Cest pour cette raison que lâart de sâaccepter soi-mĂȘme consiste, en grande partie, Ă se connaitre soi-mĂȘme. Pour ĂȘtre tolĂ©rant envers soi-mĂȘme, nous devons comprendre
La conscience est un pouvoir de reprĂ©sentation permettant Ă l'homme d'avoir la connaissance des choses et de lui-mĂȘme. Il sait qu'elles existent et il a la connaissance immĂ©diate de sa propre existence ainsi que de ses Ă©tats et de ses actes. Le terme signifie Ă©tymologiquement avec la connaissance de ». La conscience est un savoir accompagnant la vie, les pensĂ©es et les actes d'une personne. C'est mĂȘme, si l'on en croit Locke, la conscience de soi qui fonde la possibilitĂ© de se savoir une seule et mĂȘme personne tout au long de sa vie. En ce sens il semble y avoir une Ă©quivalence entre la conscience de soi et la connaissance de soi. Pourtant suffit-il de s'apercevoir, de se donner la reprĂ©sentation de soi-mĂȘme pour prĂ©tendre avoir une vĂ©ritable connaissance de soi ? La notion de connaissance connote en effet l'idĂ©e d'un savoir obĂ©issant Ă une exigence de luciditĂ© et d'objectivitĂ©. ConnaĂźtre en ce sens consiste Ă dĂ©jouer les puissances trompeuses promptes Ă abuser l'esprit dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. La notion connote aussi celle d'un effort d'intelligibilitĂ©. ConnaĂźtre consiste Ă rendre raison des choses par l'intelligence des causes, celles-ci n'Ă©tant jamais donnĂ©es mais dĂ©couvertes par un exigeant travail de recherche. Si l'on donne Ă la notion de connaissance, son sens fort, il ne va donc plus du tout de soi que la conscience de soi soit une connaissance de soi. Le doute s'impose, par ailleurs, car nous faisons souvent l'expĂ©rience de l'opacitĂ© de notre ĂȘtre. Nous sommes tristes mais nous ne comprenons pas pourquoi, nous sommes traversĂ©s par un dĂ©sir mais il nous Ă©tonne. Nous soupçonnons, dans telle situation, qu'il y a en nous quantitĂ© de choses dont nous ignorons l'existence et nous dĂ©couvrons parfois dans la stupĂ©faction, l'Ă©cart existant entre l'image que nous nous faisons de nous-mĂȘmes et celle que les autres nous renvoient. Pire, nous nous surprenons Ă nous mentir et Ă mentir aux autres comme s'il Ă©tait impossible d'assumer certaines dimensions de notre ĂȘtre. Et il faut souvent la mĂ©diation d'autrui ou de certaines Ă©preuves pour nous dessiller et comprendre que nous ne sommes pas ce que nous avions l'illusion d'ĂȘtre. Il apparaĂźt donc que la conscience de soi, qui est une condition nĂ©cessaire de la connaissance de soi, n'en est pas une condition suffisante. La question est alors de savoir pourquoi il en est ainsi. Qu'est-ce qui expose la conscience de soi Ă l'illusion et la condamne souvent Ă ĂȘtre une mĂ©connaissance de soi ? Pour autant, le terme de connaissance est-il appropriĂ© pour dĂ©signer l'opĂ©ration permettant de se saisir dans son identitĂ© humaine et dans son identitĂ© personnelle ? Car le propre d'un sujet est de ne pas avoir la consistance et la permanence des objets. Si la connaissance implique des procĂ©dures d'objectivation, n'est-elle pas par principe condamnĂ©e Ă manquer l'identitĂ© d'un sujet ? Et qu'est-ce que le sujet ou le moi en dehors de la conscience qu'il a de lui-mĂȘme ? Une fiction peut-ĂȘtre comme le montre Hume, auquel cas la conscience de soi n'aurait pas d'objet et si elle en a un, elle est disqualifiĂ©e par la rĂ©flexion prĂ©cĂ©dente dans toute prĂ©tention Ă l'objectivitĂ©. Alors faut-il renoncer Ă la connaissance de soi-mĂȘme ou bien faut-il comprendre que l'identitĂ© humaine et l'identitĂ© personnelle sont plus un projet qu'une donnĂ©e ; une dĂ©cision qu'un ĂȘtre ; une destinĂ©e qu'un destin? Si c'est bien ainsi qu'il faut interprĂ©ter le connais-toi toi-mĂȘme » socratique, cela signifie que seule la conscience d'ĂȘtre un esprit ou une libertĂ© est une vĂ©ritable connaissance de soi. Mais cette connaissance est une tĂąche Ă assumer, non le savoir objectif d'un supposĂ© objet. I La conscience de soi est une connaissance immĂ©diate de soi-mĂȘme et du monde. La conscience est la modalitĂ© d'existence de l'ĂȘtre humain. DĂšs que la conscience s'Ă©veille c'est le monde qui surgit avec moi et autrui situĂ©s en lui. Impossible d'Ă©chapper au savoir de sa propre existence, Ă l'intuition de ses Ă©tats et de ses actes. Je fais tel geste et mĂȘme si c'est sous une forme confuse j'en ai conscience. Je m'ennuie dans ce cours et je le sais. Certes la conscience peut ĂȘtre vague, engluĂ©e dans les automatismes, reste que dĂšs qu'il y a conscience il y a connaissance. Il y a mĂȘme sentiment d'ĂȘtre une seule et mĂȘme personne tout au long de sa vie car Ă©tant toujours prĂ©sent par la conscience Ă moi-mĂȘme, je vis la multiplicitĂ© et la diversitĂ© de mes Ă©tats comme miens. La conscience est donc une forme immĂ©diate de connaissance or une connaissance immĂ©diate peut-elle ĂȘtre une vĂ©ritable connaissance ? Sous sa forme spontanĂ©e, la conscience n'est-elle pas exposĂ©e au prĂ©jugĂ©, Ă l'illusion, Ă la naĂŻvetĂ©, aux piĂšges des fausses Ă©vidences ? Platon a pointĂ© dans l'allĂ©gorie de la caverne les risques d'un rapport au rĂ©el non mĂ©diatisĂ© par la rĂ©flexion et l'ascĂšse de notre part sensible. Le danger est toujours de confondre l'apparence des choses avec les choses elles-mĂȘmes. Par exemple, pour ce qui concerne notre question, est-il possible pour un sujet d'entretenir avec lui un rapport soucieux d'objectivitĂ© ? N'est-il pas beaucoup trop intĂ©ressĂ© Ă construire une image gratifiante de lui-mĂȘme pour ĂȘtre le meilleur placĂ© pour se connaĂźtre ? Ce soupçon invite Ă poser la question du statut de l'introspection et Ă comprendre que sans la distance de l'extĂ©rioritĂ© et de l'objectivitĂ©, il est vain de prĂ©tendre Ă une connaissance objective de quoi que ce soit. Or dans le cas de la connaissance de soi, il est impossible de disjoindre le sujet et l'objet de la connaissance. De mĂȘme, peut-il entrevoir que ce moi qu'il a conscience d'ĂȘtre est peut-ĂȘtre introuvable dĂšs lors qu'on se mĂȘle de le chercher sĂ©rieusement ? Chacun parle, en effet, spontanĂ©ment de lui comme s'il Ă©tait un ĂȘtre ayant une consistance et une permanence propres. Et les illusions intimistes sont monnaie courante. On invoque un moi profond », qui serait Ă retrouver derriĂšre les multiples visages que chacun est pour chacun comme si la personne Ă©tait quelque chose en dehors des rĂŽles sociaux qu'elle incarne, des actes qui la rĂ©vĂšlent ou des mĂ©tamorphoses qu'elle subit. Or la rĂ©flexion pascalienne sur le moi nous affranchit de cette naĂŻvetĂ©. Le moi est inassignable car tout ce qui le caractĂ©rise dans sa singularitĂ© concrĂšte est multiple, divers et pĂ©rissable. Alors pourquoi ne peut-on pas Ă©tablir l'Ă©quivalence de la conscience de soi et de la connaissance de soi ? II Une connaissance non mĂ©diatisĂ©e n'est pas une vĂ©ritable connaissance. La conscience de soi est mĂ©connaissance de soi. Ce dĂ©veloppement exige d'exploiter les thĂšmes suivants Pascal et sa critique de l'intĂ©rĂȘt ou de l'amour-propre. Pascal souligne combien la conscience immĂ©diate est investie par des affects, des dĂ©sirs, des intĂ©rĂȘts sensibles. Ses reprĂ©sentations sont construites sur d'autres exigences que le souci de la vĂ©ritĂ©. D'oĂč les images de soi que chacun construit Ă son avantage et l'hostilitĂ© Ă l'Ă©gard de tous ceux qui dĂ©rangent Narcisse dans ses aveuglements. Cf. PensĂ©e B82 Notre propre intĂ©rĂȘt est encore un merveilleux instrument pour nous crever les yeux agrĂ©ablement. Il n'est pas permis au plus Ă©quitable homme du monde d'ĂȘtre juge en sa propre cause ». PensĂ©e B 100 La nature de l'amour-propre et de ce moi humain est de n'aimer que soi et de ne considĂ©rer que soi. Mais que fera-t-il ? Il ne saurait empĂȘcher que cet objet qu'il aime ne soit plein de dĂ©fauts et de misĂšres il veut ĂȘtre grand, et il se voit petit ; il veut ĂȘtre heureux, et il se voit misĂ©rable; il veut ĂȘtre parfait, et il se voit plein d'imperfections ; il veut ĂȘtre l'objet de l'amour et de l'estime des hommes, et il voit que ses dĂ©fauts ne mĂ©ritent que leur aversion et leur mĂ©pris. Cet embarras oĂč il se trouve produit en lui la plus injuste et la plus criminelle passion qu'il soit possible de s'imaginer; car il conçoit une haine mortelle contre cette vĂ©ritĂ© qui le reprend, et qui le convainc de ses dĂ©fauts. Il dĂ©sirerait de l'anĂ©antir, et, ne pouvant la dĂ©truire en elle-mĂȘme, il la dĂ©truit, autant qu'il peut, dans sa connaissance et dans celle des autres; c'est-Ă -dire qu'il met tout son soin Ă couvrir ses dĂ©fauts et aux autres et Ă soi-mĂȘme, et qu'il ne peut souffrir qu'on les lui fasse voir, ni qu'on les voie. C'est sans doute un mal que d'ĂȘtre plein de dĂ©fauts mais c'est encore un plus grand mal que d'en ĂȘtre plein et de ne les vouloir pas reconnaĂźtre, puisque c'est ajouter encore celui d'une illusion volontaire ». Sartre et la thĂ©matique de la mauvaise foi. Mensonge Ă soi et mensonge aux autres car il est difficile d'assumer les multiples responsabilitĂ©s qui nous incombent tant dans notre facticitĂ© que dans notre transcendance. Notre libertĂ© nous angoisse et nous expose sans cesse Ă nous dĂ©fausser d'une certaine vĂ©ritĂ© de nous-mĂȘmes parce qu'elle nous dĂ©range. Rien n'est plus inaccessible Ă l'homme que la sincĂ©ritĂ© puisqu'il n'existe pas dans l'identitĂ© de soi avec soi et l'authenticitĂ© n'est pas la vertu la mieux partagĂ©e. Il y faut un courage qui fait la plupart du temps dĂ©faut. Ici, il est intĂ©ressant de pointer cette tendance si courante du sujet Ă s'identifier Ă son rĂŽle social. On pense bien sĂ»r Ă l'analyse sartrienne du garçon de cafĂ©. Il joue avec un tel sĂ©rieux son rĂŽle qu'il se prend pour un garçon de cafĂ©, qu'il confond sa personne avec son personnage. Et l'on observe que lorsque le rĂŽle est gratifiant, la personne a l'impression de "n'ĂȘtre plus rien" lorsqu'elle en est dĂ©possĂ©dĂ©e. Drame des disqualifications, de la retraite. "Dans toute carriĂšre publique, une fois que l'on a construit son personnage et que le bruit qu'il fait revient Ă son auteur et lui enseigne ce qu'il paraĂźt, celui-ci joue son personnage ou plutĂŽt son personnage le joue" ValĂ©ry MĂ©langes. Freud et le thĂšme de l'inconscient. S'il est vrai, comme l'analyse Freud, que notre psychisme est pour l'essentiel inconscient, il est clair que la conscience de soi ne peut pas ĂȘtre le moyen de se connaĂźtre. Le moi en est rĂ©duit Ă se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe en dehors de sa conscience dans sa vie psychique ». Freud montre que la luciditĂ© est barrĂ©e par principe car ce qu'il appelle inconscient, c'est l'Ă©cart entre le sens que chacun donne consciemment Ă ses faits et gestes et le sens que ces mĂȘmes faits et gestes ont dans l'interprĂ©tation analytique. Seule la mĂ©diation d'un analyste permet au sujet de nouer un rapport plus lucide avec lui-mĂȘme. Descartes et le thĂšme de l'opacitĂ© de l'union de l'Ăąme et du corps, les phĂ©nomĂ©nologues et le thĂšme de l'opacitĂ© du corps. Etre l'union d'une Ăąme et d'un corps Descartes ou ĂȘtre un corps phĂ©nomĂ©nologie c'est vivre d'une vie qui n'est pas transparente Ă l'entendement. J'ai bien conscience de ma dĂ©prime passion de l'Ăąme mais sa genĂšse, les causes qui l'expliquent me demeurent inconnues. Ainsi en est-il chaque fois que mes Ă©tats ne procĂšdent pas de l'initiative de ma pensĂ©e. Je subis dans la confusion mes Ă©tats d'Ăąme. Ma seule libertĂ© consiste Ă me disposer d'une maniĂšre raisonnable Ă leur endroit. Ce que Descartes appelle faire un bon usage des passions de l'Ăąme». Idem pour ce qui se passe dans mon corps. Pour l'essentiel je l'ignore. J'ai bien conscience de mon corps mais je suis privĂ© de la connaissance de sa vie propre. Spinoza et le thĂšme du rapport imaginaire Ă soi-mĂȘme. Les hommes ont conscience de leurs actes mais ils ignorent les causes qui les dĂ©terminent. Seule la connaissance rationnelle, peut dĂ©raciner les prĂ©jugĂ©s en permettant une connaissance adĂ©quate. L'objectivitĂ©, la vĂ©ritĂ© d'une connaissance sont des conquĂȘtes non des donnĂ©es immĂ©diates. Sartre et le thĂšme de la nĂ©cessaire mĂ©diation d'autrui. Sans la distance que me donne sur moi-mĂȘme le regard de l'autre, je ne suis guĂšre en situation de rompre l'intimitĂ© de moi avec moi afin de me voir comme une conscience peut me voir. Le regard d'autrui en me chosifiant me met en demeure d'advenir Ă la dimension de la conscience, celle-ci ne s'actualisant que comme mouvement de division, d'Ă©cart de soi Ă soi. Le thĂšme de la nĂ©cessaire mĂ©diation des Ă©preuves et du temps. On peut jouer en imagination quantitĂ© de personnages. Celui du hĂ©ros ou au contraire celui du poltron. On peut rĂȘver disposer d'une libertĂ© sans limites. Seule l'Ă©preuve de la rĂ©alitĂ© nous permettra de prendre la mesure de notre courage ou de notre lĂąchetĂ© et de la marge de manoeuvre de notre libertĂ©. Par exemple, je pensais dans les temps heureux de la santĂ© que dans la maladie implacable je demanderais Ă en finir et je dĂ©couvre que je lutte pour sauver un ultime Ă©clair de vie ; je pensais que la peur de mourir me rendrait lĂąche et je me dĂ©couvre courageux. Je me croyais capable de soulever des montagnes et je m'aperçois que je baisse les bras Ă la premiĂšre difficultĂ©. Cf. St ExupĂ©ry dans Terre des hommes La terre nous en apprend plus long sur nous-mĂȘmes que tous les livres. Parce qu'elle nous rĂ©siste. L'homme se dĂ©couvre quand il se mesure avec l'obstacle. Mais pour l'atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot ou une charrue. Le paysan dans son labour arrache peu Ă peu quelque secret Ă la nature, et la vĂ©ritĂ© qu'il dĂ©gage est universelle. De mĂȘme l'avion, l'outil des lignes aĂ©riennes, mĂȘle l'homme Ă tous les vieux problĂšmes » et bien sĂ»r Ă celui, ici, des conditions concrĂštes de la connaissance de soi. Sartre a dit cela aussi, d'une maniĂšre terrible pour tous les hommes qui, au lieu de se faire ĂȘtre, se contentent de se rĂȘver. L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure oĂč il se rĂ©alise, il n'est rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'aprĂšs ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre doctrine fait horreur Ă un certain nombre de gens. Car souvent ils n'ont qu'une seule maniĂšre de supporter leur misĂšre, c'est de penser Les circonstances ont Ă©tĂ© contre moi, je valais mieux que ce que j'ai Ă©tĂ© ; bien sĂ»r, je n'ai pas eu de grand amour, ou de grande amitiĂ© mais c'est parce que je n'ai pas rencontrĂ© un homme ou une femme qui en fusse digne ... Or, en rĂ©alitĂ©, pour l'existentialiste, il n'y a pas de possibilitĂ© d'amour autre que celle qui se manifeste dans un amour ... Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure et en dehors de cette figure il n'y a rien » L'existentialisme est un humanisme. 1946. III VanitĂ© d'une connaissance de soi qui n'est pas conscience de la distance sĂ©parant le sujet de toutes ses expressions provisoires et inaccomplies. La connaissance de soi est donc une entreprise qui excĂšde les possibilitĂ©s de la conscience de soi immĂ©diate. Elle requiert de nombreuses mĂ©diations et est, au fond, toujours inachevĂ©e puisque l'identitĂ© d'un sujet n'est pas fixĂ©e une fois pour toutes. Elle se construit, se remanie continuellement en fonction des leçons de l'expĂ©rience et d'un projet d'existence. L'homme existe et il n'est que ce qu'il se fait, enseigne l'existentialisme. Il s'ensuit qu'on ne peut parler de l'ĂȘtre d'un homme qu'au passĂ©. Oui, il a Ă©tĂ© ceci ou cela mais impossible de dire ce qu'il est, puisque tant qu'il vit, il peut toujours surprendre et se vouloir autre que ce qu'il fut jusque lĂ . Telle est la condition du pour soi, c'est-Ă -dire de l'ĂȘtre impuissant Ă ĂȘtre dans la clĂŽture et la plĂ©nitude de l'en soi. La vraie connaissance de soi n'est donc pas connaissance de ce que l'on est passivement. Certes, une personne intĂšgre de nombreuses donnĂ©es empiriques qu'elle n'a pas choisies. Elle est un homme ou une femme, un blanc ou un noir, un tempĂ©rament apathique ou nerveux etc. Il ne s'agit pas de nier qu'il y a des Ă©lĂ©ments reçus dans l'identitĂ© d'un homme. Mais prĂ©tendre rĂ©duire son ĂȘtre Ă sa dimension de passivitĂ©, c'est s'identifier par sa facticitĂ©. Or, on se demande bien ce que peut ĂȘtre un "moi" en dehors de ce qui assure sa continuitĂ©, c'est-Ă -dire en dehors de la conscience qu'il a de lui-mĂȘme. Un mythe dit Hume et Montaigne, fin analyste de l'expĂ©rience humaine avoue "Je ne peins pas l'ĂȘtre, je peins le passage". C'est dire que toute rĂ©ification de soi dans l'invocation d'un prĂ©tendu ĂȘtre qui serait donnĂ© hors de la dĂ©cision de le faire exister de telle ou telle maniĂšre est une stratĂ©gie de mauvaise foi. Il n'y a pas de sujet hors de l'opĂ©ration par lequel il se pose, pas d'identitĂ© personnelle hors d'un processus d'identification. Le moi n'est pas un objet qui, hors de soi, serait Ă connaĂźtre, c'est un sujet ne prenant consistance que par le mouvement de nier tout ce en quoi il ne peut pas se reconnaĂźtre. C'est dire qu'il n'a pas d'ĂȘtre parce que son ĂȘtre c'est la libertĂ©. Conclusion La conscience de soi n'est pas spontanĂ©ment une connaissance de soi. Il faut, pour prĂ©tendre Ă une connaissance, quelle qu'elle soit, s'affranchir de tout ce qui aveugle car la luciditĂ© et le souci de la vĂ©ritĂ© sont des conquĂȘtes. Il y faut aussi de nombreuses mĂ©diations. Mais il convient de ne pas se tromper sur le sens d'une authentique connaissance de soi. Ce ne peut pas ĂȘtre une connaissance de type scientifique car un sujet ne peut pas ĂȘtre objectivĂ© sans ĂȘtre niĂ©. Se connaĂźtre revient donc, en derniĂšre analyse, Ă se rĂ©flĂ©chir dans sa dignitĂ© de sujet et pour cette opĂ©ration la conscience suffit, Ă condition de prĂ©ciser que cette conscience ne peut pas ĂȘtre la conscience spontanĂ©e. Pour qu'un sujet, une conscience ou une libertĂ© puisse faire l'expĂ©rience pure de son ĂȘtre, l'ascĂšse d'une mĂ©ditation mĂ©taphysique est nĂ©cessaire. Descartes a donnĂ© la mesure d'un tel exercice rĂ©flexif. Et cette mĂ©ditation a ceci de singulier qu'elle est moins dĂ©voilement d'une essence qu'assignation Ă une tĂąche spirituelle et morale. Partager Marqueursamour-propre, condition nĂ©cessaire, condition suffisante, connaissance, conscience de soi, conscience immĂ©diate, conscience rĂ©flĂ©chie, conscience spontanĂ©e, illusion, mauvaise foi, regard d'autrui
1action de réfléchir en concentrant sa pensée sur une question donnée. 2 conclusion ainsi obtenue. 3 action de se réfléchir en parlant de la lumiÚre, d'une onde, d'un son. 4 remarque
Pris dans la tourmente dâune avanche de mots, il mâarrive de penser quâil me serait biensĂ©ant de mâallonger sur le divan du mĂ©decin spĂ©cialiste du comportement et du traitement des maladies mentales pour lui faire part du constat inquiĂ©tant de mon Ă©tat de dĂ©tresse morale, consĂ©quence dâun manque de confiance totale en mes reprĂ©sentants politiques qui ont le don de mettre mes nerfs Ă fleur de peau⊠Et pourtant, jâai de belles circonstances attĂ©nuantes, en effet, jamais je nâai rĂ©ellement Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© Ă donner un avis lors de discussions oĂč le caractĂšre politique Ă©tait affichĂ©. Jâavoue humblement, plusieurs raisons et lâune dâelles tenait au fait que, jeune homme, je faisais partie du club trĂšs ouvert des handicapĂ©s de la politique, de ceux qui considĂšraient qu'une modeste voix ne pouvait changer grand chose, raison ou ignorance, sĂ»rement irresponsabilitĂ©, il est tellement vrai que je faisais souvent le choix de me faire reprĂ©senter par de superbes et trĂšs brillants perdants⊠En reflexion pure qui dĂ©bouche sur une indĂ©crottable culpabilitĂ©, je ne pouvais tenir trĂšs longtemps une telle ligne de conduite, petit Ă petit, je me suis positionnĂ©, fort dâune experience acquise au fil du temps, jâai compris dâune maniĂšre prĂ©tentieuse, quâil me fallait prendre partie en puisant dans mon Ă©ducation et en appliquant lâenseignement que jâai reçu de mes PĂšres. Vaste programme qui me fait dire aujourdâhui que l'unique objet de mon ressentiment reste, quand mĂȘme, d'avoir toujours le sentiment d'ĂȘtre exploitĂ© par des profiteurs, les vrais gagnants du systĂšme... En ce temps de reprise des campagnes Ă©lectorales oĂč se profilent les Ă©lections prĂ©sidentielles de lâan prochain, je suis pris de panique Ă lâĂ©coute des programmes presentĂ©s par nos Ă©lus prĂ©sidentiables. Jâentends tout et son contraire, câest le temps des bilans de toutes sortes, de la construction imaginaire et sans rigueur d'une sociĂ©tĂ© idĂ©ale dont la rĂ©alisation est tout simplement impossible, c'est l'attaque Ă la personne, la recherche des prioritĂ©s, de celles qui sâimposent et qui devraient faire de notre quotidien un hĂąvre de paix dans le plus Ă©quilibrĂ© des pays du monde. Albert Einstein dit un jour Seule une vie vĂ©cue pour les autres vaut la peine dâĂȘtre vĂ©cue . » le Grand Albert avait probablement raison encore faut-il prendre en compte que tout dĂ©pend de la façon dont il interprĂȘtait cet adage au regard de son âcompte renduâ au prĂ©sident Roosevelt oĂč il inquiĂ©ta ce dernier quant Ă lâavancĂ©e des recherches de lâAllemagne dâAdolf qui Ă©tait sur le point imminent de disposer de la bombe atomique⊠Les consĂ©quences furent immĂ©diates, lâAmĂ©rique par l'intermĂ©diaire d'un autre brillant scientifique au nom de Robert Oppenheimer , pĂšre supposĂ© de lâarme atomique, nâhĂ©sita pas Ă utiliser cette terrifiante chape mortelle dĂ©formant Ă jamais les rapports de force dâune humanitĂ© fragile qui sait dĂ©sormais ĂȘtre au bord du gouffre, sans garde-fou, au point de pouvoir disparaĂźtre poussĂ©e par un coup de folie⊠En fait, âle sageâ Albert et âlâambitieuxâ Robert Ă©taient de ces savants gĂ©niaux qui ont fait progresser considĂ©rablement les rapports des hommes entre-eux⊠La notion de progrĂšs Ă©tant ici obligatoirement inappropriĂ©e.... Nous pouvons trĂšs bien orienter nos actions sans pour autant oublier les autres et nous avons souvent dans notre vie fait des choix âsans regretter rien de rien, non rien de rienâ⊠John Donne disait Nul homme est une Ăźle ». Il prĂ©cisait Les hommes Ă©taient tous des fragments de continents, faisant ainsi partie dâun tout ». Ainsi il est intĂ©ressant de dire quâil est impossible dâĂȘtre rĂ©ellement heureux en ne pensant quâĂ soi-mĂȘme, car nous avons besoin des gens qui nous entourent. Nâest-il pas juste de penser que le bonheur nâexiste que sâil est partagĂ©. Lors dâune discussion orientĂ©e sur la politique, je fĂ»t surpris dâĂȘtre en accord avec mes interlocuteurs ! Nous avions ensemble admis, en conclusion Ă nos rĂ©flexions sur lâĂ©goĂŻsme, que notre vie devait ĂȘtre orientĂ©e en fonction de notre Ă©panouissement personnel, mais que le besoin de rendre les autres heureux Ă©tait la meilleur façon de lâĂȘtre soi-mĂȘme. Jâai depuis fait mienne lâadage que mâimporte ce qui mâimporte quâĂ moiâ attribuĂ© Ă AndrĂ© Malraux en rĂ©action dans ses antimĂ©moires "Que m'importe Ă ce qui n'importe qu'Ă moi, n'importe pas aux autres...".. Je me permets "cette parathĂšse" pour distraire et exciter nos neurones sans autre prĂ©tention que de mettre une barriĂšre aux maladies qui dĂ©truisent petit Ă petit nos tĂȘtes, parfois bien pensantes, certes ! Mais avec toujours cette impression dĂ©sagrĂ©able, de se faire manger le cerveau⊠Si seulement nos politiques pouvaient sâen inspirer, tout irait sĂ»rement mieux dans ce monde de brutes encore faudrait-il que la religion, la soif de pouvoir et l'obsĂ©dant besoin de richesses ne viennent assombrir le dĂ©bat en faisant place Ă l'hypocrisie des promesses qui ne peuvent ĂȘtre tenues⊠Rendez-vous sur objectif ! CM
QuatriĂšmede couverture. Le soi renvoie Ă la question de l'identitĂ©. Mais l'identitĂ© elle-mĂȘme a deux facettes : d'un cĂŽtĂ©, elle renvoie au mĂȘme, au semblable, celui dont il est question sur la «carte d'identité», par exemple ; d'autre part, elle signifie le «soi-mĂȘme», le propre, l'unique que je suis par rapport Ă un autre, et l'autre que je suis par rapport Ă lui.
IDĂ©finir le devoir ALa notion de devoir ll faut distinguer la notion, morale, de devoir, de celle, juridique, d'obligation, les deux s'opposant Ă la simple contrainte contrainte physique par la maladie par exemple, ou contrainte sociale exercĂ©e par la police ou le juge. Etre contraint, c'est ne pas avoir le choix de faire une action la contrainte s'impose Ă la volontĂ© de l'extĂ©rieur. Ă l'inverse, dans l'obligation, l'accomplissement de l'acte est libre il relĂšve de la volontĂ© de l'individu. Un sujet peut donc dĂ©cider de ne pas se soumettre Ă une pourquoi le droit distingue des obligations parfaites » c'est-Ă -dire assorties de contraintes, de sanctions un homme doit payer ses impĂŽts, sinon il est puni par la loi et imparfaites » non garanties par la loi, ou prescrites une dette peut s'Ă©teindre si elle n'est pas rĂ©clamĂ©e.Par analogie, Kant appelle devoir imparfait » le devoir qui est seulement moral veiller au bonheur des autres et devoir parfait » le devoir qui est seulement juridique payer ses dettes dĂ©clarĂ©es. Juridiquement, nos devoirs sont le corrĂ©lat du droit des autres. Moralement, ils nous obligent » mentir est interdit » en morale comme en droit, mais, dans le cas du droit, ne pas faire de fausses promesses » sera garanti par la signature d'un contrat », d'oĂč l'expression obligation parfaite ». BLa diversitĂ© des sources du devoir IIRespecter le devoir moral AL'usage de la raison Pour Kant, il suffit Ă l'homme de faire usage de sa raison pour connaĂźtre ce qu'il doit n'a donc pas besoin de se rĂ©fĂ©rer Ă une instance extĂ©rieure Ă lui il ne reçoit pas les rĂšgles morales de quelqu'un d' propose une morale qui repose entiĂšrement sur la raison, que chaque homme possĂšde. Le devoir moral est Ă chercher Ă l'intĂ©rieur de soi. Or, puisque chaque homme peut trouver en lui ce qu'il doit faire, le devoir n'est pas relatif il ne varie pas selon les individus et leurs prĂ©fĂ©rences. Il est parle de morale dĂ©ontologique pour dĂ©signer cette vision du devoir moral fondĂ© sur la raison. Kant rejette les morales de l'autoritĂ© et valorise l'autonomie de l'homme, le fait de se donner sa propre loi grĂące Ă sa raison. DĂ©ontologie Le mot "dĂ©ontologie" vient des termes grecs dĂ©on, "le devoir", et logos, "le discours". La dĂ©ontologie est donc le discours sur le devoir. Au sens courant, la dĂ©ontologie dĂ©signe les rĂšgles morales qui rĂ©gissent une profession mĂ©decins, lorsqu'ils commencent Ă exercer, prĂȘtent le serment d'Hippocrate, c'est-Ă -dire qu'ils s'engagent Ă respecter un certain nombre de rĂšgles dans l'exercice de leur morales d'autoritĂ© que Kant rejette dans sa dĂ©finition du devoir moral correspondent aux morales dans lesquelles l'individu trouve la rĂšgle de son action Ă l'extĂ©rieur de lui-mĂȘme dans les commandements divins, les rĂšgles sociales, ou bien encore dans la nature. Pour Kant, c'est bien la raison et uniquement elle qui permet de respecter le devoir moral. Morales d'autoritĂ© Les morales d'autoritĂ© correspondent aux morales dans lesquelles l'individu trouve la rĂšgle de son action Ă l'extĂ©rieur de lui-mĂȘme dans les commandements divins ou les rĂšgles s'adressent toutefois, comme la morale du devoir, Ă l'individu rationnel et ne tirent pas leur principe de la nature corps ou sentiment. Par contre, l'individu n'y est pas, au sens de Kant, autonome, puisqu'il ne dĂ©cide pas par lui-mĂȘme avec sa seule raison, mais qu'une autoritĂ© extĂ©rieure dĂ©cide pour lui BLe devoir moral comme impĂ©ratif chez Kant 1Agir avec bonne volontĂ© Puisque l'individu doit trouver en lui la rĂšgle de son action, le caractĂšre moral d'une action dĂ©pend entiĂšrement de la volontĂ© de l'individu d'agir moralement. Pour Kant, ce n'est donc pas l'action qui est morale, mais l'intention c'est elle qu'il faut Ă©valuer pour savoir si une personne a agi souligne nĂ©anmoins que l'intention qui dĂ©finit l'action accomplie rĂ©ellement par devoir doit s'accompagner, pour ĂȘtre morale, de tous les moyens dont nous disposons pour l'accomplir Par exemple, si deux personnes accomplissent la mĂȘme action, seule l'intention qui a prĂ©sidĂ© Ă la rĂ©alisation de l'action permet de dĂ©terminer s'il s'agit d'une action bonne. Ainsi, si deux personnes font un don, l'une par charitĂ©, l'autre pour soigner sa rĂ©putation, alors seule la premiĂšre a rĂ©alisĂ© une action ne sont donc ni les consĂ©quences ni les effets de l'action qui comptent. Kant souligne qu'il faut interroger la volontĂ© pour savoir si une action est qui fait que la bonne volontĂ© est telle, ce n'est pas son aptitude Ă atteindre tel ou tel but proposĂ©, c'est seulement le de la mĂ©taphysique des mĆurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, Ă©d. Le Livre de Poche 1993Kant souligne ici qu'il faut interroger la volontĂ© pour savoir si une action est morale. Ainsi, pour ĂȘtre moralement bonne, l'action doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par devoir. Elle s'oppose alors Ă l'action rĂ©alisĂ©e conformĂ©ment au devoir, c'est-Ă -dire qui n'aurait que l'apparence du pour qu'une action soit bonne moralement, c'est-Ă -dire pour qu'elle soit faite par devoir, il faut que la raison nous dicte cette action et non la sensibilitĂ© ou les dĂ©sirs. C'est en cherchant en lui-mĂȘme, Ă l'aide de sa raison, que l'homme parvient Ă formuler ce que Kant appelle des impĂ©ratifs. 2L'impĂ©ratif hypothĂ©tique et l'impĂ©ratif catĂ©gorique de Kant Tous les impĂ©ratifs produits par la raison ne sont pas moraux la raison guide aussi l'action dans un but intĂ©ressĂ©. C'est notamment le cas de ce que Kant appelle les impĂ©ratifs hypothĂ©tiques. ImpĂ©ratif hypothĂ©tique Un impĂ©ratif hypothĂ©tique est un impĂ©ratif qui ne vaut que sous la condition d'une certaine hypothĂšse, et prend la forme suivante "si l'on veut telle [hypothĂšse], alors il faut tel [impĂ©ratif]".Par exemple, "si on veut couper du bois, il faut utiliser une scie" est un impĂ©ratif hypothĂ©tique. Les impĂ©ratifs hypothĂ©tiques sont fondĂ©s sur la raison ils commandent de choisir le moyen le plus rationnel, le plus adaptĂ©, pour parvenir Ă ses fins. Le critĂšre d'Ă©valuation est un critĂšre pragmatique de rĂ©ussite et d'efficacitĂ© on Ă©value les moyens, et non la fin souligne que ces impĂ©ratifs ne peuvent constituer le fondement du devoir moral Soit ces impĂ©ratifs n'ont absolument rien Ă voir avec la morale. Ainsi, "si l'on veut couper du bois, il faut utiliser une scie". Soit ils peuvent viser la rĂ©alisation d'une finalitĂ© immorale. Soit ils rĂ©duisent l'action apparemment morale Ă une action faite par pur intĂ©rĂȘt ou par crainte. Par exemple, "si je veux avoir des clients qui reviennent, il faut que je sois honnĂȘte" ou "si je ne veux pas me faire punir, il faut que je respecte la loi". Pour Kant, la morale ne rĂ©side pas dans les impĂ©ratifs hypothĂ©tiques, mais dans les impĂ©ratifs de Kant permet de distinguer entre les impĂ©ratifs purement techniques exemple de la scie qui sont indiffĂ©rents Ă la moralitĂ© un empoisonneur obĂ©it Ă©galement Ă des rĂšgles techniques choix et dosage du poison, etc.. et ceux qu'il appelle Ă proprement parler pragmatiques. Dans l'impĂ©ratif pragmatique, la fin visĂ©e est le bonheur, non la moralitĂ©. Cependant, comme nous ne savons pas dĂ©finir les moyens pour obtenir le bonheur, la quĂȘte du bonheur n'est pas une quĂȘte "technique". ImpĂ©ratif catĂ©gorique Un impĂ©ratif catĂ©gorique est un impĂ©ratif qui commande sans aucune condition il faut faire quelque chose, non pas pour telle ou telle raison, mais parce que c'est un devoir. Ces impĂ©ratifs sont universels ils valent pour tout homme et doivent ĂȘtre plus forts que les dĂ©sirs des comment savoir si l'intention qui prĂ©side l'action est morale ? Ă cette question, Kant rĂ©pond que toute action prĂ©tendant Ă la moralitĂ© doit Ă©pouser la forme de la loi morale. Autrement dit, l'action est morale lorsqu'elle s'accorde Ă la loi morale. C'est de cet accord qu'elle tient son caractĂšre penser la loi morale, Kant procĂšde par analogie avec la nature. Dans la nature, une loi physique, comme celle de la chute des corps, doit valoir pour tous les phĂ©nomĂšnes identiques. De la mĂȘme façon, les raisons qui motivent une action morale doivent pouvoir ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es et exprimĂ©es sous la forme d'une loi universelle. Le critĂšre nĂ©cessaire et suffisant pour juger la moralitĂ© d'une action est la possibilitĂ© d'universaliser la maxime qui la commande. 3Les trois formulations de l'impĂ©ratif catĂ©gorique Agis uniquement d'aprĂšs la maxime qui fait que tu puisses vouloir en mĂȘme temps qu'elle devienne une loi de la mĂ©taphysique des mĆurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, Ă©d. Le Livre de Poche 1993Cette premiĂšre formulation de l'impĂ©ratif catĂ©gorique indique comment la raison peut dĂ©couvrir par elle-mĂȘme les normes morales qu'elle doit savoir si une action est morale, il faut se demander si l'on peut vouloir que chaque homme fasse cette mĂȘme action. Il s'agit donc d'un test d'universalisation d'une prend l'exemple du mensonge. Est-il possible d'imaginer un monde oĂč chacun ment et oĂč chacun sait que tout le monde ment ? Non, car le mensonge n'est possible que si les autres croient que ce qui est racontĂ© est vrai. Dans un monde oĂč le mensonge est devenu la rĂšgle, une telle confiance en la parole d'autrui ne peut plus exister, ce qui rend impossible le mensonge lui-mĂȘme. Kant insiste donc sur l'universalitĂ© du devoir, qui prend la forme d'une loi. Celle-ci ne peut ĂȘtre qu'universelle car toute exception dĂ©truit la propose une deuxiĂšme formulation de la loi morale. Agis de telle sorte que tu traites l'humanitĂ© aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en mĂȘme temps comme une fin, et jamais simplement comme un de la mĂ©taphysique des mĆurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, Ă©d. Le Livre de Poche 1993 On ne peut pas utiliser les personnes humaines comme de simples moyens en vue d'une fin Ă atteindre les ĂȘtres humains sont des sujets. Kant nomme cela la dignitĂ© de chaque personne on ne peut rĂ©duire la personne au statut d'une chose disponible et Ă©changeable. La dignitĂ© de la personne repose sur son autonomie, c'est-Ă -dire sur sa capacitĂ© Ă poser par elle-mĂȘme ses propres fins c'est ce qui fait que l'individu est considĂ©rĂ© comme une "fin en soi". En effet, l'ĂȘtre capable de dĂ©finir des fins des buts est lui-mĂȘme le seul digne d'ĂȘtre aussi une fin par lui-mĂȘme, aussi bien pour soi que pour les autres. Il faut respecter l'autonomie de chaque individu, qui est fondĂ©e sur la raison que possĂšde toute personne. La morale se fonde ainsi sur la raison, non pas parce qu'elle repose sur une raison pragmatique qui procĂ©derait Ă un calcul, mais parce que la morale est fondĂ©e sur le respect de la raison elle-mĂȘme en chaque Kant propose une troisiĂšme formulation de la loi morale. Agis comme si la volontĂ© de tout ĂȘtre raisonnable Ă©tait d'Ă©tablir une lĂ©gislation morale de la mĂ©taphysique des mĆurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, Ă©d. Le Livre de Poche 1993 Explication quand un sujet se soumet Ă la loi morale, il se soumet aux lois qu'il trouve en lui-mĂȘme 1° formulation il est autonome et se perçoit comme fin en soi, au mĂȘme titre que les autres 2° formulation. Il attribue donc nĂ©cessairement une volontĂ© semblable Ă la sienne, orientĂ©e par l'autonomie, la dignitĂ© morale et le respect rĂ©ciproque des personnes. C'est ce que Kant appelle le rĂšgne des fins ». Je ne peux imaginer l'autre que comme un ĂȘtre qui est lui-mĂȘme moral, me respecte Ă ce titre et concourt avec moi Ă une mĂȘme fin. 3° formulationIci, Kant insiste sur le fait que la loi morale est intĂ©rieure Ă l'individu. L'individu se sent gĂ©nĂ©ralement contraint de l'extĂ©rieur Ă une lĂ©gislation morale. Or, Kant montre ici qu'en rĂ©alitĂ©, l'individu est le lĂ©gislateur se soumettre Ă la loi morale, c'est se soumettre Ă une loi dont l'individu est l' un sujet se soumet Ă la loi morale, il se soumet aux lois qu'il trouve en lui-mĂȘme et qu'il pourrait exiger de tous les individus - de lĂ le caractĂšre universel de la loi morale. Les impĂ©ratifs de Kant CLa critique de la morale kantienne 1L'importance du rĂ©sultat dans le respect du devoir moral Certains penseurs estiment que le raisonnement de Kant est trop abstrait et que le rĂ©sultat doit primer sur la pensĂ©e lorsque l'homme effet, la nĂ©cessitĂ© d'universaliser la maxime de l'action comme Kant l'analyse tend Ă placer la question Ă©thique au niveau de la gĂ©nĂ©ralitĂ©, voire de l'abstraction. Il est possible de se demander de quelle façon des principes gĂ©nĂ©raux peuvent permettre de trancher des dilemmes moraux bien concrets n'a-t-on pas davantage besoin d'une Ă©thique concrĂšte, attentive aux particularitĂ©s des situations singuliĂšres dans lesquelles l'homme doit agir ?C'est en raison de cette attention portĂ©e uniquement sur la forme de l'action morale, et non sur ses rĂ©sultats, que Hegel critique fortement la morale kantienne. En effet, en soutenant que le devoir doit ĂȘtre accompli pour lui-mĂȘme, il semblerait que l'on nĂ©glige l'importance du pour Hegel, la moralitĂ© d'une action ne doit pas seulement reposer sur l'intention qui l'a commandĂ©e, mais exige une Ă©valuation de ses rĂ©sultats objectifs. Il s'agit donc pour Hegel de pointer l'inefficacitĂ© de ce qu'il nomme "la belle Ăąme" la bonne conscience qui, refusant de s'engager dans le monde, se renferme sur son intĂ©rioritĂ©. 2Les autres raisons de respecter le devoir moral D'autres penseurs soulignent que la raison ne suffit pas pour respecter le devoir Ă©nonce que l'action morale ne doit avoir comme origine que l'impulsion du devoir. Or, est-il possible de penser un ĂȘtre humain qui se dĂ©terminerait Ă agir par ce seul motif ? Ă cela, il est possible d'opposer le rĂŽle du sentiment ou du dĂ©sir dans le passage Ă l' philosophe anglais John Stuart Mill souligne ainsi qu'il existe une multitude de facteurs qui peuvent nous pousser Ă agir moralement. Cependant, pour lui, ce n'est pas l'intention qui dĂ©termine la moralitĂ© de l'action, mais ses consĂ©quences. L'Utilitarisme, Utilitarianism, trad. Georges Tanesse, Paris, Ă©d. Flammarion, coll. "Champs Classiques" 2008Mill souligne que ce qui pousse l'individu Ă agir, ce n'est pas le sentiment pur du devoir, mais une foule de facteurs, que les utilitaristes se proposent de rassembler sous le terme d' est donc possible de dire que si la raison nous permet de savoir quelle est l'action Ă accomplir, ce qui nous pousse Ă agir relĂšve davantage de la sphĂšre du dĂ©sir et des sentiments. IIILe devoir moral permet la libertĂ© et le bonheur AAgir selon le devoir moral permet de lutter contre la banalitĂ© du mal Tout d'abord, il est possible de dire que le devoir moral permet de lutter contre la banalitĂ© du malLa "banalitĂ© du mal" est une expression utilisĂ©e pour la premiĂšre fois par la philosophe Hannah Arendt, aprĂšs sa participation au procĂšs d'Adolf Eichmann, un responsable nazi jugĂ© en avril 1961 Ă JĂ©rusalem. Arendt prĂ©sente une nouvelle approche du mal, qui choque Ă l'Ă©poque et continue encore de faire "banalitĂ© du mal" est un concept philosophique qui pose la possibilitĂ© de l'inhumain en chaque homme. Arendt remet donc en cause l'idĂ©e du bien et du mal. Surtout, elle stipule que le systĂšme totalitaire est nocif et pousse certains hommes Ă commettre des actes horribles. Mais ces actes ne sont pas perçus comme criminels par les coupables, qui ne savent pas ou ne peuvent pas sentir qu'ils font le mal. Ainsi, Arendt explique que le systĂšme totalitaire a rĂ©ussi Ă tuer "l'animal politique" en l'homme. Le sujet n'est pas la source mĂȘme du mal, il est le lieu oĂč se manifeste le mal. Primo Levi souligne bien que les nazis ne sont pas des monstres, mais des hommes, dans Si c'est un homme, publiĂ© en 1947 "Ils Ă©taient faits de la mĂȘme Ă©toffe que nous, c'Ă©taient des ĂȘtres humains moyens, moyennement intelligents, d'une mĂ©chancetĂ© moyenne sauf exception, ce n'Ă©taient pas des monstres, ils avaient notre visage."Arendt ne dit pas que la banalitĂ© du mal dĂ©douane le criminel, contrairement Ă ce que certains de ses dĂ©tracteurs ont dit. De mĂȘme, elle ne dit pas que tous les hommes sont capables de faire le mal, elle souligne plutĂŽt qu'il y a en chaque homme la possibilitĂ© du mal. Respecter le devoir moral, c'est lutter contre cette banalitĂ© du mal qui est en chacun, et donc Ă©viter des horreurs. Cela permet donc de vivre dans un monde plus juste. BLe devoir libĂšre des dĂ©terminismes Si le devoir doit s'imposer Ă l'individu sous la forme d'un impĂ©ratif catĂ©gorique, la morale ne constitue cependant pas une contrainte qui priverait l'individu de sa libertĂ©. Il faut considĂ©rer le devoir moral comme une obligation intĂ©rieure et non comme une contrainte extĂ©rieure l'individu reste autonome lorsqu'il accomplit son devoir moral car il ne fait que suivre ce que sa propre raison lui indique. La source du devoir moral est en l'individu lui-mĂȘme et non dans une autoritĂ© Kant oppose l'hĂ©tĂ©ronomie Ă l'autonomie Lorsqu'il recherche hors de lui la norme de son action, on dit de l'individu qu'il est hĂ©tĂ©ronome il se soumet alors Ă une lĂ©gislation qui lui est extĂ©rieure. Ă l'inverse, l'autonomie consiste Ă se donner Ă soi-mĂȘme sa propre loi. Pour Kant, l'autonomie ne signifie pas que chaque individu possĂšde une morale qu'il choisit en fonction de ses dĂ©sirs et de ses prĂ©fĂ©rences. L'homme est un ĂȘtre de raison il doit donc aller Ă l'encontre de sa sensibilitĂ©, se libĂ©rer de ses pulsions et dĂ©sirs premiers, pour agir moralement, c'est-Ă -dire en conformitĂ© avec ce que sa raison lui enseigne. La volontĂ© est donc autonome lorsqu'elle refuse de se laisser entraĂźner par les dĂ©sirs ou les lois ce qui fait que le devoir moral est libĂ©rateur il permet au sujet d'Ă©chapper aux dĂ©terminismes auxquels il est gĂ©nĂ©ralement soumis. Le devoir permet Ă l'activitĂ© volontaire de se soustraire Ă l'emprise de la sensibilitĂ© et de se soumettre Ă une loi qui ne lui est plus Ă©trangĂšre, et qui n'est donc pas acceptĂ©e passivement. Agir moralement est donc bien exercer une forme de libertĂ©. CLe devoir moral mĂšne au bonheur 1Le devoir doit viser le bonheur GĂ©nĂ©ralement, bonheur et devoir semblent s'opposer, le devoir devant ĂȘtre rĂ©alisĂ© en dĂ©pit de toute considĂ©ration du bonheur de celui qui l'accomplit. Mais n'est-il pas possible de faire du bonheur le but de la morale ?C'est ce que propose la philosophie utilitariste selon elle, il faut Ă©valuer la moralitĂ© d'une action en fonction de ses consĂ©quences sur le bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral. En effet, l'utilitarisme prescrit de toujours accomplir l'acte le plus utile pour le plus grand nombre c'est le principe d'utilitĂ©. L'acte utile est donc celui qui produit le plus de satisfaction possible, pour le plus grand nombre de personnes philosophie utilitariste, notamment incarnĂ©e par le philosophe anglais Jeremy Bentham, refuse donc de concevoir qu'il existe un bien en soi. Le critĂšre pour Ă©valuer la moralitĂ© d'une action est alors clair si un acte produit de la satisfaction sans causer de tort Ă personne, alors il est moralement morale, qui met l'accent sur les consĂ©quences des actes dans la perspective du bonheur le plus grand possible, permet d'introduire une rĂ©elle prise en compte des circonstances particuliĂšres dans lesquelles l'homme doit agir. Elle permet, d'autre part, de proposer un critĂšre clair et efficace pour trancher certains problĂšmes moraux. 2Agir moralement est source de bonheur Dans la mesure oĂč le bonheur semble ĂȘtre une aspiration universelle parmi les hommes, la morale ne doit-elle pas rendre l'homme heureux ?Pour Aristote, le bonheur constitue le "Souverain Bien", c'est-Ă -dire la fin derniĂšre de toutes les actions humaines. En effet, selon lui, chaque activitĂ© poursuit un but la santĂ© pour la mĂ©decine, la victoire pour la stratĂ©gie, etc. Aristote se demande donc s'il n'existe pas une chose qui soit la fin derniĂšre de tous nos actes, qui ne soit pas "dĂ©sirable en vue d'une autre chose" mais uniquement en elle-mĂȘme. La seule fin de ce genre est le bonheur mĂȘme l'honneur, le plaisir ou l'intelligence sont des fins en vue du bonheur. Le bonheur est donc la fin suprĂȘme de toutes nos actions. Le bonheur est quelque chose de parfait et qui se suffit Ă soi-mĂȘme, et il est la fin de nos Ă Nicomaque, trad. Jules Tricot, Paris, Ă©d. Vrin, coll. "BibliothĂšque des Textes philosophiques" 1990 1re Ă©d. 1959 Puisque la spĂ©cificitĂ© de l'homme, son essence, est d'ĂȘtre rationnel, c'est-Ă -dire douĂ© de raison, alors pour rĂ©aliser l'excellence qui lui est propre, il doit tĂącher de vivre une vie selon la raison. La sagesse, c'est-Ă -dire ĂȘtre vertueux, est ce qui peut rendre l'homme Aristote, la morale ne doit pas seulement viser le bonheur c'est vivre selon la raison, c'est-Ă -dire ĂȘtre vertueux, qui conduit l'homme au bonheur.
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Iâ Les Ă©motions, piĂšce maĂźtresse de la motivation Ă agir. 1Longtemps mĂ©prisĂ©es, parfois diabolisĂ©es, souvent incomprises, les Ă©motions ont fait lâobjet au sein de la tradition
1 action de rĂ©flĂ©chir en concentrant sa pensĂ©e sur une question donnĂ©e 2 conclusion ainsi obtenue 3 action de se rĂ©flĂ©chir en parlant de la lumiĂšre, d'une onde, d'un son 4 remarque faite Ă soi-mĂȘme ou aux autres auto-rĂ©flexion nf rĂ©flexion d'un sujet par lui-mĂȘme sismique-rĂ©flexion nf gĂ©ologie qualifie une mĂ©thode d'analyse des sols Dictionnaire Français DĂ©finition rĂ©flexion , s nf 1 observation, remarque, considĂ©ration, attention 2 mĂ©ditation, pensĂ©e, idĂ©e, attention, imagination [antonyme] distraction, inattention 3 rĂ©verbĂ©ration, rĂ©fraction, rayon, Ă©cho, reflet [antonyme] censure, Ă©touffement 4 critique, pensĂ©e, observation, remarque, annotation, note, apostille coefficient de rĂ©flexion nm rĂ©flectance demander rĂ©flexion v vouloir rĂ©flĂ©chir mĂ©riter rĂ©flexion v rĂ©flĂ©chir toute rĂ©flexion faite adv tout bien rĂ©flĂ©chi, aprĂšs mĂ»re rĂ©flexion Dictionnaire Français Synonyme Dictionnaire Collaboratif Français DĂ©finition se creuser le ciboulot exp. faire un effort de rĂ©flexion Ă un train de sĂ©nateur adv. lentement, rĂ©flexion et sagesse obligent Contraire de "Ă la va-vite". Ă©pidiascope nm. appareil de projection en rĂ©flexion de documents non transparents Sa particularitĂ© est justement de permettre la projection de doc non transparents contrairement aux proj. de diapositives ou aux rĂ©troprojecteurs. refonte nf. restructuration, remise en cause, rĂ©flexion sur un changement de conception ou de design, notamment pour un livre ou un site Internet donner du grain Ă moudre v. fournir des Ă©lĂ©ments ou des arguments, donner matiĂšre Ă rĂ©flexion [Fig.] Pour ajouter des entrĂ©es Ă votre liste de vocabulaire, vous devez rejoindre la communautĂ© Reverso. Câest simple et rapide
Exprimerles sentiments qui nous habitent, nommer nos pensĂ©es, nos idĂ©es de façon Ă montrer aux autres qui on est rĂ©ellement, sans masque. Respect de soi. On cherche parfois Ă ce que les autres nous respectent alors quâon parle de soi de façon nĂ©gative. Le respect de soi implique que les paroles quâon exprime envers soi (mĂȘme le
L'invitĂ©e du jour Sabrina Cerqueira, professeure au lycĂ©e Balzac Ă Paris Comment analyser un sujet ?On ne peut comprendre un sujet de dissertation qu'au terme d'une analyse du sujet analyser signifie Ă©tymologiquement dĂ©composer, identifier les parties d'un tout.Il ne s'agit pas seulement de dĂ©finir les termes du sujet, mais aussi de cerner le problĂšme contenu dans le sujet, c'est-Ă -dire la tension qui existe entre deux rĂ©ponses question choisie est souvent dĂ©concertante en ce qu'elle nous demande d'interroger certaines Ă©vidences, qu'il est nĂ©cessaire d' partir de cette identification et de la dĂ©finition des termes, il deviendra possible de formuler la problĂ©matique. Clarifier le sens du sujet la question porte sur la dĂ©finition mĂȘme de l'acte moral. Bien agir, est-ce ne pas ĂȘtre Ă©goĂŻste ? RĂ©ponse de sens commun a priori, on pourrait rĂ©pondre qu'agir moralement serait en effet ne pas ĂȘtre Ă©goĂŻste, ĂȘtre capable de suspendre un moment la recherche de la satisfaction de ses intĂ©rĂȘts, de son plaisir, et faire preuve d'altruisme ou de dĂ©sintĂ©ressement. Limite de cette rĂ©ponse pourtant, qu'y a-t-il d'immoral dans le fait de se prĂ©occuper de soi ? Et en quoi l'altruisme, le sacrifice ou l'oubli de soi, le renoncement Ă soi, seraient-ils bons ? DĂ©finition des termes du sujet â Ătre moral bien agir, mais que signifie bien agir ?En un sens plus prĂ©cis, la morale dĂ©signe l'ensemble des thĂ©ories de l'action humaine visant Ă dĂ©terminer quels doivent ĂȘtre les moyens et les fins de nos actions. Autrement dit, il s'agit de savoir comment bien agir. La morale porte sur le domaine de nos actions que faut-il faire, comment bien agir ? A cette question, le discours religieux rĂ©pond conforme-toi aux commandements divins. La morale sociale rĂ©pond respecte les rĂšgles qui valent dans ta sociĂ©tĂ©. La philosophie morale, elle, rĂ©pond tu as en toi de quoi savoir comment agir, nul besoin pour cela de te conformer Ă des principes d'action extĂ©rieurs Ă toi. Cependant les philosophies morales divergent quant Ă leur dĂ©finition de la bonne action. SchĂ©matiquement, pour la morale antique, bien agir c'est faire ce qui est bon pour nous, alors que d'autres morales dites dĂ©ontologiques de deonta, le devoirdiront bien agir, c'est agir par devoir, et pas du tout pour y trouver une forme de satisfaction.â Se soucier de soi l'expression eut signifier ĂȘtre Ă©goĂŻste, se prĂ©occuper de ses seuls intĂ©rĂȘts personnels, se soumettre Ă la logique calculatrice selon laquelle je soupĂšse les avantages et inconvĂ©nients d'une conduite afin de dĂ©terminer si elle est conforme Ă mon l'Ă©goĂŻste est Ă©tymologiquement ego moi celui qui pense Ă lui, celui qui se soucie de lui. En ce sens, se soucier de soi, c'est prĂȘter une attention particuliĂšre Ă soi, ne pas se nĂ©gliger, ne pas s'oublier, ne pas se perdre dans ce qui n'est pas soi, ce qui implique l'idĂ©e d'une discipline de soi le souci au sens d'effort et soin. Or, pourquoi se soucier de soi en ce sens impliquerait-il que l'on se dĂ©tourne des autres ProblĂ©matique Ă partir de lĂ , est-il lĂ©gitime d'opposer l'action morale Ă l'action Ă©goĂŻste ? Bien agir, est-ce vraiment se sacrifier, s'oublier soi-mĂȘme, ou au contraire l'action morale est-elle une action qui correspond Ă une certaine exigence vis-Ă -vis de soi-mĂȘme, et, en ce sens, d'un souci de soi ? Comment dĂ©velopper une dissertation ?Une fois faite l'analyse du sujet, il s'agit de dĂ©velopper un raisonnement en trois temps. Chaque partie repose sur des arguments, qu'il faut formuler puis dĂ©velopper en s'appuyant sur du travail conceptuel et sur rĂ©fĂ©rences. Entre chaque partie apparaĂźt une transition, qui fait Ă©tat d'un obstacle contre lequel vient se heurter la partie prĂ©cĂ©dente, et tĂ©moigne donc d'une progression de la rĂ©flexion. I - Ătre moral, câest ne pas se soucier de soi Ătre moral, c'est se soucier des autresâ Il semble qu'une morale commune nous encourage Ă nous soucier non de nous-mĂȘme mais des autres. Bien agir serait de toute Ă©vidence agir de façon non Ă©goĂŻste. Mais cette Ă©vidence doit ĂȘtre interrogĂ©e comme le remarque Nietzsche dans La gĂ©nĂ©alogie de la morale, âIl nây a pas a priori de lien nĂ©cessaire entre le mot bon » et les actions non-Ă©goĂŻstes ». Autrement dit, ce discours moral repose sur un prĂ©supposĂ© qu'il nous faut examiner. D'oĂč vient cette Ă©quivalence entre la bonne action et l'action altruiste, d'oĂč vient cette alternative posĂ©e entre souci de soi et souci des autres ?â On pourrait trouver une premiĂšre occurrence de cette alternative dans la formulation chrĂ©tienne de la loi d'amour, Ă savoir dans le commandement de JĂ©sus rapportĂ© par Mathieu dans les Evangiles " Tu aimeras le seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur ", et " Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme". Cette loi se trouve dĂ©jĂ dans l'Ancien Testament, mais le christianisme donne Ă ce second commandement une portĂ©e universelle, et prĂ©cise "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persĂ©cutent.â DĂšs lors, bien agir serait se dĂ©tourner de la recherche exclusive de son utile propre, ou inscrire l'autre dans cette recherche. Je dois me soucier des autres comme je me soucie de moi, et je dois Ă©galement me soucier de ceux qui contreviennent Ă mes intĂ©rĂȘts, de ceux qui me dĂ©truisent. C'est en ce sens qu'on peut parler de morale sacrificielle, car je peux ĂȘtre amenĂ© Ă sacrifier mon propre intĂ©rĂȘt Ă celui des autres, y compris ceux qui me dĂ©truisent.â Pourtant, agir pour les autres, n'est-ce pas toujours agir par intĂ©rĂȘt, dĂšs lors que j'escompte de mes actions charitables, gĂ©nĂ©reuses, etc., une rĂ©compense ? Le christianisme nous ordonne, il est vrai, dâaimer notre prochain autant que nous-mĂȘmes, mais il nous ordonne en mĂȘme temps dâaimer Dieu plus que nous-mĂȘmes et par consĂ©quent aussi plus que le prochain, câest-Ă -dire de lui sacrifier le prochain pour le salut de nous-mĂȘmes, car Ă la fin des comptes le chrĂ©tien nâadore Dieu que pour le salut de son Ăąme.â Le principe de l'Etat MikhaĂŻl Bakounine met ainsi en Ă©vidence le caractĂšre intĂ©ressĂ© de l'acte moral tel qu'il apparaĂźt dans la loi d'amour chrĂ©tienne en soulignant le fait que cette loi comprend bien deux temps je dois d'abord aimer Dieu, puis mon prochain comme moi-mĂȘme. De fait, c'est avant tout pour Dieu que je dois me soucier des autres, et si je dois me soucier de Dieu, c'est pour qu'il me sauve. Ătre moral, c'est ĂȘtre dĂ©sintĂ©ressĂ©â Si je suis charitable pour sauver mon Ăąme, c'est toujours mon intĂ©rĂȘt qui me pousse Ă l'ĂȘtre. De la mĂȘme façon, on peut penser que si je suis gĂ©nĂ©reux avec un ami, si j'offre un cadeau Ă celui dont j'attends un retour, si j'aide un inconnu par philanthropie, mon action sera toujours motivĂ©e par la recherche d'une satisfaction, qu'il s'agisse de mon plaisir ou d'une rĂ©compense quelconque. Ce type d'action motivĂ©e par l'intĂ©rĂȘt est ce que Emmanuel Kant appelle une action faite conformĂ©ment au devoir », et non une action morale, qui, elle, est faite par devoir ». L'action morale, dit-il, est avant tout une action dĂ©sintĂ©ressĂ©e.â La seule possibilitĂ© pour moi d'agir moralement est d'agir par respect de la loi morale que me prescrit ma raison, selon l'impĂ©ratif catĂ©gorique Agis uniquement d'aprĂšs la maxime qui fait que tu puisses vouloir en mĂȘme temps qu'elle devienne une loi universelle. » Autrement dit, si je suis certain que mon principe d'action, ce qui me pousse Ă agir, est le souci de la loi morale, alors seulement, je pourrai considĂ©rer que mon action est morale. Etre moral, c'est donc ne pas se soucier de soi, c'est-Ă -dire n'ĂȘtre poussĂ© Ă faire du bien aux autres ni par intĂ©rĂȘt, ni par l'espoir d'une satisfaction quelconque. A ce point du raisonnement, la question est pourtant la suivante est-il seulement possible pour nous d'agir ainsi ? II - Il est impossible de ne pas se soucier de soi C'est toujours pour moi que je me soucie des autres rĂ©fĂ©rence au roman Lord Jim, de Joseph ConradDe fait, la question est de savoir s'il est humainement possible de ne pas se soucier de soi. Sommes-nous capables de faire abstraction de nous-mĂȘmes dans une action qui est pourtant la nĂŽtre ? L'action altruiste ou dĂ©sintĂ©ressĂ©e n'est-elle qu'une aspiration humaine jamais rĂ©alisable, puisqu'au fond nous ne faisons jamais du bien aux autres que pour nous ?â RĂ©fĂ©rence Ă Lord Jim mais quel est le sens de ce dĂ©sir d'hĂ©roĂŻsme ? Le hĂ©ros est surhumain, Jim veut ĂȘtre plus qu'un homme vouĂ© Ă la satisfaction de son intĂ©rĂȘt personnel, l'homme de la foule qu'il mĂ©prise. Mais il veut surtout apparaĂźtre aux autres et s'apparaĂźtre Ă lui-mĂȘme comme un hĂ©ros, il rĂȘve de gloire pour lui-mĂȘme. Son rĂȘve de sacrifice est un rĂȘve Ă©goĂŻste c'est pour lui qu'il veut sauver les autres. Puis il rate son occasion d'hĂ©roĂŻsme il n'est pas capable de se soucier des autres au pĂ©ril de sa vie dans la rĂ©alitĂ©, il se soucie de sa vie, la peur est indĂ©passable. Ce qui lui apparaĂźt alors, c'est qu'il est rivĂ© Ă son Ă©goĂŻsme par la peur. Enfin, Lord Jim passe le reste de sa vie Ă sauver les autres, mais sans jamais dire pourquoi il le fait. Pourquoi ? Toujours pour lui, par souci de lui-mĂȘme, pour rĂ©parer cette premiĂšre dĂ©faite ? C'est peut-ĂȘtre ce silence et l'ambivalence qui en rĂ©sulte, qui fait de Jim l'un des nĂŽtres ». Nous n'agissons jamais de façon dĂ©sintĂ©ressĂ©eâ Ainsi, mĂȘme quand nous croyons ou disons agir pour les autres, nous serions toujours mus par une forme d'Ă©goĂŻsme. AprĂšs avoir dĂ©fini l'acte moral comme un acte dĂ©sintĂ©ressĂ©, accompli par bonne volontĂ© », c'est-Ă -dire par pure volontĂ© d'accomplir son devoir, Kant reconnaĂźt lui-mĂȘme la difficultĂ© de la rĂ©alisation d'un tel acte En fait, dit-il, il est absolument impossible d'Ă©tablir par expĂ©rience avec une entiĂšre certitude un seul cas oĂč la maxime d'une action d'ailleurs conforme au devoir ait uniquement reposĂ© sur les principes moraux et sur la reprĂ©sentation du devoir... ». ConsidĂ©rant la difficultĂ© d'agir sans penser Ă soi, Kant Ă©voque une rĂ©compense possible des vertueux, qui, dans un autre monde, accĂšderont peut-ĂȘtre au souverain bien », alliance du bonheur et de la vertu.â Mais si un acte moral non Ă©goĂŻste n'est pas humainement possible, Ă quoi sert de dire que nous ne sommes moraux que si nous agissons de façon dĂ©sintĂ©ressĂ©e ? Au fond, Ă quoi sert une morale qu'on ne peut appliquer ? C'est en particulier la critique faite Ă la morale kantienne par Schopenhauer d'oĂč la formule de Charles PĂ©guy Le kantisme a les mains pures mais il n'a pas de mains ». Pourtant, s'il n'est pas possible de ne pas se soucier de soi, est-il pour autant impossible d'ĂȘtre vertueux ? Sommes-nous condamnĂ©s Ă n'agir que par intĂ©rĂȘt, condamnĂ©s Ă l'Ă©goĂŻsme ? III - Ătre moral, c'est se soucier de soi Bien agir, c'est agir conformĂ©ment Ă ce que nous sommes, et nous ne sommes pas guidĂ©s par la seule recherche de nos intĂ©rĂȘts personnels rĂ©fĂ©rence Ă Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommesâ Il convient cependant d'examiner l'alternative posĂ©e au dĂ©but de cette rĂ©flexion entre le souci de soi et le souci des autres. Pourquoi nous faudrait-il admettre une telle alternative ? Se prĂ©occuper de soi, veiller Ă ne pas se nĂ©gliger, veiller Ă accorder nos actes Ă ce que nous sommes, veiller Ă ĂȘtre fidĂšle Ă soi, n'est-ce pas dĂ©jĂ se soucier des autres ? Mais qui sommes-nous ?AprĂšs la rĂ©fĂ©rence Ă Rousseau â Par nature, nous sommes, dit Rousseau, tout autant guidĂ©s par le souci de nos intĂ©rĂȘts l'amour de soi que par la pitiĂ©, ce sentiment qui dĂ©fie la logique naturelle de la conservation de la vie, la logique calculatrice de l'intĂ©rĂȘt. Nous sommes tous, vertueux et vicieux, capables de l'Ă©prouver, ce qui prouve Ă la fois son universalitĂ© et le fait que nous ne sommes pas seulement poussĂ©s Ă agir par la recherche d'une satisfaction personnelle. Si je peux avoir pitiĂ© d'un inconnu dont on me raconte les souffrances, ce n'est pas par souci de moi-mĂȘme. C'est lĂ la preuve, dit Rousseau, que ce principe d'action naturel qui nous pousse Ă faire ce qui nous avantage amour de soi » coexiste en nous avec cet autre principe d'action tout aussi naturel et puissant qu'il appelle la pitiĂ©. Et c'est la pitiĂ© qui est le fondement, la condition de possibilitĂ© non seulement de la morale qu'est-ce que la gĂ©nĂ©rositĂ©, la clĂ©mence, l'humanitĂ©, sinon la pitiĂ© appliquĂ©e aux faibles, aux coupables, ou Ă l'espĂšce humaine en gĂ©nĂ©ral ? » mais aussi de la politique, puisque notre dĂ©sir de justice provient du souci d'Ă©pargner la souffrance du plus faible.â Mais la pitiĂ©, qui repose sur l'identification Ă l'autre, n'est-elle pas lĂ encore liĂ©e Ă mon Ă©goĂŻsme, dans la mesure oĂč je ne suis capable de me soucier de la souffrance de l'autre que dans la mesure oĂč je me mets Ă sa place ? A cette objection, Rousseau mais peu importe. Plus je m'identifierai Ă celui qui souffre plus ma pitiĂ© sera forte, et cette capacitĂ© Ă sortir du jeu de mes intĂ©rĂȘts n'en reste pas moins le seul fondement possible de la morale et de la politique. Ainsi, ĂȘtre vertueux n'est pas s'oublier soi-mĂȘme, se nĂ©gliger, s'absorber dans la souffrance de l'autre, ni se nier soi-mĂȘme. Il s'agirait au contraire d'une forme d'affirmation de soi, puisque nous sommes par nature des ĂȘtres en qui agissent et se modĂšrent l'amour de soi et la pitiĂ©. Ătre moral c'est prendre soin de soi rĂ©fĂ©rence Ă Nietzsche, LâAurore, "LâĂ©goĂŻsme apparent"â Cette idĂ©e d'une affirmation de soi par l'attitude morale renoue dĂšs lors avec les morales antiques, pour lesquelles l'attitude morale n'est pas sacrifice mais discipline et formation de soi, et pour lesquelles ĂȘtre vertueux signifie ĂȘtre Ă la hauteur de ses potentialitĂ©s, ne pas s'Ă©carter de soi, ne pas se disperser, ne pas s'aliĂ©ner. Ătre vertueux suppose avant tout un effort sur soi qui s'oppose au laisser-aller de celui qui s'asservit Ă son ignorance et Ă ses passions. C'est en ce sens qu'il faut entendre la formule Connais-toi toi mĂȘme », prĂ©cepte delphique rĂ©investi par Socrate la connaissance de soi est Ă©troitement liĂ©e au fait de se soucier de soi, c'est-Ă -dire de se prĂ©occuper de son Ăąme, de ne pas la livrer aux errances des dĂ©sirs et des vices. La libertĂ© s'obtient au prix de cette conversion Ă soi qui nĂ©cessite la rigueur et la force d'Ăąme de celui qui a su prendre sa mesure, afin de s'amĂ©liorer. Sons diffusĂ©s Archive d'un cours de morale reconstitution, dans C'est la vie, Antenne 2, 26 juin 1981 Extrait du film Gravity, rĂ©alisĂ© par Alfonso Cuaron, 2013 Extrait du film Lord Jim, rĂ©alisĂ© par Richard Brooks, 1965 Texte de Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommes, 1755, lu par Vincent Schmitt Chanson de fin Alain Chamfort, Ce nâest que moi Si vous souhaitez aller plus loin dans la prĂ©paration des Ă©preuves du BaccalaurĂ©at, nous vous invitons Ă vous rendre sur le site de notre partenaire RĂ©seau CanopĂ©, opĂ©rateur du MinistĂšre de lâEducation Nationale de la Jeunesse et des Sports
ii0D. 83 88 130 266 38 355 29 354 165
action faite de soi meme sans reflexion