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L’ARTISTE DANS LA SOCIÉTÉ Parmi les nombreuses dĂ©finitions de l’artiste, je retiens celle de l’Unesco selon laquelle on entend par artiste toute personne qui crĂ©e ou participe par son interprĂ©tation Ă  la crĂ©ation ou Ă  la recrĂ©ation d'Ɠuvres d'art, qui considĂšre sa crĂ©ation artistique comme un Ă©lĂ©ment essentiel de sa vie, et qui, ainsi, contribue au dĂ©veloppement de l'art et de la culture, qui est reconnue ou cherche Ă  ĂȘtre reconnue en tant qu'artiste, qu'elle soit liĂ©e ou non par une relation de travail ou d'association quelconque. L’artiste est ainsi un individu cultivant ou maĂźtrisant un art, un savoir, une technique, et dont on remarque entre autres la crĂ©ativitĂ©, la poĂ©sie, l'originalitĂ© de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses Ɠuvres sont source d'Ă©motions, de sentiments, de rĂ©flexion, de spiritualitĂ© ou de transcendances. Je trouve intĂ©ressant Ă  ce stade que l’art soit caractĂ©risĂ© par l’émotion, quelle qu’elle soit, que suscite l’Ɠuvre et non pas un simple et subjectif critĂšre de beautĂ©. L’artiste, Ɠuvrant sur l’émotion, a le pouvoir de marquer, d’interpeller, de transformer la vision de celui qui reçoit son Ɠuvre. L’envie de travailler sur ce sujet m’est venue alors que je rĂ©digeais une planche musicale symbolique intitulĂ©e Introduction au symbolisme du piano » dans laquelle je traitais de la forte charge symbolique portĂ©e par cet instrument et expliquais pourquoi les musiques rythmant les temps forts des tenues au sein de ma loge – au sein de laquelle j’ai occupĂ© le poste de M∎ des Colonnes d’Harmonie - Ă©taient autant articulĂ©es autour du piano. Dans le cadre de ce travail j’ai fait l’analogie entre le marteau qui frappe les cordes avec le maillet, et entre la corde elle-mĂȘme et le ciseau. Un ciseau qui travaille sur la pierre pour construire le temps, par extension sur soimĂȘme pour bĂątir son temple intĂ©rieur, tout comme la corde va, via l’ouĂŻe et l’émotion, bĂątir un monument d’architecture musicale mais Ă©galement permettre de travailler sur soi, tailler sa pierre artistique, Ă©motionnelle, et partager ce travail le plus largement possible. Cette pensĂ©e, Ă©largie Ă  la musique puis Ă  l’art en gĂ©nĂ©ral, en a entrainĂ© une autre, basĂ©e sur le fait que si l’artiste agit sur lui-mĂȘme et sur les autres par la pratique de son art, quel peut ĂȘtre, quel doit ĂȘtre son impact, son rĂŽle, sa mission, sa responsabilitĂ©, dans la sociĂ©tĂ© ? Je vois dans l’actualitĂ© de nombreux artistes prendre position sur de nombreux sujets de sociĂ©tĂ©, est-ce lĂ  leur rĂŽle, et si oui dans quelle mesure leur art participe Ă  l’amĂ©lioration de la sociĂ©tĂ© ? Je livre ici une simple premiĂšre pierre de mon travail qui ouvre sur plusieurs questionnements et demande plusieurs phases de rĂ©flexion et de recherche afin de se complĂ©ter ; je souhaite ainsi juste partager les premiĂšres bases sur lesquelles j’espĂšre construire une Ă©tude plus large et documentĂ©e afin d’éclairer sur la place actuelle et Ă  venir de l’artiste. 2 / 6 I. Le statut de l’artiste Ă  travers les Ăąges Je me suis intĂ©ressĂ© Ă  l’ouvrage Vivre de son art histoire du statut de l’artiste, XVe-XXIe siĂšcles » coordonnĂ© par l’historienne AgnĂšs Graceffa, qui rĂ©unit une vingtaine de contributions d’historiens et de sociologues. Partant d’une dĂ©finition contemporaine de l’artiste, il pose des jalons en vue d’une histoire du statut de l’artiste en France du Moyen-Ăąge Ă  nos jours. Ils interrogent concrĂštement les modalitĂ©s et les adaptations inhĂ©rentes Ă  la vie d’artiste et leurs variations dans le temps. L’ouvrage s’organise autour d’un fil chronologique et pointe la diversitĂ© des statuts Ă©conomiques et symboliques suivant les Ă©poques et suivant les arts. Car pour pouvoir s’exprimer, l’artiste doit en premier lieu subvenir Ă  ses besoins et donc vivre de son art. C’est ainsi que dĂšs le moyen-Ăąge de nombreux artistes se placent sous l’égide de protecteurs, tant seigneurs locaux, nobles, couronne royale qu’épiscopat. Ce mouvement s’est poursuivi sous la Renaissance et ensuite avec notamment la prestigieuse famille Medicis, riches marchands et banquiers de Florence qui utilisaient leur fortune pour financer les travaux des Humanistes et commander aux artistes des palais, chapelles & fresques. Il est important de se demander dans quelle mesure un Ă©ventuel lien de subordination vis Ă  vis de ses grands mĂ©cĂšnes peut ou non orienter le sens dans lequel l’artiste rĂ©alise ses Ɠuvres, et quand les frontiĂšres Ă©taient franchies entre crĂ©ation artistique personnelle et spontanĂ©es et rĂ©ponse simple Ă  des commandes d’Ɠuvres obĂ©issant aux seuls souhaits de l’acheteur et faisant appel Ă  la maĂźtrise technique de l’artiste, mais sans se prĂ©valoir d’un message personnel de celui-ci. Sans y ĂȘtre soumis, le message de l’artiste se doit malgrĂ© tout dans une certaine mesure d’ĂȘtre au moins compatible avec la sensibilitĂ© de son protecteur et cette limitation risque de le cantonner au rĂŽle d’artisan, mĂȘme Ă  la technique irrĂ©prochable, que de vĂ©ritable artiste. L’étude de plusieurs biographies montre que parallĂšlement Ă  la rĂ©ponse aux commandes reçues, indispensables Ă  les faire vivre, parallĂšlement aux cours de musique dispensĂ©s en large d’une activitĂ© de compositeur, les grands artistes dĂ©veloppaient toujours des crĂ©ations personnelles non soumises Ă  l’impĂ©ratif de vente et donc non soumises Ă  l’avis d’une tierce personne dans le processus de conception et de crĂ©ation, ces Ɠuvres personnelles ont dans l’ensemble eu droit Ă  une postĂ©ritĂ© bien plus importante que les simples Ɠuvres commandĂ©es. 3 / 6 II. L’artiste en danger permanent La RĂ©volution proclame la libertĂ© du travail et ouvre un XIXe siĂšcle combattif pour les artistes, acculĂ©s Ă  devoir redĂ©finir les contours de leur activitĂ© et les droits affĂ©rents. Leurs luttes ne se soldent pas toujours par des succĂšs. Ainsi, la profession de chorĂ©graphe, reconnue au XVIIIe siĂšcle est-elle dĂ©valorisĂ©e au XIXe. Les musiciens peinent durant tout le siĂšcle Ă  s’imposer comme profession. Le statut d’artiste ne semble enfin, quel que soient les arts, jamais stabilisĂ©. C’est particuliĂšrement vrai en pĂ©riodes difficiles crises, guerres et rĂ©volutions posent frontalement aux artistes la question de leur survie. Mais c’est finalement le lot quotidien et plus insidieux d’une population soumise Ă  de plus en plus de souplesse et de flexibilitĂ© et par consĂ©quent sensible aux moindres alĂ©as Ă©conomiques, gĂ©opolitiques et aujourd’hui climatiques. L’arrivĂ©e de nouvelles technologies et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale tout changement dans la sociĂ©tĂ©, rebat les cartes et remet en danger les vocations artistiques – par exemple la profession de photographe qui a d’abord considĂ©rablement dĂ©clinĂ© avec l’arrivĂ©e du numĂ©rique avant de profondĂ©ment Ă©voluer. La dĂ©marche artistique pousse de nombreux crĂ©ateurs Ă  s’impliquer dans un engagement fort, Ă  prendre position, y compris politique, sur l’état et l’évolution de la sociĂ©tĂ©, au risque de se mettre Ă  la marge de la sociĂ©tĂ© ou du pouvoir en place et au risque Ă©ventuel de subir les consĂ©quences nĂ©gatives en cas de rĂ©pression sous des rĂ©gimes autoritaires. L’histoire regorge de nombre d’exemples de livres brĂ»lĂ©s, de tableaux dĂ©chirĂ©s, de bĂątiments dĂ©truits, d’artistes discriminĂ©s, persĂ©cutĂ©s, emprisonnĂ©s et exĂ©cutĂ©s. Se confronter aux limitations de la libertĂ© artistique et libertĂ© d’expression, serait-ce la part d’ombre, un risque indissociable de l’engagement artistique ? L’artiste du XXIe siĂšcle reste encore Ă  inventer, ainsi se conclut et s’ouvre l’ouvrage d’AgnĂšs Graceffa qui souligne le paradoxe du statut actuel de l’artiste, qui en fait Ă  la fois un propriĂ©taire et un salariĂ© Le statut de l’artiste est, dans notre droit, une fiction juridique ; espĂ©rons que l’artiste ne devienne pas une fiction tout court ! ». L’enseignement que je tire de cet ouvrage est que pour faire face Ă  toute forme de pression, l’artiste agit rarement seul, il Ɠuvre le plus souvent en communautĂ©, laquelle peut prendre plusieurs formes associations d’acteurs Ă  la fin du XVe siĂšcle, corporations et ateliers de peinture aux XVIe-XVIIIe siĂšcles, communautĂ© de musiciens du XVIIe au XIXe siĂšcles. C’est ainsi que l’artiste est rarement seul le reflet de son Ă©poque. MĂȘme si certaines figures sont emblĂ©matiques d’un mouvement, leur participation s’intĂšgre Ă  un mouvement plus gĂ©nĂ©ral de courant artistique, reflet d’une philosophie novatrice. 4 / 6 III. L’artiste porteur d’un message original L’insĂ©curitĂ© matĂ©rielle et physique dans laquelle vit l’artiste est une consĂ©quence directe du fait qu’il est en danger parce qu’il pense, parce qu’il a quelque chose Ă  dire, parce qu’il innove. Ce combat, la lutte pour son existence, est un temps prĂ©cieux qui empiĂšte sur son temps de crĂ©ation et en mĂȘme temps l’alimente en ravivant les flammes de son engagement. Les combats des artistes sont souvent prĂ©curseurs des conflits et problĂ©matiques Ă  venir dans la sociĂ©tĂ©. Par exemple le combat pour la place des femmes, avec Clara Schumann pianiste virtuose et extraordinaire compositrice, George Sand et bien d’autres qui ont annoncĂ© les mouvements fĂ©ministes et les avancĂ©es sociales avec la rĂ©duction progressive de certaines inĂ©galitĂ©s et discriminations, un combat toujours d’actualitĂ© et toujours portĂ© par de nombreuses et nombreux artistes qui brisent les codes Ă©tablis. Un autre exemple avec la rĂ©volte d’artistes contre l’esclavage, je pense notamment Ă  Marcel Verdier. Son grand tableau Le chĂątiment des quatre piquets dans les colonies », enregistrĂ© pour une exposition au Salon du Louvre de 1843, dĂ©nonce les traitement subis par les esclaves. L’Ɠuvre est refusĂ©e par le jury, et le dossier conservĂ© aux archives du musĂ©e du Louvre Ă  Paris indique la crainte des autoritĂ©s que le tableau ne soulĂšve la haine populaire contre l’esclavage ». L’artiste se caractĂ©rise ainsi par une grande sensibilitĂ© face au monde qui l’entoure et par la capacitĂ© Ă  retranscrire et Ă  annoncer ce que la sociĂ©tĂ© ne voit, ne ressent pas encore. C’est ce qui le rend incompris – et l’homme a toujours une part de crainte face Ă  ce qu’il ne comprend pas – consĂ©quence directe de sa marginalitĂ©, telle que le dĂ©crit Balzac dans Le CurĂ© de village » en 1841, observant l'ignorance des sociĂ©tĂ©s sur l'origine du gĂ©nie - L'homme de gĂ©nie se rĂ©vĂ©lera toujours en dehors des Ă©coles spĂ©ciales. Dans les sciences dont s'occupent ces Ă©coles, le gĂ©nie n'obĂ©it qu'Ă  ses propres lois, il ne se dĂ©veloppe que par des circonstances sur lesquelles l'homme ne peut rien ni l'État, ni la science de l'homme, l'anthropologie, ne les connaissent. Riquet, Perronet, LĂ©onard de Vinci, Cachin, Palladio, Brunelleschi, Michel-Ange, Bramante, Vauban, Vicat tiennent leur gĂ©nie de causes inobservĂ©es et prĂ©paratoires auxquelles nous donnons le nom de hasard, le grand mot des sots. Quelles que soient ses sources d’inspiration, que son langage et son message soient plutĂŽt consensuels pour des artistes soutenus et protĂ©gĂ©s par l’église ou les Ă©tats conservateurs, ou d’esthĂ©tiques et de contenus franchement subversifs et polĂ©miques pour des personnalitĂ©s plus en marge, l’artiste se dĂ©finit principalement par l’originalitĂ© et la singularitĂ© de son Ɠuvre. 5 / 6 IV. Production & dĂ©rives contemporaines Si historiquement une prĂ©sence physique Ă©tait nĂ©cessaire pour jouir de l’art – musicien sur scĂšne, public dans la salle, tableau accrochĂ© au mur – le monde moderne a profondĂ©ment modifiĂ© ce prĂ©requis avec la dĂ©matĂ©rialisation reprographie, enregistrement, internet, rĂ©seaux sociaux, mondialisation ont permis une trĂšs large diffusion des savoirs et des Ɠuvres. Il n’est donc dĂ©sormais plus indispensable d’ĂȘtre prĂ©sent au concert ou de se rendre physiquement sur le lieu oĂč se trouve la sculpture ou le tableau pour pouvoir en profiter. Mais ce modernisme a Ă©galement induit une financiarisation de la production artistique la mĂȘme Ɠuvre, la mĂȘme performance artistique, peut ĂȘtre vendue plusieurs fois. Dans certains cas la dĂ©rive a Ă©tĂ© de plus s’orienter vers l’aspect strictement production que le seul aspect artistique. J’en veux pour exemple la distinction qui se fait au sein d’un orchestre symphonique qui est dirigĂ© par un chef d’orchestre dont le titre officiel est directeur artistique ou directeur musical’, alors que pour la plupart des maisons de disque et structures d’organisation de concerts, le maĂźtre d’Ɠuvre dispose du titre de producteur. La distinction se fait encore plus fine dans les mĂ©tiers d’arts entre les interprĂštes, salariĂ© & intermittents, qui interprĂštent selon des directives prĂ©cises, ce qui dans ces cas prĂ©cis limite la portĂ©e crĂ©atrice de leur travail. À titre d’exemple, le musicien d’orchestre est il un artiste participant activement Ă  la crĂ©ation ou la recrĂ©ation d’une Ɠuvre ou est-il un exĂ©cutant hyper qualifiĂ©, un artisan de l’art ? Et qu’en est-il des artistes de musique populaire, rock et assimilĂ©s, dont les textes ne sont pas dĂ©nuĂ©s de sens, de profondeur et de valeur, loin de lĂ  – j’en veux pour preuve le dernier prix Nobel de littĂ©rature attribuĂ© pour la premiĂšre fois Ă  un artiste musicien Bob Dylan – qui dĂ©noncent gĂ©nĂ©ralement les mĂ©faits de la sociĂ©tĂ© de consommation et les dĂ©rives des rĂ©gimes totalitaires dans le monde ? Sont-ils tous artistes au sens noble du terme ou pour certains d’entre eux simples exĂ©cutants d’une partition toute tracĂ©e par un producteur et un panel de directeurs marketing ? Ces dĂ©rives se constatent dans la musique, mais aussi dans l’art contemporain art pictural & sculpture ou encore avec le concept de design qui surfe sur les codes de l’art pour vendre des produits. Ces Ɠuvres conceptuelles et volontiers polĂ©miques dont le sens profond interroge, affichent des tarifs prohibitifs fixĂ©s arbitrairement. Ils interrogent sur la finalitĂ© de l’Ɠuvre, si la dĂ©marche est rĂ©ellement artistique susciter la rĂ©flexion, interroger l’époque et les modes pour faire bouger la sociĂ©tĂ©, ou juste financiĂšre en usant des nombreux leviers de dĂ©fiscalisation en faveur de l’art qui s’avĂšrent parfois ĂȘtre plus de la dĂ©fiscalisation pure que de l’art. Mais n’est ce pas le propre de l’art de s’interroger sur lui mĂȘme et donc sur la validitĂ© ou non de son existence, les prix affichĂ©s ne participent t’ils pas Ă  la dĂ©marche artistique globale ? 6 / 6 En conclusion, je ne souhaite pas me placer pas dans une dĂ©marche d’opposition entre arts dits nobles et productions de masse. De grands artistes comme Andy Warhol ont usĂ©, abusĂ©, de la reprographie comme vecteur de leur dĂ©marche artistique. Des poĂštes contemporains comme Brel ou Gainsbourg se sont soumis aux lois du marchĂ© et de la production musicale. Je n’opĂšre donc pas de distinction sur la forme, mais sur le fond quelle est l’origine de la dĂ©marche ? Est-elle artistique, une Ă©motion Ă  crĂ©er, un message Ă  faire passer, une rĂ©action Ă  exprimer ou l’évolution d’un courant artistique Ă  construire, dĂ©marche qui une fois créée pourra ĂȘtre le plus largement diffusĂ©e par les nouvelles technologies ? Ou la dĂ©marche est elle principalement commerciale et veut-elle diffuser quelque chose de dĂ©jĂ  existant sans renouvellement ou sans remise en question, juste pour pousser Ă  consommer ? L’influence de l’artiste sur la sociĂ©tĂ© se montre souvent pertinente et en avance sur son temps, l’artiste est un prĂ©curseur, un Ă©claireur, un visionnaire. Mais qui dit influence ne veut pas forcĂ©ment impliquer qu’elle est bĂ©nĂ©fique ou exemplaire. De grands artistes avaient, outre leur talent, des aspects sombres profondĂ©ment autodestructeurs, ou mĂȘme destructeurs tout court. On se souvient des problĂšme psychologiques de Van Gogh, des accusations de racisme qui ont poursuivi Salvador Dali, des participations de Wagner Ă  des manifestations et cĂ©rĂ©monies nazies, de la pĂ©dophilie supposĂ©e de TchaĂŻkovski, de l’alcoolisme et l’addiction Ă  de nombreuses drogues – ainsi qu’une tendance suicidaire prononcĂ©e – de bon nombre d’artistes pop & rock. Dans tous les cas, quelle que soit la couleur de la case du pavĂ© mosaĂŻque sur laquelle l’artiste se trouve, si la dĂ©marche commerciale fonctionne sur le court terme avec une logique commerciale de sortie de produit et de rentabilitĂ© immĂ©diate, l’histoire montre qu’en tous temps la dĂ©marche artistique au sens noble du terme se doit de dĂ©fendre une dĂ©marche inscrite dans le temps long, avec une Ɠuvre destinĂ©e Ă  vĂ©hiculer un message qui devra perdurer dans le temps, au delĂ  de lui mĂȘme, et porter un sens profond et universel. -Par LoĂŻc LAF. Lartiste d’aujourd’hui ne peut plus vivre en marge de son temps et de la sociĂ©tĂ©. Par expĂ©rience, l’artiste peintre ne peut pas vivre uniquement au travers d’une seule galerie ou d’un site web sans trafic. Il faut s’investir socialement, entretenir des relations publiques. La communication doit dĂ©boucher sur des vernissages Le 24 mai dans les locaux au Quai Ă  PĂ©rigueux, s'est tenue une confĂ©rence dĂ©bat autour du thĂšme "Revenu universel utopie ou futur proche?" Erwan Dubarry-Baete, membre de la nouvelle Ă©quipe reconstituĂ©e depuis mars 2016, a prĂ©sentĂ© l'association créée en 1996 et soucieuse de faire de l'Ă©ducation populaire en organisant des dĂ©bats, des expositions et autres manifestations culturelles. Le sujet abordĂ© ce soir-lĂ  concernait le revenu de base, une idĂ©e de plus en plus mĂ©diatisĂ©e en France. La question est importante Ă  l'heure oĂč de nombreux mouvements sociaux agitent la France oĂč, par ailleurs, la rĂ©volution numĂ©rique est en cours. En effet, le temps libĂ©rĂ© par les ordinateurs et les robots diminue le besoin de main d'oeuvre et rend l'humain plus disponible. Cette Ă©volution pose des questions sur le partage du temps de travail et des richesses. Face Ă  cela, des rĂ©ponses existent comme le revenu de base prĂ©sentĂ© ce soir-lĂ  par Arthur Mignon du Mouvement Français pour un Revenu de Base MFRB et le salaire Ă  vie, thĂšme du film d'Usul, commentĂ© par Nadja Martinez, prĂ©sidente du Quai. de gauche Ă  droite Nadja Martinez, Erwan Dubarry Baete, Arthur Mignon Arthur Mignon a soulignĂ© le caractĂšre exceptionnel d'un dĂ©bat de ce type oĂč les deux rĂ©ponses Ă©taient confrontĂ©es. Ayant rejoint le Mouvement en 2015, il a repris le groupe local de PĂ©rigueux. Pour introduire son propos, il a lu la prĂ©sentation d'une piĂšce jouĂ©e le 3 mai dernier, au Palace Ă  PĂ©rigueux, Relaps, dont nous avons rencontrĂ© le metteur en scĂšne il y a quelques mois Evoquant la gĂ©nĂ©ration Y, elle met en scĂšne des personnages "nĂ©s dans les annĂ©es 80 et Ă©levĂ©s avec la garantie que leur vie serait meilleure que celle de leurs parents, ils n'ont pas d'accĂšs au travail, ou de façon prĂ©caire. Au fait, en veulent-ils vraiment un?". Membre de cette gĂ©nĂ©ration, Arthur Mignon a expĂ©rimentĂ© les affres de "l'assistance sociale" oĂč il s'agit avant tout de mettre les usagers sur le chemin de l'emploi, considĂ©rant qu'il est leur unique besoin, nĂ©gligeant des besoins aussi importants que la culture, par exemple. Se rĂ©fĂ©rant Ă  Thomas More qui dĂ©crivait dĂ©jĂ  au XVIĂš siĂšcle comment le pouvoir canalisait le peuple en lui Ă©vitant d'accĂ©der Ă  l'argent et Ă  la libertĂ©, il a montrĂ© que le revenu de base permettait de remettre en cause les rapports de domination en jeu oĂč le peuple Ă©tait contraint de vendre sa force de travail et oĂč les banques Ă©taient toutes-puissantes. Poursuivant ses rĂ©fĂ©rences historiques, il a citĂ© Thomas Paine, un rĂ©volutionnaire anglo-amĂ©ricain, Ă©lu dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e Nationale en 1792 qui souhaitait contribuer Ă  la dĂ©mocratie effective alors que c'est la dĂ©mocratie reprĂ©sentative de l'AbbĂ© SieyĂšs que l'Histoire a retenue. image extraite de Pour Thomas Paine, auteur de La justice agraire 1795, il n'y avait de dĂ©mocratie que si les citoyens Ă©taient Ă©conomiquement libres et disposaient donc de revenus. En cela, il Ă©tait proche des idĂ©es des physiocrates la richesse provenait de la terre et quand on en disposait pas, il Ă©tait nĂ©cessaire de bĂ©nĂ©ficier d'une indemnisation qui assurait sa subsistance et permettait de rĂ©tablir l'Ă©galitĂ© de moyens entre les possĂ©dants de la terre et les autres. Ces idĂ©es novatrices de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire ont Ă©tĂ© reprises au XXĂš siĂšcle mais parfois dĂ©tournĂ©es. L'Ă©conomiste libĂ©ral, Milton Friedman, a proposĂ© un crĂ©dit d'impĂŽts tandis que Paine parlait d'une dotation versĂ©e Ă  la majoritĂ©. L'idĂ©e de revenu de base a vraiment pris de l'ampleur dans les annĂ©es 1970-80. Au Canada, elle a Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©e dans une ville pendant plus de 10 ans. Dans les annĂ©es 1980, l'Ă©conomĂštre Yoland Bresson a lancĂ© avec Henri Guitton l'Association pour l'Instauration du Revenu d'Existence AIRE. C'est Marc de Basquiat qui a pris la prĂ©sidence Ă  sa mort en 2014. En 2013, c'est Gaspard Koenig qui a fondĂ© le think-tank GĂ©nĂ©rationLibre et publiĂ© Liber, un revenu de libertĂ© pour tous Ce sont des auteurs libĂ©raux qui ont mauvaise presse chez les progressistes, a expliquĂ© Arthur Mignon, mais c'est la vision la plus connue du revenu de base. Au sein du MFRB, créé le 3 mars 2013, dans le contexte de l'initiative citoyenne europĂ©enne pour le revenu de base, il existe un large spectre de propositions. Ainsi, Baptiste Mylondo, Ă©cologiste, qui a beaucoup Ă©changĂ© avec Bernard Friot, dĂ©fenseur du salaire Ă  vie, estime que si l'on se base sur le PIB, le revenu disponible par habitant serait de plus de 1000 euros par mois pour un partage strictement Ă©galitaire, soit plus du double de la proposition de GĂ©nĂ©rationLibre. Tandis que le premier estime que l'impĂŽt sur le revenu peut ĂȘtre financĂ© dĂšs le 1er euro gagnĂ©, le second souhaite la conservation d'un modĂšle progressif oĂč les plus pauvres ne seront pas taxĂ©s et prĂ©conise l'instauration d'une derniĂšre tranche d'impĂŽt sur le revenu Ă  100%. Selon Baptiste Mylondo, le revenu de base tel qu'il l'envisage remet en cause le chĂŽmage comme une institution artificielle qui maintient la population dans la peur du lendemain. Elle est compatible avec la capitalisme mais en Ă©branle tous les fondements. Quant Ă  AndrĂ© Gorz, prĂ©sentĂ© par Arthur Mignon comme un philosophe Ă©co-socialiste, il Ă©tait favorable au partage du temps de travail une libre rĂ©partition du nombre d'heures affectĂ©es pour la vie active. Puis, il s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© d'un revenu de base inconditionnel sans contrepartie en constatant que raisonner par nombre d'heures de travail n'avait plus de sens dans un contexte post-fordiste. Il Ă©tait une remise en cause des fondements du capitalisme mais pas de la monnaie dont les Etats n'avaient plus le monopole de crĂ©ation. Les banques commerciales la crĂ©aient grĂące au crĂ©dit constituĂ© de 3 parties l'emprunt lui-mĂȘme, les intĂ©rĂȘts, qui servent surtout Ă  enrichir les banquiers mais aussi Ă  produire des piĂšces et billets, et les assurances sur le crĂ©dit pour se prĂ©munir des dĂ©fauts de paiement et protĂ©ger les profits. Le systĂšme perdurait du fait de l'existence du crĂ©dit. Ces notions ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es par GĂ©rard Foucher dans Les secrets de la monnaie et qui a donnĂ© une confĂ©rence gesticulĂ©e Ă  PĂ©rigueux en 2014. Il propose de remplacer la monnaie dette par une monnaie libre de dette la monnaie Ă  dividende universel. Quant Ă  StĂ©phane Laborde, il dĂ©veloppe la ThĂ©orie relative de la monnaie. Il pense qu'il ne faut pas confier le monopole de la crĂ©ation monĂ©taire aux banques mais aux individus sous forme d'un revenu de base. La monnaie serait créée avec ce revenu. Plus la masse monĂ©taire est importante, plus le montant du revenu de base versĂ© rĂ©guliĂšrement Ă  chaque partie prenante du systĂšme est Ă©levĂ©. L'unitĂ© de compte est le revenu de base lui-mĂȘme. Quant Ă  l'association Positive Money, elle lutte contre le programme d'assouplissement quantitatif Quantitative Easing lancĂ© par la Banque Centrale EuropĂ©enne et milite en faveur d'une politique alternative la BCE financerait des investissements publics ou distribuerait de l'argent Ă  tous les citoyens sous forme d'un revenu de base. Pour Arthur Migon, alors que dans le systĂšme actuel, on dĂ©finit qui a droit Ă  l'argent redistribuĂ©, avec les monnaies libres Ă  dividende universel, tout le monde a droit Ă  l'argent de façon inconditionnelle. Donner ce revenu aussi aux riches casserait le rapport de domination que l'argent entretient, un de ses rĂŽles fondamentaux au-delĂ  de couvrir un besoin. Pour l'intervenant, instaurer un systĂšme de gratuitĂ© oĂč il n'existe plus de fraudeur ni de voleur est une maniĂšre d'abattre la sociĂ©tĂ© de classe. Nadja Martinez a ensuite commentĂ© le film. Le salaire Ă  vie est l'une des options possibles pour changer le systĂšme. Il n'est pas question de le mettre en opposition avec le revenu de base, d'autant que tous deux ont les mĂȘmes ambitions se libĂ©rer du marchĂ© de l'emploi, dĂ©connecter la population de son aliĂ©nation Ă  la surproduction marchande en tant que producteur et consommateur, permettre de faire des choses qui paraissent utiles, dĂ©cider de ce que l'on produit, comment et pourquoi. Selon elle, le salaire Ă  vie va plus loin dans son rapport au capital et semble plus long Ă  mettre en place que le revenu de base, parce que celui-ci pose simplement la question du partage des richesses. Le Quai s'est intĂ©ressĂ© Ă  cette question car il renvoie Ă  la situation des artistes qui bĂ©nĂ©ficient en France du rĂ©gime de l'intermittence. Celui-ci reconnaĂźt un temps de crĂ©ation qui doit ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© sans que cela gĂ©nĂšre immĂ©diatement une production. En son absence, la crĂ©ation risque d'ĂȘtre l'apanage d'un groupe de rentiers loin de la contre-culture et peu enclin Ă  soulever des questions qui traversent une sociĂ©tĂ© de classe. La prĂ©sidente du Quai a ensuite choisi de prĂ©ciser des termes abordĂ©s dans le film, comme celui de la valeur ajoutĂ©e qui est produite par les forces de travail et reprĂ©sente le chiffre d'affaire d'une entreprise, ses consommations intermĂ©diaires dĂ©duites. Le capital est rĂ©munĂ©rĂ© sous forme de dividendes et d'intĂ©rĂȘts d'emprunts qui reprĂ©sentent 700 milliards pour 2000 milliards produits, le reste Ă©tant redistribuĂ© en salaires et cotisations. En mettant fin Ă  la propriĂ©tĂ© lucrative, on met fin Ă  cette ponction et le travail est envisagĂ© comme une activitĂ© et non comme un emploi qui enlĂšve le statut de producteur quand on n'en a plus. Dans le salaire Ă  vie, le travail englobe toutes les activitĂ©s humaines comme productrices de valeur d'usage. La cotisation est prĂ©fĂ©rable Ă  l'impĂŽt car celui-ci est ponctionnĂ© sur les revenus une fois distribuĂ©s distribution secondaire tandis que le premier l'est par distribution primaire. L'impĂŽt implique de reconnaĂźtre la propriĂ©tĂ© privĂ©e lucrative. Les cotisations Ă©tant prĂ©levĂ©es sur la valeur ajoutĂ©e, elles ne sont pas une dĂ©pense, idĂ©e vĂ©hiculĂ©e par les mĂ©dias dominants, mais une redistribution, d'autant plus si l'on reconnaĂźt la valeur d'usage et la production non marchande dans la valeur Ă©conomique. La propriĂ©tĂ© lucrative ayant disparue, les travailleurs deviennent propriĂ©taires de leurs moyens de production. RĂ©seau salariat est une association d'Ă©ducation populaire visant l'institution d'un statut politique du producteur, donnant droit Ă  un salaire Ă  vie attachĂ© Ă  la qualification personnelle qui donne donc un salaire diffĂ©rent. Suite Ă  cette intervention, le dĂ©bat Ă©tait lancĂ© avec la salle. Une question a Ă©tĂ© posĂ©e sur la position des gouvernements concernant ces sujets. En Suisse, une votation a eu lieu le 5 juin pour inscrire ou non le revenu inconditionnel et universel dans la Constitution et instaurer ensuite une loi mais elle a rejetĂ© le projet. En France, le Premier ministre, aprĂšs avoir parlĂ© de revenu de base ciblĂ©, a Ă©voquĂ© un revenu universel. Le MFRB a quelques dĂ©fenseurs parmi les dĂ©putĂ©s de gauche comme de droite qui ont fait des propositions de loi ou amendements mais pour l'instant sans suite. On peut citer FrĂ©dĂ©ric Lefebvre des RĂ©publicains, Delphine Batho, Isabelle Attard, proche de JosĂ© BovĂ©. La stratĂ©gie du MFRB se situe aussi Ă  l'Ă©chelle rĂ©gionale et locale. EELV a lancĂ© une Ă©tude de faisabilitĂ© pour automatiser le RSA sans que l'usager n'ait de dĂ©marches Ă  faire. C'est un premier pas vers l'instauration de ce revenu. Logo du Mouvement Français pour le Revenu de Base Un bibliothĂ©caire fonctionnaire a tĂ©moignĂ© de sa situation ayant vu sa bibliothĂšque fermĂ©e, et privĂ© de tĂąche, il est devenu malade de ne pas travailler. Il constatait qu'il Ă©tait plus actif en arrĂȘt maladie qu'au travail. A l'inverse, une travailleuse sociale a dĂ©clarĂ© ĂȘtre "en suractivitĂ©" et s'est dit intĂ©ressĂ©e par ce revenu qui lui permettrait d'envisager son travail diffĂ©remment, notamment en l'orientant vers un accompagnement plus humain, moins axĂ© sur l'Ă©valuation des situations de personnes susceptibles de rentrer ou non dans des dispositifs. Une fois le revenu de base acquis, on en ferait que l'on voudrait car il serait neutre non assorti d'obligations. Une autre membre du public se prĂ©sentant comme "en marge du marchĂ© de l'emploi" a insistĂ© sur l'importance de ce revenu qui permettait de favoriser le dĂ©veloppement personnel, dont Ă©taient soucieux un nombre croissant d'individus, a constatĂ© Erwan Dubarry Baete. Le dĂ©bat a ensuite portĂ© sur le salaire Ă  vie diffĂ©rent en fonction du grade, sachant que le 1er grade commencerait Ă  1500 euros. L'idĂ©e dĂ©veloppĂ©e par Bernard Friot lui aurait Ă©tĂ© inspirĂ©e par sa propre situation de fonctionnaire universitaire. Bernard Friot Nadja Martinez a expliquĂ© que l'Ă©volution de ces grades et les rĂ©munĂ©rations affĂ©rentes seraient dĂ©cidĂ©es dĂ©mocratiquement. Une personne a considĂ©rĂ© que le revenu de base laissait la possibilitĂ© de prendre un travail ou pas et permettait de renouer avec une certaine libertĂ© telle qu'elle existait dans les annĂ©es 70, Ă©voquĂ©e par une autre personne. Arthur Mignon est revenu sur les deux modes de financement du revenu de base les prĂ©lĂšvements obligatoires comme les impĂŽts et la rĂ©forme de la crĂ©ation monĂ©taire qui ne serait plus le privilĂšge des banques formant actuellement une sorte d'"Etat financier". La crĂ©ation de la monnaie se ferait en dividende universel. L'Association pour l'Ă©conomie distributive plaidait dans ce sens. Erwan Dubarry Baete, se voulant rassembleur sur les deux propositions du salaire Ă  vie et du revenu de base en montrant qu'elles permettaient toutes les deux de pouvoir subvenir Ă  ses besoins, s'est demandĂ©, malgrĂ© tout, si le revenu de base n'Ă©tait pas la roue de secours du capitalisme. En effet, pour le Medef, le revenu de base permettrait de diminuer le salaire minimum. Par ailleurs, croire que l'on retrouverait le plein-emploi Ă©tait une hĂ©rĂ©sie. Les questions de l'activitĂ© et de l'emploi ont Ă©tĂ© ensuite distinguĂ©es, la situation de chĂŽmage n'empĂȘchant pas d'ĂȘtre actif dans la sociĂ©tĂ©, par exemple. Une personne a ainsi dĂ©clarĂ© qu'elle n'avait "pas envie de travailler mais de contribuer". Plusieurs intervenants ont semblĂ© d'accord pour affirmer la nĂ©cessitĂ© de se libĂ©rer du capitalisme, de sortir de l'esclavage. Un homme s'est toutefois montrĂ© pessimiste en faisant allusion Ă  la loi El Khomry qui risquait de dĂ©truire la sĂ©curitĂ© au travail et ne voyait pas comment le revenu de base pourrait advenir dans la sociĂ©tĂ© telle qu'elle fonctionnait. Puis, le dĂ©bat s'est rĂ©orientĂ© sur la question de la monnaie qui aurait pu faire l'objet d'une soirĂ©e entiĂšre de discussions. Elle Ă©tait Ă©minemment politique, supposait une refonte de la sociĂ©tĂ©. Pour Arthur Mignon, instaurer la gratuitĂ© de l'argent Ă©tait une maniĂšre de saper les bases culturelles de la sociĂ©tĂ© et de dĂ©truire le clivage entre les sans-emplois et ceux qui y avaient accĂšs. La remise en cause du capitalisme Ă©tait plus longue. Une jeune femme impliquĂ©e dans une association oĂč se cĂŽtoyaient salariĂ©s et bĂ©nĂ©voles a montrĂ© combien, au regard des missions de cette structure, ce qui importait Ă©tait la conviction de chacun, pas le statut. Le revenu de base permettrait d'ĂȘtre libĂ©rĂ© de ce rapport au salariat et de se concentrer sur le sens du travail lui-mĂȘme. Arthur Mignon a conclu la soirĂ©e par quelques citations Ă  mĂ©diter et Nadja Martinez a rappelĂ© le souci du Quai d'oeuvrer Ă  l'Ă©ducation populaire et d'accĂ©der gratuitement Ă  la culture. Cette soirĂ©e-dĂ©bat en Ă©tait un exemple. Texte et photos sauf copyright contraire Laura Sansot Le 1er site d’information sur l’actualitĂ©. Retrouvez ici une archive du 02 juillet 2004 sur le sujet Codycross est un jeu mobile dont l'objectif est de trouver tous les mots d'une grille. Pour cela, vous ne disposez que des dĂ©finitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois ĂȘtre prĂ©sentes pour le mot Ă  deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de dĂ©couvrir la solution complĂšte de Codycross. Voici le mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ©" groupe 76 – grille n°4 boheme Une fois ce nouveau mot devinĂ©, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans la mĂȘme grille en cliquant ici. Sinon, vous pouvez vous rendre sur la page sommaire de Codycross pour retrouver la solution complĂšte du jeu. 👍
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ActualitĂ© SociĂ©tĂ© Climat et transitions L'Ă©tat d'urgence a eu raison de la mobilisation. En raison de l'Ă©tat d'urgence dĂ©crĂ©tĂ© aprĂšs les attentats de Paris, le gouvernement a dĂ©cidĂ© de "ne pas autoriser" les marches pour le climat prĂ©vues les 29 novembre, veille de l'ouverture de la COP21, et le 12 dĂ©cembre, lendemain de la clĂŽture de cette confĂ©rence. La manifestation du 29 novembre devait ainsi se tenir entre les places de la RĂ©publique et de la Nation, via le boulevard Voltaire, dans le quartier oĂč ont eu lieu les attentats du vendredi 13 novembre. Juliette Rousseau, la coordinatrice de la Coalition climat 21, chargĂ©e de l'organisation de cette marche, a rĂ©agi Ă  cette interdiction Regrettez-vous la dĂ©cision prise par le gouvernement d'annuler les marches citoyennes en marge de la COP21? Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Bien sĂ»r que nous la regrettons. Nous travaillons depuis un an et demi comme des fous sur ces Ă©vĂ©nements, et maintenant il nous faut tout rĂ©inventer en l'espace de 10 jours. Plusieurs dizaines de milliers de personnes Ă©taient attendues Ă  Paris. C'est un vĂ©ritable coup dur pour nous. D'autant plus que nous espĂ©rions que le gouvernement propose des alternatives Ă  cette interdiction, mais ils ne l'ont pas fait. >> Suivez les Ă©volutions de l'enquĂȘte avec notre direct Quoiqu'il en soit, les gens vont continuer Ă  se mobiliser. Plusieurs dizaines de manifestations sont attendues partout en France. A priori, certaines municipalitĂ©s de province pourraient autoriser ces marches, c'est notamment le cas pour Strasbourg ou Rennes. On attend des rĂ©ponses des autres villes, mais on reste optimiste. Ne craignez nous pas que ces interdictions vous nuisent, en rĂ©duisant la portĂ©e de votre message? On aurait pu le craindre en effet, mais paradoxalement, nous n'avons jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© d'autant de couverture mĂ©diatique que depuis que ces interdictions ont Ă©tĂ© prononcĂ©es. Au mĂȘme titre que tout le monde, nous allons nous adapter Ă  ces tragiques Ă©vĂ©nements. Nous allons reformuler notre mobilisation, mais nous n'allons pas l'annuler. Cela va nous pousser Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  de nouveaux modes d'action. Vous avez dit qu'il vous faudrait faire preuve de "crĂ©ativitĂ©" dans votre mobilisation maintenant. Par quoi cela va-t-il passer? Depuis hier, nous nous sommes rĂ©unis avec des artistes et des militants pour rĂ©flĂ©chir Ă  cela. A Paris, nous allons surement proposer des manifestations plus visuelles, plus sonores, et plus symboliques. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
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Voici la rĂ©ponse Ă  la question de CodyCross - Aussi appelĂ©e Ă©toile filante. Si vous avez besoin d'aide ou avez des questions, laissez votre commentaire ci-dessous. Home Saisons Groupe 76 Phase 4 RĂ©pondre Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© RĂ©pondre BohĂšme CodyCross CodyCross est un jeu rĂ©cemment sorti dĂ©veloppĂ© par Fanatee. C’est un jeu de mots croisĂ©s qui contient de nombreux mots amusants, sĂ©parĂ©s en diffĂ©rents mondes et groupes. Chaque monde a plus de 20 groupes avec 5 puzzles chacun. Certains des mondes sont la planĂšte Terre, sous la mer, les inventions, les saisons, le cirque, les transports et les arts culinaires.
Traductionsen contexte de "des gens vivant en marge de la société" en français-anglais avec Reverso Context : Lieu stratégique lors des guerres civiles, il est maintenant emprunté principalement par des gens vivant en marge de la société.
Depuis toujours l'artiste dispose d'un statut particulier. Pas de privilĂšge mais une existence sociale lui confĂ©rant une place Ă  part...L'Art est le fruit d'une inspiration et d'un savoir-faire, produit d'une source impalpable, immatĂ©rielle et qui se veut indĂ©pendante. Cette individualitĂ© tire son existence d'une prĂ©disposition crĂ©atrice naturelle Ă©chappant Ă  tout contrĂŽle institutionnel. L'artiste est un individu qui, par dĂ©finition, peut se passer de la sociĂ©tĂ© pour maĂźtriser son sujet. Il impose aux yeux du public sa force crĂ©atrice et l'image qu'il veut transmettre et mĂȘme si son oeuvre trouve son inspiration dans l'environnement dans lequel elle est pensĂ©e et conçue, elle n'en demeure pas moins le fruit d'un concept individuel, voire Ă©goĂŻste lorsqu'elle provoque. Cette volontĂ© farouche qu'ont les artistes Ă  ne vouloir exister que par eux-mĂȘmes est en opposition avec ce que la sociĂ©tĂ© tente d'imposer aux dĂ©pendance au systĂšme facilite la gestion des imposant un rythme et un cap Ă  tous les individus, les pouvoirs politiques prennent en main les destinĂ©es, s'arrogeant ainsi les prĂ©rogatives qui servent surtout leurs intĂ©rĂȘts. Le peuple n'est prĂ©tendument important qu'en pĂ©riode Ă©lectorale. Les promesses ne sont jamais de l'aspect matĂ©riel qui, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, n'est pas sa prioritĂ©, l'artiste se trouve totalement dĂ©tachĂ© physiquement et parfois mĂȘme psychologiquement de la force crĂ©atrice devient un moteur, Ă©chappant Ă  tous contrĂŽles institutionnels et la popularitĂ© en est l'apothĂ©ose. Ce besoin vital de libertĂ© est profondĂ©ment inscrit dans les gĂšnes de l'artiste pour ce dernier, seule l'oeuvre a de l'importance. Nous connaissons les destins particuliers et souvent violents de nombreux crĂ©ateurs passĂ©s Ă  la postĂ©ritĂ©. A cet Ă©gard,jamais la sociĂ©tĂ© ne les a Ă©pargnĂ©s de leur vivant, les portant aux nues quelques annĂ©es aprĂšs leur mort. Ces destins souvent cruels mettent en exergue l'ambiguĂŻtĂ© de l'existence intermittents du spectacle sont probablement le reflet de notre Ă©poque et de ce qui se fait de pire en matiĂšre de dĂ©pendance castratrice. Victimes du nombre... manque d'autonomie existentielle... recherche d'une sĂ©curitĂ© matĂ©rielle en contradiction avec la vĂ©ritable Ăąme artistique... Non, certainement pas. De tous temps, l'art a fait des victimes. La sociĂ©tĂ© est impitoyable envers ceux qui ne rentrent pas dans le rang. L'artiste a l'obligation de rĂ©ussir par lui-mĂȘme si il veut survivre en prĂ©servant la puretĂ© de sa force magnifique "mission" que de provoquer l'Ă©motion. La sociĂ©tĂ© ne peut se passer des artistes ; ces gens bizarres qui font pousser des fleurs sur le bĂ©ton et habillent de couleurs vives la tristesse de notre quotidien. © TOUS DROITS RÉSERVÉS
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