632, dans la cour Henri IV, se déroule une scène exceptionnelle et d'une grande violence en présence du roi Louis XIII. Henri II de Montmorency, duc, pair et maréchal, accusé de haute trahison est décapité. Grand de France, il obtient comme seule concession du roi de ne pas être exécuté en public, comme cela se déroulait ordinairement et, que la main du bourreau ne le touche pas directement. Pour ce faire, au-dessus du billot aurait été édifiée une structure permettant de faire glisser, entre deux planches, une lame, sorte de guillotine avant l'heure. Une plaque de marbre rappelant l'exécution est toujours lisible dans la cour Henri IV. Au moment de cet événement, cette dernière est depuis peu la cour d'honneur du Capitole. Les travaux démarrés dès les premières années du 17e siècle ont été réalisés d'après les dessins de l'architecte Pierre Souffron. Sous la direction, dans un premier temps, de Dominique Capmartin, ils sont achevés par le maître maçon Jean Bordes. Les capitouls reçoivent en 1606 l'accord du roi Henri IV pour que son effigie orne la nouvelle cour. La statue, en marbre polychrome du sculpteur Thomas Heurtematte, représente le souverain en pied, vêtu de son armure et coiffé d'une couronne de laurier. Dans la seconde moitié du 18e siècle, les fenêtres sont modifiées, les meneaux sont alors démolis pour faciliter l'entrée de la lumière et des balconnets en fer forgé portant des blasons capitulaires, dans le même style que ceux de la façade, sont installés. Protégée au titre des monuments historiques dès 1840, la cour est restaurée à la fin du 19e siècle. C'est à cette époque que les baies retrouvent leurs ouvertures à meneaux et traverses sculptés et que de nouvelles armoiries capitulaires sont accrochées sur les façades sans grande considération historique selon l'historien local Jules Chalande 1854-1930. Le clocher de la Dalbade après son effondrement, carte postale en noir et blanc, 1926. Ville de Toulouse, Labouche Frères - Archives municipales, 9Fi4234. Chance pour certains et infortune pour d’autres ! juin 2018 C'est avec ces deux termes que peut être résumée la catastrophe du 11 avril 1926 se référant à la chute du clocher de la Dalbade. Ce dernier qui menaçait ruine depuis quelque temps s'est écroulé dans la nuit. Tombé essentiellement sur la nef de l'église, des pans de murs ont été toutefois projetés sur les logements alentours faisant de nombreux dégâts et neuf blessés. Le plus grave incident est l'écroulement de la maison du boulanger située au pied du clocher. Entièrement éventrée, elle a enseveli le patron et sa femme, alors que les deux ouvriers coincés dans le fournil ont pu être sauvés après de longues heures de dégagement des gravats. L'histoire du clocher de la Dalbade est riche en péripéties. L'église médiévale, grandement détruite par l'incendie de 1442 qui ravage le quartier, est reconstruite au tout début du 16e siècle dans le style Renaissance. Durant cette campagne de travaux, son campanile est amorcé et n'est achevé que dans la seconde moitié du siècle, comme l'indique le bail à besogne signé en 1547 par le maçon Étienne Guyot et le tailleur de pierre Nicolas Bachelier qui réalise un décor de bustes sculptés. Partiellement démonté à la Révolution, il reçoit une nouvelle flèche en 1882 selon les plans de l'architecte Henri Bach. Cette dernière, octogonale et entièrement maçonnée, vient prendre appui sur l'ancienne tour quadrangulaire. Après l'incident, l'église est rebâtie entre 1927 et 1949. En 1935, la construction d'un nouveau clocher débute à quelques mètres plus à l'ouest de l'emplacement initial mais, jugé mal intégré au site, le chantier est arrêté. Les vestiges du vieux clocher font alors l'objet d'une restauration. Vendanges à Candie, octobre 1984. Reportage photographique de la direction de la communication. Ville de Toulouse, Archives municipales, 15Fi707/14 Au pays de Candie mai 2018 Sucre en cristaux, dessin animé japonais dont la chanson est restée dans la tête de tous les enfants des années 1980, Candie est également le nom d'un domaine agricole appartenant à la ville de Toulouse. Passée à l'agriculture biologique depuis 2014, la régie agricole possède des surfaces cultivées dans les quartiers de Gabardie, Pech David ou Ginestous, et au sud de Toulouse, le vignoble de Candie 25 hectares. Il tire son nom du dernier seigneur de Saint-Simon, Jean-François Marie de Candie, propriétaire du domaine au 18e siècle. Au cœur du domaine, un château médiéval, daté pour partie de la fin du 13e ou du début du 14e siècle. Il ouvrira exceptionnellement ses portes le 3 juin prochain. Dégustations de vins de la région et de produits locaux, visite du parc et du château sont au programme de cette 5e journée portes ouvertes du domaine de Candie. Vous pourrez également tenter l'aventure de la réalité virtuelle sur le stand UrbanHist, grâce à la visualisation d'une visite en 360° au moyen d'un casque. Découvrez le château et son parc vus du ciel et entrez dans la cour, le porche et le chai. Immersion garantie ! Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, les Archives municipales ont mis en ligne une visite virtuelle. A travers ce survol du domaine et cette déambulation, autour et à l'intérieur du château, vous découvrirez de manière simple et ludique l'histoire du château de Saint-Simon-Le Vieux, éclairée d'un nouveau jour grâce aux travaux récents d'archéologie du bâti menés par les étudiant de l'université Jean-Jaurès. Pour en savoir plus sur l'histoire du domaine, vous pouvez consulter les pages dédiées au domaine et au château sur le site des Archives. Enfin, pour compléter cette offre, ne manquez pas le diaporama mettant à l'honneur le domaine et ses ouvriers de 1978 à 1998, à consommer sans modération. Ornement couronnant la porte cochère du 8 rue du Pont-de-Tounis. Phot. Friquart, Louise-Emmnauelle ; Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Toulouse Métropole ; Inventaire général Région Occitanie, 2006, IVC31555_06310016NUCA. Comme disait Jules Renard Le bonheur est dans l'amertume »… avril 2018 Dès que l'on pense à l'amer », il nous vient à l'esprit, tel un réflexe pavlovien, l'image d'une bouteille de bière. Produit millénaire, la bière bénéficie, depuis une dizaine d'années, d'un nouvel engouement grâce au développement d'une filière de petites brasseries artisanales locales. Toutefois, Toulouse comptait déjà , dès la fin du 18e siècle, des établissements qui brassaient le houblon, malgré les difficultés d'approvisionnement de la plante venant du nord. S'ils ont été nombreux au 19e siècle, il n'en restait que deux après 1950, selon l'érudit Pierre Salies. Néanmoins, des vestiges visibles sur certaines façades révèlent encore cette mémoire. Au 8 rue du Pont-de-Tounis, une sculpture ornant une des arcades montre un joyeux barbu, un verre de bière à la main. Un tonneau, des épis de blé et une branche de houblon sont également représentés. Il s'agit de l'enseigne de la brasserie La Strasbourg ». En haut des allées Jean-Jaurès, au 4 rue de Belfort à l'angle de la rue Corot, une mosaïque très lacunaire laisse deviner l'inscription Brasserie Alsacienne ». Ici, se situait un des établissements brassicoles toulousains qui semble avoir fonctionné jusque dans les années 1940, moment où les bâtiments sont réaménagés en logements. On y voit encore l'ancienne malterie ouvrant sur la rue Corot. Gare Saint-Agne vers 1910. carte postale N&B, papier, 9 x 14 cm, vers 1910, Ville de Toulouse, Archives municipales, 9Fi7191. Jamais sans ma valise ! janvier 2018 L'arrivée du chemin de fer en 1856, favorisant la circulation des hommes et des marchandises, est considérée par les Toulousains comme un élément essentiel du développement économique du Midi languedocien. Jusque dans les années 1940, date à laquelle les autobus prennent le dessus, les lignes ferroviaires se multiplient, créant un véritable maillage du territoire tout en dynamisant Toulouse. Sur la commune plusieurs petites haltes voient le jour en périphérie de la ville Roguet, Croix-Daurade, Lardenne…. Il s'agit plus de halles provisoires pour le service de voyageurs sans bagages que de véritables gares, telle celle de Saint-Agne. Cette dernière est rapidement très fréquentée. Par son emplacement, elle draine le transport des gens des quartiers alentours, celui des militaires de la caserne Niel voisine et celui des ouvriers de la poudrerie du Ramier. Traversée par les lignes allant d'un côté à Foix et de l'autre à Bayonne, elle est également un lieu de départ vers les stations balnéaires des Pyrénées ou les lieux de pèlerinages comme Lourdes ou Pibrac. En 1884, des voyageurs signent une pétition pour que la halte de Saint-Agne devienne une véritable station ferroviaire, pouvant gérer le service de bagages, ces derniers devant se rendre à Matabiau pour y faire enregistrer leur valise ! Une carte postale ancienne permet de découvrir la halle établie en bordure de voie ferrée au début du 20e siècle. De plan rectangulaire, ses murs étaient en pan de bois hourdé de briques apparentes, son style rappelant l'ancienne gare de Lardenne aujourd'hui occupée par un commerce. Le bâtiment d'accueil actuel a été reconstruit dans les années 1960 sur le même modèle que celui de la gare de Saint-Cyprien. Façade du 2 place Saint-Georges. Photo. Rullier, Dany, c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, 2004, IVC31555_20113100265NUCA. Du bois dans tous ses états ! décembre 2017 Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Toulouse conserve un peu plus de 250 maisons dont la façade principale sur rue est en pan de bois. Toutefois, elles sont moins visibles que dans certaines villes car nombres d'entre elles sont entièrement enduites, seuls apparaissent les encadrements des baies permettant de les distinguer. La place Saint-Georges est un lieu d'où - bien installé à une terrasse de café - on peut découvrir des pans de bois dans tout leur état ! En effet, toute une palette de mise en œuvre est observable. Les numéros 2, 8 et 9 possèdent des élévations enduites ne laissant percevoir aux yeux avisés que le bois des encadrements des fenêtres et des cordons horizontaux séparant les différents niveaux. Le n° 2 est un cas particulier proposant une solution originale la structure est dissimulée sous une mise en œuvre de faux bossages en bois évoquant un parement caractéristique de l'architecture classique en pierre. Quant aux n° 5, 7 et 11, ils affichent pleinement leur ossature. Reposant sur un rez-de-chaussée maçonné, leur structure hourdis de brique est dite à grille, c'est-à -dire composée uniquement de poteaux éléments verticaux ou de poteaux avec décharges en écharpe éléments verticaux renforcés par des bois obliques. Modestes dans leur mise en œuvre, ces bois ont fait l'objet de nombreux remaniements et ne possèdent pas d'éléments distinctifs moulures, sculptures, encorbellements permettant une datation plus précise que celle d'appartenance à une grande période chronologique telle l'époque moderne entre le 16 e et le 18 e siècle. Pour une meilleure connaissance de ce patrimoine des prélèvements et des études de dendrochronologie analyse de la morphologie des cernes du bois seraient nécessaires. Élévation postérieure de la villa Jeanne d'Arc. Phot. Friquart, Louise-Emmnauelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, 2011, 20113101314NUCA. De la canne à la villa Jeanne d'Arc novembre 2017 La cane de Jeanne est morte au gui l'an neuf… En 1953, quand Brassens écrit cette chanson, Jeanne est un prénom fréquemment porté, quoique en perte de vitesse. Pourtant, du Moyen Âge au début du 20e siècle, il figure au panthéon des prénoms féminins les plus donnés. Son succès est conforté par la forte dévotion à Jeanne d'Arc, entamée au 19e siècle et qui connaît son apogée au début du 20e siècle elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. A Toulouse, c'est en 1922 que sa statue est érigée sur la place Matabiau, devenue Jeanne d'Arc peu après. Outre les monuments et lieux publics, le nom de la sainte est également attribué à des maisons. En effet, depuis la seconde moitié du 19e siècle, la mode est de donner un nom aux villas, inscrit sur une plaque émaillée dans le style Art nouveau ou gravé sur une plaque de marbre. Faisant référence à la nature ou à l'environnement de l'édifice, le nom de la villa est bien souvent un prénom, presque toujours féminin. C'est donc tout naturellement que les villas Jeanne fleurissent un peu partout en France, de même que les villas Jeanne d'Arc, affichant ainsi les convictions religieuses de leurs propriétaires. A Toulouse, une villa Jeanne d'Arc s'élève au 186 de l'avenue de Castres. Construite peu avant 1880, elle se démarque par son avant-toit développé soutenu par des aisseliers en bois ouvragés, rappelant l'architecture pittoresque des maisons de villégiature. Vue d'ensemble du Bazacle depuis la rive gauche de la Garonne. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Occitanie, 2010, IVC31555_20103101188NUCA Haute Tension ! octobre 2017 La Garonne, fleuve indomptable, a toujours permis aux Toulousains d'utiliser sa force pour produire de l'énergie et faire tourner les roues de ses moulins. Ce n'est pas étonnant alors que dans le dernier quart du 19e siècle les moulins du Bazacle accueillent sur son site la première centrale hydroélectrique de la ville gérée par la société toulousaine d'électricité Forte de son succès, celle-ci se développe rapidement et change de patronyme en devenant en 1910, la société toulousaine du Bazacle Nationalisé en 1946, le site est géré depuis par Électricité de France. Bien qu'accueillant un espace culturel et patrimonial depuis 1989, les sept turbines de l'usine fonctionnent encore. Encouragée par ce succès, la ville investit dans ce domaine en bâtissant l'usine hydroélectrique du Ramier au début du 20e siècle, sur le domaine des anciens moulins du château. Largement visible depuis le pont Saint-Michel, elle présente une façade pittoresque sur l'un des bras de la Garonne. Reposant sur des fondations en béton, l'édifice est construit en brique, mais l'utilisation de l'enduit crée un jeu décoratif imitant une alternance de brique et de pierre. Projetée dès 1905, l'usine hydroélectrique est construite de 1917 à 1922 sur les plans de l'ingénieur Pendariès. En 1932, elle est agrandie par l'architecte Jean Montariol. De nouveaux aménagements sont effectués dans les années 1950 et 1980. Cette usine qui permettait l'alimentation en énergie électrique de nombreux bâtiments municipaux mairie, écoles, stades… est toujours en activité. Toutefois, l'électricité produite est, de nos jours, vendue à EDF. Une troisième centrale électrique a été inaugurée le 31 octobre 2014 sur le site de la Cavaletade, en amont de l'île d'Empalot. Par ailleurs, en augmentant le débit de l'eau dans le bras inférieur de la Garonne, elle permet de redynamiser la vie aquatique et la biodiversité des berges mises à mal durant de longues années par l'usine AZF. La place du Capitole plan de ville actuel, cadastre de 1680 et vestiges antiques. Des cartes, oui… mais sur UrbanHist ! septembre 2017 Le nouvel UrbanHist vient tout juste de sortir du four… Outre un accès facilité aux essentiels et autres immanquables du patrimoine toulousain, vous avez la possibilité de construire des cartes historiques, grâce à une sélection des informations proposées, et de les partager le plus simplement du monde. Tour d'horizon de quelques possibilités offertes par UH - Evolution du secteur de la place du Capitole de l'Antiquité au 17e siècle cette carte matérialise la porte et le rempart de la ville antique, les constructions présentes à la fin du 17e siècle sur le sol même de la place, et l'emprise de l'hôtel de ville en 1680 qui allait jusqu'à la rue d'Alsace-Lorraine ! Pour cela, il suffit de superposer la couche du cadastre de 1680 avec celle des vestiges connus de Tolosa sur le plan de ville sur lequel on a fait jouer la transparence pour mieux voir la couche du cadastre de 1680. - La création des rues d'Alsace-Lorraine et de Metz un coup de sabre dans le tissu urbain. Centrée sur la place Esquirol, lieu où se croisent les deux percées haussmanniennes toulousaines, cette carte montre comment ces deux rues sont venues couper des îlots entiers, éventrant des immeubles, des hôtels particuliers ou des bâtiments conventuels au nom de la modernité. De ces destructions sont nés des édifices d'une grande qualité architecturale, tel que le grand hôtel Tivollier au n° 31 de la rue de Metz. Il suffit simplement de superposer le cadastre napoléonien 1830 sur le plan de ville. La superposition des informations historiques sur un fond cartographique permet d'illustrer concrètement l'idée de la ville qui se reconstruit sans cesse sur elle-même. La stratification historique » qui caractérise les villes est ainsi plus facile à appréhender. Mais comme la carte n'est pas le territoire, nous vous invitons à vous balader dans les rues de Toulouse, le nez en l'air, en suivant les circuits proposés par UH ou au gré de vos envies… Bonne promenade ! Donjon du Capitole, les Archives municipales salle du rez-de-chaussée avec sa voûte et les rayonnages d'archives, 1946. Photographie N&B, 13 x 18 cm. – Ville de Toulouse, Archives municipales, 2Fi1350. Une tour pour protéger le trésor des capitouls juillet-août 2017 Les consuls, constitués en assemblée pour la gestion de la ville depuis le milieu du 12e siècle, chargent en 1205 le notaire Guilhem Bernard, de transcrire tous les documents anciens touchant aux libertés fondamentales de la cité obtenues au fur et à mesure que s'affirme l'indépendance municipale privilèges, coutumes, rachats de droits féodaux, statuts de la commune, propriétés, …. Deux recueils, un concernant le Bourg, l'autre la Cité, sont alors rédigés. La conservation de ces documents, preuves irréfutables de ces droits difficilement acquis, était une nécessité pour les consuls, parfois en grande difficulté face aux rois, comtes ou seigneurs tentant de récupérer ou de contourner des privilèges concédés par leurs ancêtres ! Cette pratique est reprise de façon systématique 90 ans plus tard avec la rédaction des Annales manuscrites de la ville consignant chaque année les actes accomplis par les consuls durant leur charge. Cet ensemble, partiellement détruit à la Révolution, forme de nos jours une collection exceptionnelle de 12 grands livres racontant 500 ans de l'histoire capitulaire. Au 16e siècle, moment où la ville est en pleine expansion économique, les édiles, qui se font alors appeler capitouls, décident de construire un bâtiment dont l'étage supérieur est réservé à la protection de ces documents la tour des Archives. Bâtie entre 1525 et 1530, elle accueille au rez-de-chaussée une salle d'assemblée pour les capitouls, et à l'étage une pièce où est conservé ce trésor inestimable. Pour plus de sûreté, ce niveau n'est accessible que depuis l'extérieur par l'intermédiaire d'une tour d'escalier érigée en 1532 et d'un pont couvert reliant l'une à l'autre. Entièrement restauré par l'architecte Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc dans le dernier quart du 19e siècle, cet édifice est occupé, depuis 1948, par l'office du tourisme. Carte publicitaire pour la manufacture de miroirs J. F. Breton, illustrée par Jan Metteix. Vers 1900, Lahille et Blaissou éditeurs, carton, 8,5 x 14,5 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 15Fi436. Je ris de me voir si belle en ce miroir ! juin 2017 Même si elle n'est ni la Castafiore ni la Marguerite de Faust, c'est pourtant ce que semble se dire cette jeune femme, parée de ses bijoux, qui, tenant un miroir dans une main, se recoiffe délicatement de l'autre. Ornant un tract publicitaire pour une manufacture de miroirs et de vitrages, cette silhouette élancée a été esquissée dans un style art nouveau par l'illustrateur et caricaturiste Jan Metteix, très actif à Toulouse dans le 1er quart du 20e siècle. En effet, ce dernier croque régulièrement les hommes politiques locaux dans le journal satirique Le Cri ». Il publie également durant la Grande Guerre plusieurs séries de cartes postales patriotiques, qui conservent toutefois un certain mordant et dont la majorité ont été regroupées dans l'ouvrage des Archives municipales Drôle de Guerre ». Les bureaux de la manufacture sont installés au 13 rue Saint-Étienne, actuel 31 rue Croix-Baragnon. Cet édifice, dont la façade sur rue date du dernier quart du 19e siècle, possède une architecture soignée. Sa tonalité claire évoque la pierre tandis qu'aux étages, des pilastres superposés et des balcons filants animent la façade. Élévation antérieure du n°19 rue des Couteliers. Photo Christian Soula, Région Occitanie – Inventaire général, 1976, IVR73_76310001V_P. La Maison des femmes au 19 rue des Couteliers 1976-1982 mai 2017 En cette période d'élection, il est bon de rappeler les combats qui ont été menés par nos mères, nos grands-mères, voire nos arrières-grands-mères, dans les différents mouvements d'émancipation des femmes qui ont émaillé le 20e siècle. Luttes politiques droits de vote et d'éligibilité obtenus en 1944, droit à disposer de son corps création du planning familial en 1956, lois sur la contraception en 1967 et sur l'avortement en 1975 ont permis aux femmes de se libérer du genre », construction sociale arbitraire résidant dans une domination masculine symbolique fondée sur la différence entre les sexes. A Toulouse, différents mouvements féministes se créent dans les années 1970, notamment la Maison des femmes, association basée de 1976 à 1982 au n° 19 de la rue des Couteliers. Ce lieu de rencontres et d'échanges autour des revendications sur les droits des femmes était installé dans une maison à pan de bois. Les baies étaient pourvues d'un appui aux moulures caractéristiques du 16e siècle. Elle était entourée d'autres maisons, datant du 18e siècle ou du 19e siècle, dans le même état de décrépitude avancée. Une nuit de décembre1983, le n° 15 s'effondre, heureusement sans faire de victimes. Un permis de construire, accordé en mai de la même année sur les n° 15 à 21, fait disparaître les autres immeubles, que nous connaissons grâce aux photographies prises par l'inventaire. Un grand immeuble de 92 logements est alors construit à la place de ces édifices. En 2016, deux associations féministes toulousaines ont créé un parcours thématique à l'occasion des journées du patrimoine rebaptisées pour l'occasion matrimoine » présentant les lieux et les personnalités emblématiques du féminisme toulousain, l'occasion de prendre conscience de l'importance de ces mouvements à Toulouse. Élévation de la manufacture, de la corderie, des établissements Saint Frères ; 2 rue de Belfort ; projet de construction, 3 avril 1901. B. Guitard architecte, dessin, papier, cyanofer, 35 x 51 cm, 1901. Ville de Toulouse, Archives municipales, 64Fi8593. Du fil à retordre ! La corderie Saint frères avril 2017 Au moment où les Établissements Saint frères ouvrent une succursale à Toulouse en 1900, la ville ne compte pas moins de dix autres corderies selon l'annuaire de cette année-là . Les frères Saint sont spécialisés, depuis le 1er quart du 19e siècle, dans le tissage et le commerce de toiles d'emballage en étoupes de chanvre et de lin. L'activité qui a vu le jour dans la vallée de la Nièvre près d'Amiens, s'est considérablement développée tout au long du 19e siècle en proposant trois gammes de produit les toiles d'emballage, le velours de jute pour teintures et tapis et la corderie. C'est dans cette dernière spécialité que l'entreprise, à son apogée au tournant du siècle, fait construire de nouveaux bâtiments rue Belfort après avoir été localisée durant deux ans au 48 rue de Peyrolières. L'édifice, dont les plans dressés par l'architecte Barthélémy Guitard, prend place sur une large parcelle rectangulaire. Il se divise en deux parties bien distinctes. Sur rue, un bâtiment présente un corps central à trois niveaux encadré par deux ailes à un étage couronné par un attique. Cet ensemble qui évoque une grande villa possède une architecture soignée de pierre et de brique. Au rez-de-chaussée sont installés les magasins de détail et des cordes, largement ouvert sur la rue par de grandes baies vitrées. A l'arrière, un grand entrepôt occupant un peu plus de la moitié de la parcelle accueille le grand magasin ». Plus qu'un véritable centre de production, les établissements toulousains Saint frères semblent n'avoir été qu'un lieu de stockage et de diffusion de leurs produits dans le sud de la France. Hôtel du Journal "Le Télégramme" et rue Constantine. Vers 1920. Merlin Eugène photographe, carte postale n&b, phototypie, 9 x 14 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 9Fi4611. Télex Retour de la Censure pour la presse - stop mars 2017 La presse française entièrement libre depuis la loi du 29 juillet 1881 renoue avec la censure à la demande des militaires au début de la Grande Guerre. Comme ailleurs, les journaux toulousains, au nom de l'Union sacrée, suivent dans les premiers mois du conflit les recommandations de l'armée. A cette époque, quatre organes de presse ont pignon sur rue à Toulouse La dépêche du Midi, L'Express du Midi, Le Midi socialiste et le Télégramme. Auparavant rue d'Alsace-Lorraine, ce dernier s'installe en 1912 dans un nouveau bâtiment situé en léger retrait des boulevards Lazare-Carnot. Il est agrandi à partir de 1923 par un nouveau corps de bâtiment au caractère plus industriel. Le bâtiment d'origine, situé à l'angle, s'impose par une façade au style architectural très marqué. Ses murs polychromes, faits de pierre et de brique sont coiffés par le gris bleuté du toit à haut comble couvert d'ardoise. Cet ensemble, si peu toulousain, évoque des modèles du nord de la France. Il est signé par les frères Isidore, Raymond et Antoine, qui réaliseront également le monument aux morts de Toulouse situé au cimetière Salonique. Un escalier mène à la porte monumentale couronnée par la balustrade fermant le balcon supérieur. Au-dessus, une inscription sur fond d'or Le Télégramme » rappelle toujours le journal. Une grande attention a été également portée au décor sculpté reliefs, masques, consoles, pointes de diamant… ainsi qu'à la ferronnerie. Selon les plans, le rez-de-chaussée accueillait, entre autre, la salle des dépêches, la salle des linotypes machines sur lesquelles étaient tapé les textes et qui créait les matrices servant à l'impression, le bureau de l'administrateur. Le sous-sol était réservé au tirage dépôt de papier, salle des rotatives, salle des départs tandis qu'à l'étage prenait place des salons parloir et les salles de rédaction. Papier en-tête de M. Moynet, 11 août 1885. Ville de Toulouse, Archives municipales, 4 D 479. Plus blanc que blanc février 2017 Petits arrangements entre amis En 1876, Mme Moynet fait construire un lavoir public au faubourg Guilheméry, longeant le réservoir d'eau de la ville. L'établissement est transformé en blanchisserie en 1881. Active jusqu'en 1971, elle se situait aux numéros 2 à 10 de l'actuelle rue de la Blanchisserie, dont le toponyme en a conservé le souvenir. Un papier à en-tête donne un aperçu du bâtiment industriel avec son avant-corps central percé de grandes baies en plein-cintre et sa haute cheminée. Les origines de cet établissement sont mouvementées. En effet, la propriétaire de la blanchisserie n'est autre que l'épouse du chef du service des eaux de l'époque, lequel s'est attribué quelques largesses lors de la fondation de l'usine et a abusé de sa position au sein de l'administration municipale de l'époque. Il est d'ailleurs renvoyé en 1881, au moment où les faits apparaissent à la nouvelle municipalité mise en place depuis peu. Les termes de la concession d'eau établis en 1876, au moment où notre homme est à la tête du service des eaux, prévoit un débit mesuré de sa prise d'eau directement au réservoir qui lui est contigu de 2 litres d'eau par secondes. Lors du procès que la ville lui intente, les experts estiment que, soit il a agi sans discernement ce qui semble étonnant au vu de ses qualifications, soit il n'avait aucune intention de respecter le débit octroyé ce qui semble en effet le cas. Il est donc condamné à verser à la ville 2 278 francs le 17 janvier 1888. L'activité de la blanchisserie se poursuit tout de même jusqu'en 1971, époque à laquelle M. Micouleau, son propriétaire, fait construire un immeuble à son emplacement, sur les plans des architectes Paul et Pierre Glénat. Élévation principale. Photo Louise-Emmanuelle Friquart ; Laure Krispin, Région Occitanie – Inventaire général / Toulouse Métropole / Ville de Toulouse, 2008,IVC31555_20083103233NUCA_P De l'utilité de la porte charretière janvier 2017 Jusqu'au début des années 1990, Toulouse était une ville qui accueillait encore sur son territoire de nombreuses fermes, liées notamment à l'activité de maraîchage. Depuis, un grand nombre de ces édifices a disparu, victimes en particulier de l'urbanisation des quartiers nord de la ville. La ferme du 28 rue Loubiague est, quant à elle, toujours en place, et bénéficie depuis 2010 d'une protection dans le PLU, comme une trentaine d'entre elles reparties sur le territoire de la commune. Construite dans le 1er quart du 20e siècle, elle reprend les caractéristiques traditionnelles de ce type de bâti. De plan rectangulaire, la ferme est orientée plein sud. Les parties agricoles sont situées dans le prolongement du logis. Ce dernier, encadré par les pilastres superposés, s'organise en sept travées. Le rez-de-chaussée est surmonté par un comble à surcroît. Pour sa part, la partie agricole est percée par une grande baie en plein-cintre composée d'une porte charretière, dont la grande taille facilite le passage des véhicules agricoles. Cette dernière est surmontée d'une ouverture d'imposte permettant d'engranger les récoltes directement dans le comble. Ce bâtiment se distingue par le soin apporté à son enduit polychrome formant des panneaux aux coins échancrés soulignés par des cernes blancs et par son faux appareil de pierre marquant son soubassement. Ensemble, ils dissimulent les matériaux de construction dont la mise en œuvre alterne les assises de brique et de galet. Une noria et une remise de la même époque complètent encore aujourd'hui l'ancien site agricole. Villa 8 rue Louise-Emmanuelle Friquart ; Laure Krispin, Région Occitanie – Inventaire général / Toulouse Métropole / Ville de Toulouse, 2016, IVC31555_20163100411NUCA. Le Grand parc » dans le quartier de Saouzelong un lotissement sur le Gril décembre 2016 Approuvé par les arrêtés préfectoraux du 19 novembre et du 14 décembre 1925, le lotissement du Grand parc est créé par Louis Gril, industriel à Toulouse, dont la famille a fait fortune dans la fabrication de chaussures. Situés entre l'avenue Crampel, la rue du Midi, le canal et les serres municipales, les terrains concernés par le lotissement ont une surface de plus de 90 000 m2 et la création de 1 737 mètres de nouvelles voies est prévue dans le projet. Cependant, la division de ces terrains et la construction des nouvelles maisons débutent en 1922, avant la promulgation de la loi du 19 juillet 1924 réglementant la création des lotissements et obligeant les lotisseurs à viabiliser les parcelles avant leur commercialisation. Louis Gril ne s'est pas préoccupé de cet aspect de la question et l'ingénieur de la ville fait remarquer à de nombreuses reprises les problèmes d'évacuation des eaux dans les rues nouvellement créées. Les difficultés persistent, allant jusqu'à la condamnation en 1931 par le tribunal de Toulouse de M. Gril, l'obligeant à verser des dommages et intérêts à la ville et à divers propriétaires et à faire exécuter les travaux de mise en viabilité de voirie dans le lotissement du Grand parc. Malgré ces ennuis, les maisons construites dans les années 1920-1930 dans ce lotissement présentent une architecture de qualité et sont l'œuvre d'architectes toulousains de renom. Edmond Pilette y est largement représenté, c'est d'ailleurs lui qui construit la villa du Grand parc pour Louis Gril en 1924. Dans un style encore plus pittoresque, avec son appareil de moellons en opus incertum, la maison du 9 rue Bertrand-Gril est également réalisée selon ses plans. Les frères Thuriès, auteurs entre autres du vaisseau amiral » de l'usine Job aux Sept-Deniers, réalisent en 1926 la maison de style néo-basque au 8 rue Georges-Clemenceau. A la fin des années 1950, Pierre Gril, le fils du fondateur, vend une partie des terrains à une société immobilière qui fera construire un ensemble de logements économiques et familiaux », comprenant 218 appartements, 8 boutiques et 107 garages selon les projets, sur les plans de l'architecte Jean-Pierre Pierron. Pierre Gril fera lui-même édifier par le même architecte un ensemble de 43 logements, dont le permis est délivré en 1959. Toulouse. La Garonnette. Vers 1900. Éditions - Paris. Ville de Toulouse, Archives municipales, 9Fi258. L’arche disparue du pont de Tounis novembre 2016 En 1515, les capitouls décident de faire reconstruire en maçonnerie le pont de bois reliant le quartier de la Dalbade à l'île de Tounis. Ce pont qui enjambe le bras de la Garonne appelé Garonnette est régulièrement détruit par les crues violentes du fleuve. Les travaux semblent s'étirer sur plus de dix ans et rencontrent des difficultés, notamment en 1518 avec l'effondrement d'une pile du pont emportée par le courant. L'ouvrage en construction est représenté à la demande des capitouls dans les annales de la ville de 1516. Le pont de brique se compose de trois arches reposant sur deux piles dont les éperons permettent de rompre le cours de l'eau. Édifié en pente, il rattrape un dénivelé de plus de 5 mètres entre la rive et l'île. Remis en état régulièrement, il traverse les siècles et offre aux habitants de l'île de Tounis la possibilité de circuler plus sûrement entre les deux rives. Ce pont, aujourd'hui le plus vieux de Toulouse, est peu visible. La Garonnette, asséchée à la fin des années 1950, a été transformée en voie de circulation. Quant au pont, il n'offre plus aux yeux des Toulousains qu'une fraction de son élévation. En effet, il semble que l'ouvrage, à partir de la seconde pile, ait été rapidement enserré par les constructions de l'île de Tounis avant de disparaître, complètement absorbé par les aménagements urbains du 19e siècle. La pose d'un enduit imitant la pierre de taille et la reconstruction partielle de l'éperon dissimule son aspect d'origine et affecte sa valeur historique. Ancien hôtel de Champreux. Phot. Louise-Emmanuelle Friquart ; Laure Krispin, Région Occitanie – Inventaire général / Toulouse Métropole / Ville de Toulouse, 2010, IVC31555_20103100426NUCA Un hôtel particulier pour l’Espagne ! octobre 2016 Dans la rue Sainte-Anne se trouve le consulat d'Espagne et, juste à côté, le logement du consul. Ce dernier prend ses quartiers dans l'ancien hôtel particulier du Marquis de Champreux d'Altenbourg construit à la fin du 19e siècle dans un style très classique évoquant, par de nombreux détails, le 18e siècle. Cet édifice se joue des codes de l'hôtel particulier pour mieux les adapter à la petite taille du terrain. En effet, le bâtiment se déploie en fond de parcelle. Il est précédé par un espace servant de cour et de jardin tandis que deux pavillons latéraux reliés par un mur de clôture et un portail l'isolent de la rue. L'élévation principale combine les caractéristiques de la façade sur cour et de celle sur jardin. Symétrique, de plan en U, même si les ailes latérales sont peu saillantes, elle se développe sur un sous-sol semi-enterré servant de soubassement au rez-de-chaussée accessible depuis le perron par un double accès. Des baies segmentaires animent les murs. Elles sont ornées d'une clé sculptée d'une feuille d'acanthe, et de deux branchages rappelant le 18e siècle, tout comme les garde-corps évasés du 1er étage aux motifs de feuillage. Deux d'entre elles portent les armoiries de la famille d'un côté celles du marquis de Champreux, et de l'autre celles de son épouse, née de Saint-Félix. Un toit à la Mansard » couvert d'ardoises et éclairé par de petites lucarnes couronne le bâtiment, renforçant l'impression d'architecture classique. Malgré toutes ces références au passé, la modernité n'a pas été oubliée, grâce notamment aux colonnes candélabres supportant la marquise qui, dès la nuit tombée, apportaient un éclairage bienvenu ! Le Pont-Neuf depuis le quai de Tounis. Phot. Louise-Emmanuelle Friquart ; Laure Krispin, Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées – Inventaire général / Toulouse Métropole / Ville de Toulouse, 2012, IVC31555_20123102123NUCA Un pont pas si neuf résistant encore aux assauts de la Garonne ! septembre 2016 La construction du pont Neuf, essentiel pour Toulouse, a été longue et laborieuse. En 1541, une autorisation royale permet aux Capitouls de lever des taxes exceptionnelles destinées à financer la construction d'un nouvel ouvrage en maçonnerie sur la Garonne, pour remplacer d'un côté le pont couvert en bois de la Daurade et de l'autre le Pont-Vieux, réutilisant les structures antiques de l'ancien aqueduc. Trois ans plus tard, les travaux d'édification de la première pile démarrent sous la direction de Nicolas Bachelier, grand architecte toulousain de la Renaissance, auteur notamment de l'hôtel d'Assézat. L'impétuosité des eaux retarde sans cesse l'avancement du chantier, certaines crues emportant des éléments construits. La sixième et dernière pile est érigée à la fin du 16e siècle, et le début du 17e siècle voit l'édification des arches puis la pose du tablier. La mise en circulation de l'ouvrage s'effectue enfin en 1632. Dix ans plus tard, le Pont-Neuf, qui mérite alors bien son nom, est embelli d'un arc de triomphe monumental édifié sur la rive gauche puis démoli en 1860. Aujourd'hui plus ancien pont de Toulouse enjambant la Garonne, le Pont-Neuf est resté longtemps le seul axe reliant la rive droite et la rive gauche. En effet, il faut attendre le milieu du 19e siècle pour que les Toulousains se décident à affronter de nouveau la Garonne, non sans difficultés, puisque les ponts Saint-Pierre et Saint-Michel sont emportés par les crues de 1855 et 1875 ! Dans le cadre des journées européennes du patrimoine, une balade bords de Garonne », invitant à la découverte du patrimoine en lien avec le fleuve dans sa traversée du centre-ville, est accessible sur Urban-Hist en mobilité, tandis qu'une version papier sous la forme d'une carte de poche » peut être retirée auprès de l'office de Tourisme. Pont des Catalans et ses pavés de bois, vers 1916. Vue perspective de la voie sur le pont, prise des Amidonniers vers Saint-Cyprien, où l'on constate les désordres de voirie liés au pavage de bois. Au fond sur la gauche le dôme de La Grave. Photographie NB, 16,5 x 22,5 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, 2 Fi 5629. Un pont en déroute juillet-août 2016 Le pont des Catalans, construit entre 1903 et 1913 suivant les plans de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Paul Séjourné, se distingue à l'époque des autres ouvrages d'art toulousains par son pavage. En effet, en 1911, il est décidé que ce pont serait couvert de pavés de bois ! Contrairement à ce que l'on peut penser de prime abord, ce n'est pas par manque de financement que cette solution est choisie -elle est d'ailleurs plus coûteuse comme le rappelle un conseiller lors d'une séance municipale- mais bien car elle parait être la plus résistante selon l'avis du concepteur. En effet, ce type de pavement, mis au point en Angleterre au milieu du 19e siècle, a principalement l'avantage de limiter le vacarme provoqué par les véhicules et les chevaux martelant le sol. Toutefois, il n'est pas exempt de défauts. Très sensibles à l'humidité, les pavés n'ont pas tardé à se rebeller et à soulever la chaussée, provoquant ci et là de véritables monticules. A posteriori, on se demande ce qui a amené Paul Séjourné à effectuer ce choix pour un pont ! En dehors de cette anecdote, il est bon de rappeler que cet homme, grand ingénieur, spécialiste des ponts et viaducs a construit un grand nombre d'ouvrages de qualité mêlant la maçonnerie traditionnelle et le béton, dont le pont des Catalans est un exemple original et gracieux. En effet, ce dernier se compose de deux ponts en brique réunis par une dalle en béton. Il est également l'auteur à Toulouse de l'actuel pont Paul-Séjourné, enjambant le canal de Brienne, dans l'alignement du pont des Catalans, et bâti pour parachever la ceinture des boulevards effectuant le tour de la ville. Bureaux et logement du directeur de l'ancienne usine des gadoues. Phot. Inv. Philippe Poitou. Inventaire général Région Midi-Pyrénées, 19983100900XA, 1998. Oh la gadoue, la gadoue... La gadoue dont il question n'est pas un simple mélange de terre et d'eau de pluie, dans lequel les enfants aiment patauger, protégés par leurs bottes en caoutchouc, il s'agit ici d'un terme un peu désuet, employé pour désigner des ordures ménagères. A Toulouse, l'usine des gadoues est construite en 1926 sur l'île du Ramier. Elle servait à l'incinération de ces déchets, dont la vapeur se dégageant de leur combustion alimentait le réseau de chauffage de certains bâtiments municipaux et permettait de chauffer l'eau de la piscine du parc des sports voisin. Une autre partie de cette vapeur était transformée en électricité et venait compléter la production de la centrale hydroélectrique toute proche. Les cendres recueillies servaient également à la fabrication d'engrais ou de matériaux de construction briques de mâchefer. Il ne reste plus aujourd'hui de cette usine que le bâtiment qui abritait autrefois le logement du directeur. Ce bel exemple de l'architecture toulousaine d'entre les deux guerres est encore visible sur le chemin qui mène au Stadium chemin qui risque d'être fortement fréquenté en ce mois de juin, mois footbalistique s'il en est. L'usine des gadoues est désaffectée au moment de la mise en service de celle du Mirail en 1969. Fonctionnant sur le même principe, l'usine d'incinération transforme les déchets en chaleur et en électricité, alimentant les quartiers alentours. L'architecte Alexis Josic est l'auteur du bâtiment. Membre de l'équipe Candilis, Josic, Woods qui a conçu la ZUP du Mirail dans ces mêmes années 1960, il est choisi en vue d'améliorer l'esthétique de ce bâtiment, en premier lieu pensé pour sa fonctionnalité. Pavillon de thé du jardin japonais. Phot. Inv. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Meynen, Nicolas. c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, 2004. Du Zen dans la ZAC la sérénité extrême-orientale au cœur de Toulouse mai 2016 Inscrit à l'intérieur de la zone d'aménagement concerté de Compans-Caffarelli 1972, le jardin du même nom abrite un discret jardin japonais, dissimulé derrière une enceinte blanche aux tuiles grises. Conçu en 1982 sur le modèle des jardins de Tokyo selon les vœux du maire de l'époque, Pierre Baudis, grand amateur de culture orientale, il est labellisé Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture en 2006. Il a été rebaptisé du nom de Pierre Baudis le 11 mai 2016. Véritable havre de paix, le jardin japonais peut se concevoir comme un univers calme et clos, ouvrant sur un espace intimiste à l'esthétique japonaise soignée, mais aussi, comme la découverte d'un lieu codifié, où de nombreux symboles et légendes accompagnent les pas d'un visiteur attentif. Pour s'en imprégner, une fois franchi le Torii - portique peint un rouge symbolisant le passage vers un monde spirituel - il suffit de suivre les chemins sinueux entre les essences d'arbre taillés en forme de nuage, de contourner les rochers de granit - sièges des divinités de la nature - ou de traverser le pont courbe, dont le rouge vermillon se reflète sur un lac peuplé de carpes koï. Afin de puiser l'inspiration dans une nature maîtrisée, domptée, offerte à la méditation, le promeneur peut s'ouvrir à la contemplation de la mer de sable du jardin Zen, et, au gré des ondes minérales, s'arrêter près des îles de la Tortue et de la Grue. Il peut aussi étancher sa soif spirituelle à la source métaphorique de la cascade sèche, ou bien contempler, dans la quiétude, la représentation du mont Shumisen, montagne de l'Axe du monde, gardée par une lanterne en pierre. Pour clore ce voyage dans la mystique japonaise, le promeneur peut enfin s'arrêter dans le pavillon de thé en cèdre rouge, pour méditer sur une sentence du maître zen Taisen Deshimaru 1914-1982, dont la statue est nichée dans la verdure Il est parfois utile de se reposer ». Fontaine Ravary, détail du médaillon. Phot. Fouquet, Julien, Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2016, non coté Miraculeuse ou non potable ? Les déboires de la fontaine Ravary. avril 2016 C'est au cœur même de l'église de l'Immaculée Conception de Bonnefoy en construction que le père Guillaume-Philippe Ravary, premier curé de la paroisse, découvre, en 1863, une source d'eau providentielle. Analysée en 1874 et déclarée d'une limpidité parfaite, la source attire à elle de nombreux habitants du faubourg qui constatent des effets curatifs ; la réputation de cette eau grandit et dépasse bientôt la cadre du quartier, puis de la ville. Il n'en faut pas plus pour le père Ravary qui, pour financer le chantier de son église, fait imprimer en 1887 un prospectus avec des témoignages de guérisons gravelle, diabète, anémie... et met en vente, à un sou le litre, l'eau de l'Immaculée Conception ». Il organise alors sa distribution à travers les rues de Toulouse, avec un tonneau monté sur roues et tiré par un cheval, mais aussi par le train, dans des bonbonnes 10 litres pour 5 francs. En 1944, en hommage au père Ravary, le chanoine Barthas confie la construction d'une fontaine publique à l'architecte Callebat et fait procéder à de nouvelles analyses par la Faculté de Médecine de Toulouse. La conclusion est toujours gravée sur le marbre de la fontaine Reconnue bactériologiquement très pure ». Remise en eau et inaugurée par le maire de Toulouse en janvier 1991, les analyses détectent cette fois une forte présence de nitrates dans l'eau et la fontaine est longtemps affublée d'un panonceau eau non potable », aujourd'hui disparu. La fontaine Ravary a été récemment rénovée et l'eau de l'Immaculée Conception », jadis célèbre, continue de couler, gratuitement mais par intermittence, de 9h30 à 11h30 et de 14h à 16h. Alors qu'une prochaine analyse de l'eau doit avoir lieu, elle continue d'être consommée car jamais personne n'a été malade » ; et ça, c'est déjà un miracle ! Halle d'abattage. Elévation antérieure sur cour en 1992. Phot. Noé-Dufour, Annie, Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 1992, IVR73_20043104736ZA. Quand les abattoirs deviennent les Abattoirs ! ... ou l’histoire d'un site d’abattage promu en lieu culturel mars 2016 En janvier 1823, la municipalité décide de regrouper les différents abattoirs de Toulouse tenus par des particuliers en un seul lieu hors les murs, en s'inspirant des modèles parisiens réalisés selon les dispositions du décret de 1810. En 1825, une ordonnance royale autorise la ville à construire ses abattoirs publics, interdisant par la même occasion les tueries particulières. Un terrain appartenant aux hospices civils de Toulouse est choisi sur la rive gauche de la Garonne, en bordure du fleuve chargé d'évacuer les déchets. Le nouveau bâtiment est construit entre 1827 et 1831 d'après un projet de l'architecte Urbain Vitry. Ce dernier propose des plans d'une grande rationalité au centre de la parcelle, une grande halle accueille les échaudoirs pour les veaux et les bœufs ; dans l'alignement, un second bâtiment en arc de cercle est dédié aux porcs ; tandis que de part et d'autre, en lisière du terrain, se répartissent les corps de bâtiments annexes servant de bouverie et de bergerie. Des réaménagements et des agrandissements sont réalisés dans les années 1880 puis dans le 1er quart du 20e siècle avec la mise en place notamment des grands frigos. Le site est fermé en décembre 1988. Les bâtiments de Vitry sont protégés au titre des Monuments historiques par arrêté le 13 mars 1990. D'importants travaux sont alors entrepris entre 1997 et 2000. Les extensions successives sont démolies tandis que les constructions d'origine sont adaptées pour y aménager un musée d'art contemporain les Abattoirs ! Repère de nivellement, 10 rue Saint-Anne. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2016, non coté. Où l’on parle de l’échelle, non pas de Jacob, reliant la terre au ciel, mais celle reliant la mer à Toulouse. février 2016 Le promeneur attentif n'aura pas manqué de remarquer les petites plaques en fonte ornées de deux croix occitanes, présentes sur certaines façades du centre ville. Il s'agit, comme cela est indiqué dessus, de repères de nivellement. Les chiffres permettent de connaître la hauteur des repères par rapport au niveau de la mer, donc leur altitude, indispensable à la réalisation des travaux de voirie, notamment pour résoudre les problèmes d'écoulement des eaux. A Paris, le nivellement général de la ville est rendu obligatoire par le décret du 26 mars 1852. Ce décret est étendu à de nombreuses villes de province, dont Toulouse, qui entreprend le nivellement de la ville en 1857. Cette mission est confiée à M. Bayard, géomètre, déjà auteur du plan de la ligne de l'octroi. L'article 2 de l'arrêté de la ville de Paris repris par Toulouse, prévoit qu' il sera placé à tous les carrefours, aux angles des rues, sur les soubassements des monuments, sur les murs des quais et sur les autres points que nous aurons déterminés, des repères en fonte, aux armes de la ville, indiquant des ordonnées de comparaison ». C'est ainsi que subsistent encore certaines de ces plaques, sur les 234 posées en 1857-1858, quand elles n'ont pas été déplacées ou emportées par les aménagements urbains 6 D 176 ; 1 O 297 à 316 rechercher "nivellement 1857". Le cloître, détail d'un chapiteau © Jacques Sierpinski, IVC31555_20153100462NUCA. Les deux galeries est et sud du cloître, disparues en 1834, ont été remontées lors des restaurations de la 2e moitié du 20e siècle. Les changements de régime ne sont pas tendres avec les monuments. janvier 2016 Au premier abord, Toulouse présente l'aspect d'une de ces villes des paysages du quinzième siècle, dominées par une foule de clochers pyramidaux et d'immenses nefs, hautes et larges comme des tentes, plantées par une race de géans [sic] pour abriter leurs descendans [sic] affaiblis. On approche, on ne trouve qu'une ignoble écurie, un grenier à foin, un prétendu musée, d'où vous écarte en criant quelque grossier soldat. » Ainsi s'exprime Charles de Montalembert, dans une lettre écrite à Victor Hugo en 1833 et publiée dans la Revue des Deux-Mondes. Les changements de régime ne sont pas tendres avec les monuments. Symboles d'une autorité contestée, ils subissent les affres de la vindicte populaire et du nouveau pouvoir. L'iconoclasme et les destructions qui ont suivi la Révolution française sont d'une telle ampleur, que très vite de nombreux personnages s'en émeuvent. En 1793, l'abbé Grégoire invente le terme de vandalisme » pour désigner les démolitions des révolutionnaires, par analogie avec le peuple des Vandales qui ravagea la Gaule lors des Grandes invasions. Si tout le pays est touché par ces destructions, Toulouse obtient quant à elle le titre peu glorieux de patrie du vandalisme » décerné par le même Montalembert. Il est vrai que le journaliste et historien, homme politique, fondateur d'un catholicisme libéral, a sous les yeux une église des Cordeliers transformée en magasin à fourrage, le dernier vestige de l'ancien Capitole le donjon en train de s'effondrer ou bien encore une église des Jacobins inaccessible, occupée par l'artillerie. Transformée en caserne, sa nef a été divisée en deux une écurie a été établie dans sa partie inférieure, le deuxième niveau aménagé en chambres et greniers. La chapelle Saint-Antonin sert quant à elle d'infirmerie vétérinaire ! Les militaires quittent le couvent en 1865, le laissant dans un état de désolation important. Restauré tout au long du 20e siècle, le couvent des Jacobins a été réaménagé récemment. Chef d'œuvre de l'art médiéval, il est également aujourd'hui un lieu culturel incontournable, accueillant des concerts, des lectures ou des expositions. "Sur les pas des Dominicains" balade en toute liberté grâce à l'appli mobile Urban-Hist, téléchargeable gratuitement sur Android et sur iOS. Groupe scolaire Ernest-Renan, ancienne école des garçons, détail du bas-relief. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2008, IVC31555_20083100422NUCA Des jeux à la récré ! décembre 2015 Les filles s'amusent avec des poupées ou à la balançoire tandis que les garçons se poussent sur une planche à roulettes ou jouent à saute-mouton ! Ces bas-relief ornent l'école Ernest-Renan si caractéristique des constructions de l'entre-deux-guerres à Toulouse. En effet, la réalisation du groupe scolaire Ernest-Renan fait partie d'un vaste programme de construction scolaire entre 1925 et 1935. En une dizaine d'années, c'est presque une quinzaine d'écoles ou groupes scolaires qui sont bâtis sur le territoire communal. Les plans signés par l'architecte de la ville Jean Montariol sont adoptés lors de la séance du conseil municipal du 30 juillet 1931 pour le groupe Ernest-Renan. Le chantier démarre en 1933 et les bâtiments sont livrés pour la rentrée scolaire de l'année suivante, le 1er octobre 1934. Le groupe scolaire comprend une école des garçons, une école des filles, une école maternelle, les logements des directeurs ainsi qu'une salle des fêtes et de réunions pour les œuvres postscolaires. L'organisation des bâtiments est guidée par la forme étirée de la parcelle. Ils s'organisent le long de la rue, de part et d'autre de la salle des fêtes, située au centre et en retrait. L'architecte a repris les dispositions d'ensemble des groupes scolaires de Jules-Julien, Jules-Ferry ou encore l'école maternelle du Docteur Bach. Ces projets présentent une architecture moderne ossature en béton et toit terrasse dont les bâtiments principalement en rez-de-chaussée ouverts par de grandes baies sont interrompus par des pavillons à un étage, niveau destiné à accueillir les logements. Ces bâtiments très fonctionnels, bien éclairés et ventilés, ont été également soignés dans les moindres détails. La façade très linéaire est toutefois animée par un jeu de polychromie le rouge de la brique s'opposant à l'enduit clair recouvrant le béton. Sur les pavillons, la ferronnerie des portes de style Art Déco, mêle aux motifs géométriques le sigle de la ville VT ». De même, les bas-reliefs signés du sculpteur Jean Druilhe évoquent les enfants jouant à la récréation Même si ces scènes semblent aujourd'hui très stéréotypées, elles viennent enrichir cette architecture scolaire alliant le progrès et la pédagogie symbole d'une époque où l'enseignement et l'éducation étaient un idéal démocratique. Le musée Georges-Labit. Phot. Peiré, Jean-François, Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 1994, IVR73_19943100338XA. C'est l'histoire d'une villa-musée qui voulait être un palais mauresque... novembre 2015 Georges Labit est le fils d'Antoine Labit, commerçant à l'origine de l'un des premiers grand magasin toulousain rue d'Alsace-Lorraine La maison universelle ». Chargé par son père de prospecter de nouveaux produits pour son commerce, il parcourt le monde, se passionnant alors pour les différentes civilisations qu'il rencontre. Et parallèlement à sa mission commerciale, il commence à rassembler de nombreux objets d'art venant du Moyen-Orient, d'Asie et d'Europe. En 1893, il contacte l'architecte Jules Calbairac afin que ce dernier conçoive un écrin digne de présenter et de conserver ses collections. Calbairac propose alors une œuvre d'inspiration mauresque, courant très en vogue à la fin du 19e siècle. En effet l'architecte met l'accent sur l'animation des façades et puise dans plusieurs sources d'inspiration. Il réalise un édifice à l'image de son client grand voyageur, aventurier et ethnologue passionné d'Orient, en inscrivant le bâtiment dans un courant stylistique tourné vers l'exotisme. De plan carré, la villa-musée s'organise autour d'un espace central couvert par une grande verrière, point de lumière sur lequel s'ouvre l'ensemble des pièces. Les façades sont rythmées par des arcs outrepassés polychromes. Le pavillon d'entrée est couvert par un dôme aux tuiles en écaille de poisson en céramique vernissée couleur vert-d'eau. D'autres éléments décoratifs en terre cuite émaillée ponctuent les façades des frises de carreaux bleus et cabochons étoilés vert et jaune sont disposés à intervalles réguliers. Ces ornements polychromes soulignent l'architecture tout en renforçant le caractère orientaliste de l'ensemble. Quelques années après la mort de son fils, survenue en février 1899, Antoine Labit, lègue à la ville de Toulouse, la villa-musée et ses collections pour que l'ensemble devienne un musée ouvert à tous consacré aux arts orientaux. Le legs est reçu par la municipalité en 1919. Les collections se sont depuis grandement enrichies. Pour en savoir plus sur le musée Labit, rendez-vous sur Urban-Hist. Alexandre Laffon, Élévation pour le projet de reconstruction de la façade de M. Rascol, angle de la rue du Rempart-Villeneuve et du 29 de la rue Lafayette actuellement n° 35, 1877. Dessin sur papier. Ville de Toulouse, Archives municipales, 64 Fi 947. Les origines de la pharmacie rue Lafayette octobre 2015 Quel toulousain ne connaît pas la pharmacie rue Lafayette, devant laquelle la foule se presse, faisant parfois déborder la queue sur le trottoir ? En fait, il y a une pharmacie à cet emplacement depuis 1860. En 1877, M. Racsol, propriétaire de l'immeuble et pharmacien, le fait reconstruire. Pour cela, il fait appel à l'architecte Alexandre Laffon, auteur de nombreux immeubles à Toulouse dans les années 1860-1870, mais également de l'église de Lardenne et de l'école normale avenue de Muret IUFM, aujourd'hui École supérieure du professorat et de l'éducation. Pour M. Rascol, Alexandre Laffon conçoit un édifice à l'architecture typique de la bourgeoisie de la IIIe République. Sa forme générale est héritée du modèle haussmannien avec une hiérarchisation des niveaux rez-de-chaussée surmonté par un entresol, un balcon filant à l'étage noble au 1er étage, des balconnets au second et de simple garde-corps au 3e étage. Cependant, ce modèle rigoureux est atténué par des ouvertures aux formes variées, une place plus importante laissée au décor et un traitement de l'angle différent, mis en valeur ici par les pilastres et la fenêtre jumelée du dernier niveau. Sur l'élévation conservée aux Archives municipales 64 Fi 947, Alexandre Laffon avait prévu des colonnes engagées ornées d'un chapiteau corinthien, elles ont finalement été remplacées par des pilastres plus simples, en léger relief. Si vous cliquez sur le lien et zoomez dans l'image, vous remarquerez également sur ce plan l'enseigne de la pharmacie Rascol, ainsi qu'un pot à pharmacie qui orne la corniche de l'entrée. Château du Calquet. Élévation nord-est. Photo Friquart, Louise-Emmanuelle. Ville de Toulouse ; Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20103100055NUCA, 2010. La cartographie à visée fiscale l'école nationale du cadastre septembre 2015 Dans les pays de taille réelle, c'est à dire dans lesquels l'impôt est assujetti non à la qualité de la personne mais est fonction de ses possessions foncières, les communes établissent des cadastres, appelés compoix dans le midi. Ces registres répertorient chaque parcelle, bâtie ou non bâtie, le nom de son propriétaire et la somme lui étant allivrée. Les plans accompagnant les compoix sont rares avant le 18e siècle, n'étant pas obligatoires et d'un coût prohibitif. Toulouse a la particularité de posséder l'un des plus anciens cadastres pourvu à la fois de registres les matrices et de plans, le cadastre de 1680. Utilisé pendant plus d'un siècle 1680-1795, il sera remplacé par le cadastre Grandvoinet puis par le cadastre napoléonien en 1830. La rédaction de ces documents engendre de nombreuses querelles et controverses, certains s'estimant lésés et pointant des erreurs d'arpentage en leur défaveur. Pour éviter ces désagréments, la formation des agents du cadastre est assuré depuis 1958 par l'école nationale du cadastre basée à Toulouse, aujourd'hui devenue un établissement de l'école nationale des finances publiques, ayant toujours pour mission de former les fonctionnaires destinés à exercer des missions cadastrales. Cette école est logée depuis sa création dans le quartier de Lardenne, au château du Calquet. Cette vaste demeure garde des traces du château du 17e siècle, élevé par la famille Carquet. Ainsi, la clé d'une porte à l'encadrement de brique et pierre porte l''inscription latine hic ure, hic seca, modo in eternum parcas » ici brûle, ici tranche, pourvu que tu me pardonnes dans l'éternité », devise qui n'est bien sûr pas appliquée par les futurs agents du cadastre, disposant des outils informatiques et photogrammétriques les plus modernes. L'édifice est remanié au 18e siècle, mais c'est surtout le 19e siècle qui lui donne son apparence actuelle le château est alors surmonté d'un toit à longs pans brisés percé de lucarnes, l'entrée précédée d'un porche à balustrade et les tours coiffées d'un toit en poivrière. Détail du groupe sculpté, la figure de Goudouli. Phot. Krispin, Laure ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2003, IVR73_03310095NUCA. Noirigat de Tolosa, me plai de mantenir son lengatge bel... » juillet-août 2015 Nourrisson de Toulouse, il me plaît de conserver son beau langage... » Ainsi s'exprime Pierre Goudoulin ou Peire Goudouli dans le Ramelet moundi Prumiero Floureto, 1617, traduction de Rober Lafont. Grâce à ses œuvres poétiques, ce troubadour du 17e siècle fait entrer l'occitan de Toulouse, le parler des rues et des places publiques, dans la grande littérature occitane et l'érige dans la plus haute tradition littéraire européenne. Les édiles toulousains de la fin du 19e siècle, avides de célébrer les gloires locales – célébration qui atteindra son paroxysme dans la réalisation de la salle des Illustres -, lancent une série de commandes commémorant les poètes de langue d'Oc ; les monuments à Vestrepain et Auguste Fourès sont ainsi inaugurés en 1898, et c'est en 1894 qu'ils commandent aux sculpteurs Alexandre Falguière et Antonin Mercié un monument en l'hommage du poète Peire Goudouli. Les sculpteurs, aidés de l'architecte Paul Pujol, conçoivent un groupe en marbre prenant place au milieu d'un bassin. L'eau doit rappeler la Garonne, incarnée par la nymphe couchée aux pieds du poète, inspiratrice de son œuvre. Assis sur un rocher, Goudouli contemple la ville qui l'a vu naître, dans une attitude simple et détendue. Le monument ne sera finalement inauguré qu'en 1908, le projet étant retardé par la mort de Falguière en 1900. Pour en savoir plus, retrouvez la notice architecturale de la fontaine Goudouli sur Urban-Hist. Elévation antérieure, détail du pignon fronton. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2015, Le courage de dire non… le Commissaire Philippe juin 2015 Au 22 de l'ancienne rue Leyde, une maison se distingue par son style mêlant les influences de l'Art Nouveau et de l'architecture flamande. En effet, modeste par sa taille -seulement deux travées-, elle présente une élévation dissymétrique couronnée partiellement par un pignon chantourné. Son programme ornemental très riche s'exprime dans des techniques artistiques variées comme la céramique, la sculpture, la ferronnerie et le vitrail. Le vocabulaire employé fait référence à la nature. S'épanouissent ainsi iris, pavots, tournesol et violettes au dessus desquelles volettent des papillons. Outre sa qualité architecturale, qui lui vaut une protection dans le Plan Local d'Urbanisme, cette maison est liée à la grande histoire par l'intermédiaire d'un de ses habitants le commissaire Philippe fusillé par les Allemands le 1er avril 1944 pour ses actes de résistance. Jean Philippe, nommé commissaire du 7e arrondissement arrive à Toulouse au début des années 1940. Parallèlement, il s'engage dans la Résistance et assure la direction du réseau Alliance » pour les départements du sud-ouest. Refusant de livrer à l'occupant la liste des juifs de sa circonscription, il démissionne de son poste le 15 janvier 1943, et entre dans la clandestinité. Il est arrêté 15 jours plus tard par la Gestapo. A titre posthume, le commissaire Philippe est promu capitaine et décoré de la Légion d'honneur et de la Médaille de la Résistance. En 1947, pour sauvegarder sa mémoire, la Ville de Toulouse donne son nom à la rue Leyde. Et depuis le 2 janvier 1995, le nom du commissaire Jean Philippe s'est ajouté à la liste des Justes parmi les Nations titre décerné l'État d'Israël pour avoir sauver des juifs lors de la seconde guerre mondiale. Vue du n°1 rue de l'Aspin. Phot. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, 2014, IVC31555_20143100731NUCA. L'autoconstruction ou l'histoire d'un lotissement de Castors mai 2015 - Le castor, ce rongeur semi-aquatique à queue plate, a donné son nom au mouvement d'autoconstruction qui se développe en France après la seconde guerre mondiale. Sa capacité à construire son habitat à l'aide de morceaux de bois en utilisant ses dents comme outil, dans un savant assemblage auquel se mêlent de la terre et des branchages, en a fait le symbole de ces associations. Le manque de moyens financiers des autoconstructeurs est pallié par leur travail sur les chantiers, effectué pendant leur temps de loisirs. Ces constructions modestes, destinées à l'origine à la classe ouvrière, peuvent dans certains cas relever d'une grande inventivité et d'une qualité architecturale certaine. A Toulouse, le lotissement des Castors des Ponts-et-Chaussées, situé dans le quartier de Bagatelle, appartient à cette catégorie. Ses plans sont signés des architectes Viatgé, Castaing, Labat et Debeaux et datés du 27 mai 1953 dossier 579 W 682. Elévations, plan et coupe d'un F4. P. VIatgé, F. Castaing, A. Labat, P. Debeaux, 1953. Ville de Toulouse, Archives municipales, 579 W 682. Les maisons, allant du F3 au F6 sont disposées de part et d'autre de la rue de Saint-Gaudens. Elle sont placées en quinconce, leur façade principale orientée au sud-est est perpendiculaire à la rue, dans le but de rationaliser au mieux l'espace et faire rentrer le maximum de maisons dans le lotissement. L'avant-corps devant chaque façade ménage une loggia protégée par le toit à un pan qui se poursuit tout le long, jusqu'à un pilier en appareil irrégulier de pierre. L'animation de la façade est également produite par la partie du mur après l'avant-corps traité dans le même appareil irrégulier de pierre et le banc en béton inclus dans la façade. Les murets reprenant l'appareil de pierre des piliers ajoute à l'homogénéité de l'ensemble. On retrouve dans ce lotissement certaines des caractéristiques architecturales utilisées par Fabien Castaing dans ses villas construites de 1945 à 1975 pilier soutenant un auvent et créant une loggia, toit à un pan… Le lotissement des Castors des Ponts-et-Chaussées s'inscrit dans le mouvement de l'architecture moderne à Toulouse. Le bassin d'été longeant le bâtiment de la piscine couverte, Peiré, Jean-François, 1977 c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, 773632813129. Le parc des Sports avril 2015 Entre 1920 et 1940, de nouveaux équipements urbains voient le jour à Toulouse des toilettes publiques sont aménagées dans les endroits les plus fréquentés, des lavoirs et des bains-douches sont installés dans les nouveaux quartiers. Le Parc municipal d'Hygiène et des Sports est créé pour répondre à ces nouvelles exigences hygiénistes. Ses objectifs sont inscrits dans la délibération municipale de 1931 entérinant le projet Air, Eau, Lumière, éléments indispensables pour lutter efficacement contre la maladie et donner au corps la robustesse et la grâce ». Malgré une campagne de presse qui s'oppose au projet, jugé trop grandiose et trop coûteux pour le contribuable, la municipalité décide de construire un ensemble sportif complet cours de tennis, terrain de basket-ball, fronton pour la pelote, terrains de boules et surtout un stadium, grand stade de compétition contenant un terrain de foot, des pistes d'athlétisme et de cyclisme entourées de tribunes. Les travaux s'échelonnent sur de nombreuses années mais le succès est immédiat dès la première année, la piscine enregistre 5 000 entrées par jour. Elle se compose d'un bassin d'été et d'un bassin d'hiver traité chacun dans des styles différents par l'architecte municipal Jean Montariol. La piscine d'été a été conçue comme une plage naturelle l'eau affleure des bancs de sable fin ; une cascade coule d'une rocaille. Tous ces éléments concourent à donner un aspect pittoresque au lieu, s'opposant au bâtiment de la piscine couverte et de la salle des fêtes qui présente une architecture monumentale où les lignes droites de l'Art déco amènent rigueur et solennité. Les bâtiments ont été protégés au titre des Monuments Historiques en 1993. Le bassin d'été et sa cascade, détail. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, 2011. Ville de Toulouse ; Inventaire général, Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20133100814NUCA. ORTF, tour hertzienne. Poitou, Philippe c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, 2004, IVR73_04310057NUCA. La tour de l'ORTF février-mars 2015 Après Jacques Chancel disparu à la fin de l'année 2014, c'est la voix de José Artur qui s'est définitivement éteinte ce 24 janvier. Ces deux figures de l'ORTF ont accompagné les transformations de la Radiodiffusion française RDF, née en 1945, devenue l'Office de radiodiffusion-télévision française en 1949 et démantelée en 1974. A Toulouse, les activités de l'ORTF, disséminées un peu partout dans la ville, sont regroupées dans un bâtiment sur un terrain de la ZUP du Mirail, construit entre 1969 et 1972. Louis de Hoÿm de Marien est l'auteur des plans de ce bâtiment. Premier grand prix de Rome et architecte en chef des bâtiments et palais nationaux, il dirige une importante agence d'architecture à Paris avec laquelle il participe au chantier de la tour Montparnasse. A Toulouse, il construit le bâtiment de la cité administrative avec Paul de Noyers 1960 et dirige notamment les travaux de la place Occitane 1969-1971. La maison de l'ORTF s'élève sur quatre niveaux un sous-sol et deux étages carrés dominés par la tour hertzienne de 30 mètres de haut portant aujourd'hui le logo de France 3 Sud. Le bâtiment principal se compose de deux parties, l'une s'organisant autour du grand patio central, l'autre autour du grand plateau de télévision. De forme rectangulaire, il est rythmé par les lignes horizontales des bandeaux de béton enduit et des bandeaux vitrés disposés en alternance. Le béton est ici traité à l'image d'un refend continu, créant de nouvelles lignes horizontales. Les surfaces de béton s'élevant en hauteur sont quant à elles traitées avec des lignes verticales, créant un contraste avec les horizontales. Aujourd'hui, la tour de l'ORTF est devenue un repère dans le paysage toulousain, en contrepoint à la tour du château de la Cépière situé juste à côté. Météo-France, photographie N&B, 13 x 18 cm, après1980. Archives municipales, 2 Fi 1906. Le 22 décembre 1972, le Gouvernement décide le regroupement à Toulouse des services centraux de la météo disséminés dans la région parisienne. janvier 2015 L'année suivante, un concours est lancé pour désigner l'architecte chargé d'établir le projet des bâtiments nécessaires pour accueillir les différents services la direction de la météorologie nationale, le service de la météorologie métropolitaine, l'établissement d'études et de recherches météorologiques, l'école nationale de la météorologie et le centre technique du matériel. L'équipe lauréate du concours est désignée en juin 1975 il s'agit de l'agence de René Viguier. Entre-temps, une cérémonie de la pose de la première pierre a été organisée en juin 1977 en présence du premier ministre Raymond Barre. L'école s'implante sur le site en 1982 comme la majorité des autres services. De nouveaux bâtiments ont été depuis construits sur le site de Météo-France qui s'étend sur plus de 45 hectares à l'ouest du quartier Basso-Cambo. Ancienne gare des accélérés du port Saint-Sauveur, actuellement immeuble, 16 allée Paul-Sabatier. Friquart, Louise-Emmanuelle, 2010 c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20103100834NUCA. La gare des accélérés » du Port Saint-Sauveur décembre 2014 A Toulouse, le Bureau des accélérés et de la barque de poste est construit en 1836 le long du port Saint-Sauveur. Il s'agit d'un édifice ouvert par sept arcades sur un vaste débarcadère couvert à l'origine d'une galerie de bois. En 1849, lors de la séparation entre la sous-direction des transports et celle de la barque de poste, le bâtiment doit être agrandi afin d'abriter un logement pour le nouveau directeur ; le bureau de la barque de poste, avec sa gare pour les barques, est alors séparé de celui des accélérés et transporté sur le rive droite, à côté du pont Saint-Sauveur. Cependant le service des Accélérés disparaît dès 1858, rendu obsolète par les performances du chemin de fer. La gare d'eau », comme elle est parfois appelée, disparaît presque totalement en 1955, lors de la construction d'un immeuble sur son emplacement ; seul le rez-de-chaussée percé d'arcades rappelle son souvenir. Canal du Midi, port Saint-Sauveur. Vers 1950, Au 1er plan à gauche, un entrepôt du canal du Midi ; à l'arrière, une partie de l'ancienne gare des accélérés. Carte postale N&B, Elfe, Labouche Frères. Archives municipales de Toulouse, 9 Fi 6320. Caisse d'Épargne, 42 rue du Languedoc. Élévation antérieure, partie réaménagée entre 2012 et 2014. Friquart, Louise-Emmanuelle ; Krispin, Laure, 2014. c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20143101274NUCA. L'argent n'a pas d'odeur... novembre 2014 La Caisse d'épargne, premier organisme de dépôt ouvert aux travailleurs modestes est fondée à Paris en 1818. Tout au long du 19e siècle, elle se développe et ouvre des succursales un peu partout en France, marquant de son empreinte les paysages urbains par des édifices de plus en plus prestigieux au fur et à mesure que croît sa richesse. A l'instar des autres banques qui se multiplient au même moment, l'opulence des bâtiments doit rassurer les épargnants. A Toulouse, la succursale de la Caisse d'épargne est implantée depuis 1880 dans un immeuble construit par l'architecte Henri Bach rue Riguepels. La démolition de cet îlot au début du 20e siècle dans le cadre du dégagement de la cathédrale Saint-Etienne, entraîne son déménagement dans un édifice construit en 1905 sur les plans de de l'architecte Joseph Gilet. S'élevant sur la rue du Languedoc, à la suite de la percée haussmannienne de la rue d'Alsace-Lorraine, elle montre fièrement son architecture de pierre de taille, son toit à pans brisés en ardoise coiffé à l'angle d'un dôme ouvragé et son décor éclectique, mélange de néo-classique, de baroque et d'art nouveau. L'édifice vient récemment d'être entièrement réaménagé sur les plans de l'architecte Pierre-Louis Taillandier. Si l'on peut regretter l'évidement complet du bâtiment, force est de constater que les façades vitrées recouvertes de brise-soleils métalliques de l'artiste plasticien toulousain Gérard Tiné, créent un heureux mariage avec l'architecture haussmannienne du début du 20e siècle. Pour en savoir plus, sur Urban-Hist, renseigner "Caisse d'Eparne" dans la barre recherche, le second résultat est le bon. 4 rue du Canon-d'Arcole, élévation antérieure. Noé-Dufour, Annie, 1996 c inventaire général Région Midi-Pyrénées, INV1496310927ZA. Sur un air de tango La maison de Carlos Gardel septembre 2014 Quand on entend le mot tango, on pense tout de suite à l'Argentine, aux bals populaires de Buenos Aires ou de Montevideo... Pourtant Toulouse est un lieu de pèlerinage pour les amoureux de tango du monde entier. Au n° 4 de la rue du Canon-d'Arcole, à proximité du boulevard Lascrosses, se trouve un immeuble qui dresse sa façade de brique en partie enduite face au complexe immobilier des années 1980 de la ZAC de Compans. Une plaque de marbre à droite de l'entrée rappelle le souvenir du célèbre chanteur de tango, Carlos Gardel, qui y aurait passé ses premières années avant de s'envoler vers l'Argentine avec sa mère et connaître une gloire internationale dans les années 1920. Édifié dans la seconde moitié du 19e siècle, cet immeuble est caractéristique de l'architecture des faubourgs toulousains qui se développent à ce moment là une élévation symétrique à cinq travées, sur deux étages, et un comble à surcroît couronné d'une frise d'antéfixe en terre cuite. La travée centrale accueille la porte d'entrée, mise en valeur par un balconnet aux étages. Au-delà des polémiques et des revendications sur le lieu de naissance du chanteur, cet édifice, représentatif de l'architecture toulousaine de la fin du 19e siècle, est aujourd'hui un lieu de mémoire et protégé pour ces deux raisons dans le plan local d'Urbanisme. Pour en savoir plus Urban-Hist si le lien ne fonctionne pas, aller dans et renseigner "Carlos" dans la barre recherche, le premier résultat est le bon. Caserne Pérignon et cinéma Pérignon. Vers 1930. Carte postale NB, Labouche Frères, 9 x 14 cm. Archives municipales de Toulouse, 9 Fi 4456. Ensemble du bâtiment depuis le sud. c Ville de Toulouse c Inventaire général Région Midi-Pyrénées. Friquart Louise-Emmanuelle ; Krispin Laure, 2014. IVC31555_20143100669NUCA. Les petites salles juillet - août 2014 A côté des temples du cinéma qu'ont pu être les Variétés actuel UGC, le Gaumont Palace actuel Gaumont place Wilson ou encore le Trianon boulevard de Strasbourg, disparu, il existait dans les années 1930 à Toulouse, comme d'ailleurs dans n'importe quelle ville de province, une multitude de petites salles de quartier. A ses débuts, le cinéma ne possède pas de lieu attitré. Les films sont projetés par des forains dans les cafés, ou dans d'autres endroits convertis pour l'occasion en salle de projection, un drap blanc servant d'écran. Peu à peu, l'engouement est tel que des lieux spécifiques sont créés. Il s'agit la plupart du temps d'installer les cinémas dans des immeubles existants ou dans d'anciennes salles de spectacle aménagées pour la projection. C'est le cas de l'American Cosmograph, actuel cinéma Utopia, l'un des tout premiers cinémas toulousains fonctionnant à partir de 1909, installé dans une ancienne salle de spectacle dont les débuts remontent au 17e siècle. Le Royal, 49 rue d'Alsace-Lorraine, aujourd'hui disparu, était pour sa part établi dans un immeuble de la fin du 19e siècle dès 1906. Quant aux Variétés, construit en 1935 sur les plans de l'architecte Robert Armandary, il conserve sa double vocation de cinéma et de théâtre pendant longtemps. Au-delà du centre-ville, on ne compte pas moins de dix-huit cinémas de quartier en 1937 ; en 1977, ils ne sont plus que cinq. L'avènement de la télévision dans les années 1970 marque le déclin des salles obscures et la fermeture de nombreux cinémas. Le cinéma Pérignon, édifié face à la caserne du même nom, fait partie des cinémas de quartier qui ont aujourd'hui presque totalement disparu. Il apparaît dans les Annuaires en 1924 pour fermer définitivement ses portes en 1984. Il semble qu'il s'agisse là d'un édifice construit dès l'origine pour être un cinéma il existe aux Archives la mention d'une demande d'autorisation pour la construction d'un cinéma avenue Niel, aujourd'hui avenue Louis-Blériot, déposée au bureau municipal de l'hygiène en 1922 par M. Bonaventure et l'entrepreneur Buffa. En 1949, il fait l'objet d'aménagements par la construction d'un bâtiment qui lui est accolé, servant d'habitation à l'étage et abritant le hall d'entrée et les sorties du cinéma au rez-de-chaussée. Aujourd'hui, la halle en pan de béton armé construite au début des années 1920 est toujours en place et servait jusqu'à il y a peu d'atelier photographique. Pour en savoir plus voir la notice de l'édifice sur Urban-Hist. Monument à Vestrepain. Friquart, Louise-Emmanuelle, Krispin, Laure, 2014. c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20143100646NUCA_P. En rentrant du bal lors de ces douces soirées du mois de juin, n'oubliez pas votre soulier de vers… juin 2014 C'est en effet en vers que s'exprimait le poète cordonnier Vestrepain pour chanter la vie quotidienne des Toulousains, tout en confectionnant des chaussures et autres bottines dans sa boutique de la rue de la Pomme. Né en 1809, Louis Vestrepain fait partie de ces poètes ouvriers qui remirent à l'honneur la langue d'Oc, à l'instar de Jasmin, coiffeur agenais dont les vers sont loués par Lamartine, Sainte-Beuve ou Victor-Hugo. La statue de Vestrepain se dresse dans le jardin du Grand-Rond. Le poète y est représenté debout, en habits de travail, les manches de sa chemise retroussées, son tablier noué au-dessous de son ventre rebondi. Derrière lui, un tabouret à moitié renversé, comme s'il venait juste de se lever de façon un peu brusque de sa table de travail, pour déclamer des vers ou entonner une chanson. Cette œuvre pittoresque est réalisée en 1898 par le sculpteur Antonin Mercié et installée au square du musée des Augustins ; conçue pour être provisoire, elle se détériore vite. En 1921, la municipalité en commande une copie au sculpteur Henry Parayre. Depuis 1967, elle est placée au Grand-Rond, à la place du monument à Auguste Fourès, autre poète languedocien, œuvre disparue lors de l'Occupation allemande. Pour en savoir plus, consultez la notice inventaire sur Urban-Hist. Tête de Renée Aspe. Friquart, Louise-Emmanuelle, Krispin, Laure. c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, 20143100592NUCA. Le buste de Renée Aspe dans le quartier Saint-Georges rare hommage toulousain à une femme mai 2014 Les femmes sont peu célébrées dans la ville de Toulouse... Elles sont pourtant bien présentes sur les monuments, les groupes sculptés ou les fontaines, mais le plus souvent en tant qu'allégories. La femme est alors la personnification de la ville elle-même, couronnée de tours monument au morts de la guerre de 1870 ou en costume de paysanne sculpture de Labatut à la fontaine Boulbonne ou encore au travers de la figure de la Garonne fontaine à Goudouli ou de Clémence Isaure fontaine de la Concorde. Cependant, au détour d'une petite rue du quartier Saint-Georges, on peut voir la commémoration d'une toulousaine, peintre, née à Toulouse en 1922 et disparue en 1969. Elève d'Edouard Bouillière à l'école des Beaux-Arts de Toulouse, grand prix de New York en 1959, elle crée une peinture figurative à l'heure où la modernité passe par l'abstraction. Elle laisse des paysages, des scènes de genre ou des portraits aux contours nets, aux couleurs franches, une œuvre populaire, comme peut l'être la chanson par rapport à la grande » musique classique. Ce portrait de bronze est une oeuvre créée en 1979 à la demande de Dominique Baudis, alors maire de Toulouse. Une autre femme en est l'auteur Jacqueline Bez. D'une grande simplicité, la tête se détache sur un arrière fond décoratif de panneaux de briques disposés en patchwork en arrêtes de poisson, verticales, horizontales, briques de couleur rouge ou claire. Les traits de l'artiste sont taillés à la serpe. Le sculpteur a gommé toute féminité, sa chevelure, à peine esquissée ; la finesse de ses traits rappelle néanmoins qu'elle fut une très belle femme. Pour en savoir plus Urban-Hist si le lien ne fonctionne pas aller sur et effectuer une recherche en tapant "Renée" Élévation sur les allées Charles-de-Fitte. Garage. Poitou, Philippe, 2000. c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVR73_00310506XA Au feu les pompiers ! avril 2014 Sur les allées Charles-de-Fitte, la caserne de pompiers Jacques-Vion se distingue des immeubles environnants par un bâtiment en rez-de-chaussée couvert d'une toiture cintrée en béton. Il ne s'agit là pourtant que du garage, la caserne étant constituée de plusieurs bâtiments de service abritant l'administration, le logement des officiers, le logement des pompiers, un amphithéâtre, un gymnase, une piscine, une tour de séchage, une tour de plongée, une station service et des ateliers. L'ensemble a été conçu par l'architecte Pierre Debeaux en 1967. Membre de l'agence d'architecture des 3A créée par Fabien Castaing, Pierre Debeaux est l'un des fondateurs du mouvement moderne à Toulouse. Ainsi, les 3A réalisent l'immeuble Citroën sur le boulevard de Strasbourg, les Archives départementales le long du canal du Midi ou la cité Roguet. La caserne Vion, signée du seul Pierre Debeaux, est représentative de cette architecture moderne, dans laquelle le béton est laissé apparent, la trace des planches de coffrage créant des animations dans la matière. Le garage constitue une véritable prouesse technique l'espace de près de 30 mètres de long est entièrement dégagé et simplement soutenu par les quatre piliers de béton des angles. La tour de séchage relève également d'une grande inventivité architecturale. Cet édicule, indispensable à toute caserne de pompiers, sert à faire sécher les tuyaux après les interventions et à exécuter les exercices de sauvetage. Elle doit donc entre autre posséder des balcons, des fenêtres et une cage d'escalier. L'architecte conçoit ici une tour pentagonale dans laquelle la vis de l'escalier est formée par le poteau de l'un des angles, l'escalier passant alors à alternativement à l'intérieur et à l'extérieur de la tour. Œuvre majeure de Pierre Debeaux, la caserne Vion bénéficie d'une protection dans le Plan local d'urbanisme. Pour en savoir plus la caserne Vion sur Urban-Hist Immeuble, 10 rue Peyras. Elévation antérieure, détail c Inventaire général Région Midi-Pyrénées. Friquart Louise-Emmanuelle ; Krispin Laure, 2005. IVR73_20053100544NUCA. Le rouge de la céramique architecturale et ornementale mars 2014 Colonnes, pilastres, cordons moulurés, consoles… ce vocabulaire architectural hérité de l'Antiquité classique connaît une ferveur sans précédent au 19e siècle à Toulouse. Jusqu'alors, ces ornements architecturaux sont soit sculptés en pierre, luxe incomparable, soit taillés dans la brique, ce qui nécessite néanmoins une main d'œuvre qualifiée et un surcoût pour le maître d'ouvrage. Les progrès techniques du début du 19e siècle vont permettre une production en série de ces éléments de façade et les mettre à la portée de tous. En 1831, Auguste Virebent dépose un brevet pour un procédé permettant d'exécuter la découpe des briques de façon mécanique avant cuisson, appelé plinthotomie. Cette innovation permet d'éviter le travail de découpe et de sculpture sur le chantier, diminuant ainsi les temps et les coûts de fabrication des éléments architecturaux bandeaux, corniches, encadrements de fenêtres, pilastres, colonnes…. A côté de cette production de céramique architecturale, la fabrique inonde le marché toulousain d'ornements moulés en série frises, chapiteaux, statues viennent parer les façades des immeubles. L'immeuble du 10 rue Peyras est représentatif de cette mécanisation » de l'architecture on y trouve des pilastres colossaux, des colonnes, des moulures portant un motif de cordes ou d'oves. Les tympans des fenêtres sont pourvus d'ornements moulés des bustes en haut relief dont les modèles proviennent de l'hôtel du Vieux-Raisin. Selon les époques, les élévations de brique sont recouvertes d'un enduit blanc leur donnant l'aspect de la pierre ou simplement badigeonnées, laissant apparaître le rouge dans toutes ses nuances, de l'écarlate au rose qui deviendra la couleur symbolique de la ville. Les ornements architecturaux animent la brique, créent des reliefs, des pleins et des vides qui rythment les façades et accrochent l'œil. Pour en savoir plus Urban-Hist Cadran solaire situé à l'angle des rues d'Ozenne et de la Pléau. Phot. Louise-Emmanuelle c Ville de Toulouse ; c Inventaire général Région Midi-Pyrénées, IVC31555_20143100080NUCA. Tenir le compte du temps qui passe... Depuis toujours, l'homme a cherché à mesurer le temps grâce, notamment, au mouvement du soleil rythmant son existence. février 2014 Le cadran solaire apparu dans l'Égypte ancienne a vu son fonctionnement et sa précision s'améliorer au fils des siècles, amenant au final une précision comparable aux horloges. Toulouse possède encore un certain nombre de cadrans solaires accrochés aux murs de ses édifices dont les plus anciens semblent dater du 18e siècle. C'est pourtant un mécanisme portant la date de 1955 qui a retenu aujourd'hui notre attention. Visible par tous, il est situé à l'angle des rue Ozenne et de la Pléau. Cadran solaire vertical, il est de type méridional, c'est-à -dire orienté plein sud, donnant l'heure entre 6h00 et 18h00. Il a été installé sur le second corps de bâtiment de bureaux réalisé pour l'agrandissement de la Caisse d'Épargne selon les plans de l'architecte Jean Valette. Ces adjonctions sont venues compléter les vestiges de l'ancien hôtel Dahus ou de Tournoer partiellement démoli lors du percement de la rue Ozenne au début du 20e siècle. En savoir plus Hôtel Dahus sur Urban-Hist. Apothicairerie du Collège des Jésuites ; conservée au musée Paul Dupuy dans une salle du rez-de-chaussée. Photographie couleur, STC, Toulouse. Archives municipales de Toulouse, 1 Fi 1015. La santé dans les placards l'ancienne pharmacie du Collège des Jésuites. Les visiteurs du musée Paul-Dupuy ont le plaisir admirer un magnifique mobilier de bois du 17e siècle rassemblant les remèdes indispensables à une bonne santé. janvier 2014 Ces meubles d'apothicaire étaient à l'origine disposés dans l'hôtel Bernuys. Cette demeure fut construite en 1530 par Nicolas Bachelier pour Louis de Bernuys, créancier du royal prisonnier de Pavie, François Ier. Cet hôtel devenu propriété de la Ville en 1566, est cédé par les Capitouls aux Jésuites afin qu'ils puissent y dispenser leurs enseignements. Les religieux dotèrent le collège d'ouvrage de pharmacopée et de nombreux remèdes médicaux. Afin de conserver ces derniers, l'édification d'une apothicairerie était nécessaire. La découverte de baux à besognes a permis d'attribuer cet ensemble mobilier à l'ébéniste Louis Behori en 1632, ainsi qu'à son collègue Jean Escoubé qui la paracheva en 1663. Lors de l'expulsion de France des Jésuites ordonné par le roi en 1764, le mobilier fut menacé de disparition. Il est racheté grâce au zèle de deux apothicaires jésuites qui purent compter sur le soutien du corps médical et pharmaceutique toulousain. Cependant ces deux jésuites, dans l'incapacité juridique de pouvoir exercer leur profession, la cédèrent à un civil, Vidailhon, qui la transféra au 14 de l'actuelle rue Cujas. A la toute fin du 19e siècle, l'amateur et collectionneur d'art Paul Dupuy put acheter la pharmacie aux enchères afin de la remettre en état et l'exposer avec ses collections dans l'hôtel de Besson. Lors de ces enchères, la Ville acquis un magnifique vase à thériaque en étain pour le compte du musée Saint-Raymond. Cet imposant récipient du 17e siècle de 45 litres contenait un célèbre contrepoison qui pouvait être préparé avec plus d'une soixantaine d'ingrédients différents notamment de l'opium. Lors de la répartition des collections de la Ville en 1949, le vase fait son retour auprès des siens au sein du musée Paul-Dupuy, devenu musée municipal l'année précédente. Cette pièce exceptionnelle est exposée devant la pharmacie des Jésuites. Une coïncidence intéressante place le musée Paul-Dupuy à quelques pas de la plus ancienne pharmacie toulousaine encore en activité, rue Ozenne. A découvrir sur Urban-Hist.
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La République ne déboulonnera pas de statues. » Ainsi parlait Emmanuel Macron en juin dernier, en plein débat sur la mémoire, dans le sillage de l'affaire Georges Floyd. Six mois plus tard, le chef de l'Etat ménage davantage la chèvre et le chou. Il y a toute une part de notre histoire collective qui n’est pas représentée, et il y a toute une part de notre histoire qui parle à notre jeunesse qui est noire .. maghrébine et qui a ses héros, simplement on ne les a pas reconnus, on ne leur a pas donné une place » déclarait-il sur Brut le 4 y remédier, un comité scientifique s'attache à recueillir des noms issus de la diversitépour alimenter un recueil qui sera accessible par tous les citoyens y compris les élus des collectivités locales gratuitement via un site internet dédié » indique le ministère de la ville. Qu'en pensent les décisionnaires… c’est-à -dire les maires ?Qui décide du nom des rues ?D'une commune à l'autre, le processus pour baptiser ou débaptiser une rue reste sensiblement le même. Chez nous, les habitants peuvent envoyer des demandes à une commission des noms de rues qui statue sur dossier » explique l'ancien maire de Quimper, Ludovic Jolivet. À Saint-Mammès Seine-et-Marne, l'édile Joël Surier sollicite au préalable tous les agents de la mairie. C'est après avoir perçu un certain engouement de la population autour du projet, que je décide de le porter jusqu'au conseil municipal. » Exemple pour une école qui a changé d'identité Elle a pris le nom d'un ancien maire de la ville qui est beaucoup intervenu auprès de cette école maternelle, et nous lui rendons hommageainsi » Saint-Germain-en-Laye Yvelines, plusieurs associations font remonter les propositions à la mairie. Le maire Arnaud Péricard dit s'entourer de quelques élus, d’habitants et historiens de la ville » afin de sentir si l'idée vaut le coup d'être menée » avant de la les municipalités prennent des décisions consensuelles pour éviter les c'est compliquéLes municipalités que Marianne a questionnées ne sont guère convaincues par l'initiative présidentielle. Débaptiser Diderot ou Camus pour quelqu’un d’autre, ça peut attirer les partis pris communautaires » s’inquiète Joël Surrier. Plus sévère encore, Ludovic Jolivet juge À travers ce mécanisme on veut oublier l’histoire en déboulonnant, c’est l’esprit de l’immédiateté. »À ces réticences s'ajoutent celles, quasi systématiques des résidents, qui doivent changer toutes leurs coordonnées administratives si le nom de leur rue vient à Nicolas Ofenstadt, maître de conférences HDR à l'Université de Paris-I Il arrive que les actions de destructions provoquent aussi des rancœurs et du ressentiment on le voit par exemple pour certains monuments emblématiques de l’ex-RDA. On peut aussi apaiser sans déboulonner ou débaptiser, par exemple en rajoutant, un autre monument ou une autre rue, en faisant jouer des contrepoints, par exemple avec une œuvre d’art. »Cette volonté de changer les noms se perçoit davantage dans des villes portuaires françaises marquées par l'esclavage. À Bordeaux, l'organisation Mémoires et Partages fût le fer de lance du combat pour débaptiser le racisme ». Mais pour l'écrivain Karfa Diallo, il vaut mieux instruire l'histoire que rebaptiser des symboles. » Il voit cependant d'un bon œil l'annonce gouvernementale qui pourrait favoriser l'intégration et permettrait d'équilibrer l'histoire de manière symbolique. »À Villiers-le-Bel Val-d’Oise, c'est un hôpital qui a changé de nom. Il portait auparavant celui de Charles Richet, un ancien prix Nobel qui était également l'auteur d’ouvrages marqués par une pensée eugéniste et raciste. À la demande des habitants, nous avons milité auprès de l'APHP pour changer le nom de cet hôpital » explique un porte-parole de la mairie. Le nom de Adélaïde-Hautval, ancienne médecin et résistante, a été nouveaux noms ?De nombreuses mairies baptisent de nouvelles structures en répondant à une volonté de féminiser davantage l'espace public. Seulement 10 % des bâtiments et rues ont des noms féminins, changer cela est mon premier combat » explique Arnaud Péricard, à démarche à Brest Nous avons déjà intégré cette mécanique au sein de commissions paritaires » nous indiquent les services de la conseil de Paris, depuis 2014, la proportion de voies parisiennes portant le nom d'une femme a doublé, atteignant 12 % aujourd'hui. Nous n'avons pas attendu que le gouvernement lance quoi que ce soit pour commencer le travail, notamment sur les personnages féminins. Nous ne rebaptisons jamais, mais nommons de nouveaux lieux » explique Laurence Patrice, adjointe à la froid pour l'initiative présidentiellePour certains élus, l'initiative d'Emmanuel Macron ressemble donc à une forme d'ingérence. À Saint-Germain-en-Laye, Arnaud Péricard reconnaît que porter à la connaissance collective des gens issus de la diversité qui ont eu des carrières, des parcours atypiques est une bonne chose. »​​​ ​​Dans le même temps, il revendique la souveraineté de sa municipalité. Chaque maire est libre de faire ce qu’il souhaite ! Je n’ai pas envie de me voir imposer quoi que ce soit. »Un sentiment que partage l'ancien maire de Quimper. Je pense que les élus sont suffisamment capables de comprendre l’actualité nationale, internationale pour choisir eux-mêmes le nom des rues. »À LIRE AUSSI Comment l'Histoire a façonné les noms des artères et places parisiennes
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